Ouvrez vos fenêtres ou vous mourrez.
De l'air, de la lumière! Sinon la tuberculose!
On répète cela à satiété, mais le public, certain public du moins, surtout celui-là même qui ne croit pas aux méfaits de l'absinthe, reste absolument sceptique. Les médecins radotent, c'est sa conviction intime. Qu'on lui mette donc sous les yeux les révélations suivantes que publie M. Paul Juillerat, chef du bureau d'assainissement de l'habitation de la Préfecture de la Seine! C'est très court.
L'enquête de M. Juillerat porte sur 265 maisons de Paris habitées par 25.938 personnes; elles ont présentées du 1er janvier 1894 au 1er janvier 1896 une mortalité tuberculeuse de 7, 98 par 1.000 habitants. Dans 259 de ces maisons, on a trouvé des chambres habitées dépourvues de toute aération et de tout éclairage direct. La moyenne des habitants est de 96 par maison avec 10 chambres sans air, ni lumière. Depuis douze ans, la mortalité moyenne par maison est d'habitude de 3 pour 1.000. Dans les 6 autres maisons examinées qui contenaient chacune 197 habitants, mais avec chambres aérées et bien éclairées, la mortalité n'a été que de 3,11 pour 1.000. D'ailleurs, même population, soumise aux mêmes influences nocives, travail, privations, alcoolisme. Pas d'air, pas de lumière: deux fois plus de tuberculeux.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 16 juin 1907.
Nota de Célestin Mira:
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