Le coup des douze parapluies.

Le coup des douze parapluies.

Certain habitant de Londres avait perdu son parapluie à l'église. Et comme il y tenait beaucoup, il publia dans un journal l'annonce suivante:

"Perdu, dans le vestibule de l'église Saint-Pierre, dimanche dernier, un beau parapluie de soie. La personne qui l'a pris recevra une récompense si elle veut le rapporter à son propriétaire. N° 25 High-Street."

Deux jours après, le Londonien revint trouver le journal et dit à l'employé chargé des annonces:

- Décidément, votre publicité ne vaut rien! L'annonce faite dans votre journal n'a pas porté.

- Pardon, dit l'employé, voulez-vous refaire une annonce que je libellerai moi-même. Vous m'en direz des nouvelles!

L'autre se laissa séduire. 

Le lendemain, le journal faisait paraître cette annonce:

"Si l'individu qui a été aperçu dimanche dernier enlevant, dans le vestibule de l'église Saint-Pierre, un parapluie qui ne lui appartenait pas, désire s'éviter de graves ennuis et la perte de sa réputation, il restituera immédiatement ledit parapluie au N° 25 de High-Street. Son nom est parfaitement connu."

Cette fois, la publicité produisit un effet foudroyant. Deux heures après que la nouvelle annonce eut paru, notre homme trouva sous le porche de sa maison, douze parapluies de soie de toutes dimensions. Sur plusieurs avaient été épinglées de petites notes, disant que le parapluie avait été enlevé par erreur et suppliant son propriétaire "légitime" de ne pas ébruiter l'affaire...

Pour une fois, plus fit violence que douceur.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 7 juin 1908.