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mardi 4 octobre 2016

Revue de l'armée monégasque.

Revue de l'armée monégasque.





L'armée monégasque, que le prince de Monaco, a récemment supprimée, avait été passée en revue, il y a quelques années, par le président de la République française.
La précédente revue, passée en l'honneur de S. M. Victoria, n'avait mis en ligne que huit hommes, six officiers et un homme orchestre.





Cette fois, l'effectif était renforcé de trois réservistes et d'un territorial. Ce qui portait à trois hommes l'effectif des quatre brigades.
D'autre part, le caporalissime étant désormais assisté d'un chef d'état-minor (nouvelle fonction), le nombre des officiers était de sept, y compris les deux caporaux de division et les quatre caporaux de brigade.



Le dernier caporalissime était un officier fort distingué de belle prestance et de belle mine, malgré ses 88 ans.
On sait qu'à Monaco la limite d'âge du haut commandement était de 90 ans, et de 115 ans pour les caporaux ayant commandé en chef devant l'ennemi. 
Le caporalissime avait à son actif treize campagnes et quatre écorchures. (Trois de ces campagnes contre des chiens enragés, et les dix autres pour retrouver les objets perdus.)




La revue de la cavalerie n'eut lieu que deux heures après la revue de l'infanterie pour permettre aux hommes de changer de costume.
Elle se termina par une charge en bataille exécutée au petit trot par les hommes et une partie des officiers. 





Puis le président de la République prenant un porte-voix, prononça une allocution qui fut écoutée par toutes les troupes dans un religieux silence, que troublait seul un reste d'essoufflement de quelques vieux cavaliers.
"La discipline, leur dit-il, étant la force principale des armées, le nombre est en somme un élément secondaire."
Il félicita ensuite l'armée monégasque pour sa belle devise: Un contre cent mille, qui eût été qualifiée en temps de guerre de dangereuse folie, mais qui dénotait simplement une attitude très digne en temps de paix.

                                                                                                              Tristan Bernard.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 5 avril 1908.

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