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lundi 24 octobre 2016

Des dentelles.

Des dentelles.

La valeur des dentelles qui se fabriquent en Belgique représente une somme de 12 millions. Une ouvrière habile, travaillant seize heures par jour, peut gagner 2,50 fr. Le gain ordinaire est de 1,75 fr. Presque toutes les femmes belges s'adonnent à cette industrie; dans certaines localités, les hommes y consacrent leur temps.
A Rebecq-Rognon, on fait du fil assez fin pour qu'il soit vendu 2 à 3.000 fr. le demi-kilo. Le fil ordinaire se vend 60 fr. à 1.000 fr. le demi-kilo. Dans une dentelle de Malines, qui coûte 12 fr. le mètre et qui est réputée commune, il n'entre que pour 1,75 fr. de fil, le reste est pour la main d'oeuvre et le bénéfice du commerçant. On substitue souvent du fil de coton au fil de lin; cette fraude est difficile à découvrir. Ce fil de coton vient d'Angleterre, il est moins cher que le fil de lin, et l'ouvrière, sur quinze jours, en gagne un, ce fil cassant moins que l'autre.
La dentelle qui se fait à Bruges, à Gand, à Ypres, est celle qu'on nomme point de Valenciennes; 6.000 femmes sont employées à ce travail. Il existe des écoles dirigées par des corporations religieuses, et par des dames charitables, dans lesquelles on forme de bonnes ouvrières qui ensuite travaillent chez elles pour leur propre compte.
L'exportation légale des dentelles en Belgique (on en passe beaucoup en fraude) a été en 1842 de 1.257.112 fr. dont 775.900 fr. pour la France, et 275.900 fr. pour l'Angleterre.

Journal des demoiselles,  septembre 1844.

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