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lundi 24 octobre 2016

Aqueduc d'Arcueil.

Aqueduc d'Arcueil.


A gauche de la route d'Orléans, à environ une lieue de Paris, sur les bords de la petite rivière de Bièvre, est le village d'Arcueil, qui, réuni maintenant à celui de Cachant, qui faisait autrefois une paroisse à part, est une commune assez considérable de l'arrondissement de Sceaux. Arcueil tire son nom d'Archeïlum ou Archoïlum, qui, en basse latinité, signifie un édifice formé par une réunion d'arcades. Ce nom doit son origine à l'aqueduc que, dans le IIIe siècle, les Romains élevèrent en ce lieu pour conduire à Paris, et principalement au palais des Thermes, les eaux réunies de la montagne voisine.
L'église, dont la construction remonte au règne de saint Louis, est remarquable par sa délicatesse de travail de son portail gothique, de ses galeries intérieures, et la bizarrerie des chapiteaux de ses colonnes. Le sol qui entoure cet édifice a été tellement exhaussé, qu'on a été obligé de faire un escalier d'au moins douze marche pour pouvoir y descendre.
De charmantes maisons de campagne environnent Arcueil. On remarque surtout celles qui furent habitées par deux savants célèbres, M. le marquis de Laplace et M. le comte Berthollet.
La maison de Guise y posséda jadis une magnifique habitation qui fut démolie en 1753.
Les restes de l'aqueduc romain, qui se voient encore, consistent en deux arcades, beaucoup plus étroites que celles de l'aqueduc moderne. Ces deux arcades sont d'une construction en tout semblable à celle des Thermes de Julien. On y remarque la même qualité de pierres, de ciment et de briques, revêtues de même assises de pierre de taille.
Depuis longtemps l'aqueduc romain était détruit, et on ne parlait plus des fontaines d'Arcueil. La découverte qui fut faite, en 1612, des sources de Rungis, éloignées d'une lieue et demie, fut cause de la construction du superbe aqueduc qui existe aujourd'hui, dont louis XIII posa la première pierre le 17 juillet 1613, et que Marie de Médicis fit élever ensuite sous la direction du fameux architecte Jacques de Brosses. 



L'aqueduc, achevé en 1624, a environ 400 mètres de long sur 24 de haut. Il est composé de 20 arcades qui ont près de 24 pieds de diamètre; neuf seulement sont à jour; sous l'une d'elles passe la rivière de Bièvre. L'intérieur de l'aqueduc est éclairé par des ouvertures assez rapprochées, et on a aménagé un trottoir qui permet de le parcourir dans toute sa longueur. Les eaux, très-abondantes et de la plus grande limpidité, déposent un sédiment calcaire très-grossier et très-épais, qui souvent obstrue les conduits, et nécessite de coûteux entretiens.
L'aqueduc d'Arcueil, voûté et recouvert de larges pierres de taille, est digne par sa construction de rivaliser avec les plus beaux aqueducs romains, et parmi les modernes, ceux du Buc et de Marly ne peuvent lui être comparés.

                                                                                                         Ernest Breton.

Le Magasin universel, février 1837.

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