A la marquise de Sévigné.
Comme elle dût rire du haut de son trône céleste, la "Marquise aux friandises", en voyant le Tout Paris élégant s'arracher ses pichets et ses tonnelets d'Auvergne!
"De mon temps, on envoyait la livrée quêter ces bonnes aubaines, écrit-elle à Sismondi".
- Aussi que de potins, que de froufrous. Quelles étrennes!
"Tout le monde enviait "ma bourse", j'y avait mis assez de peine à chiffonner ma gaze de soie, qui verte, bleue, qui rose, mauve; ce fut un de mes premiers jours de joie à la pensée que je vous visiterais bientôt", redit-elle à Mme de Grignan, en 1657.
Et plus tard: "J'ai garni pour ma mignonne, de fins chocolats de Royat, une corbeille enrubannée que j'ai baptisé de votre nom, cher philosophe". Et Nicolle de lui répondre: " Cette attention m'est aussi délicieuse que vos bonbons."
Puis après le départ de la bonne marquise, on retrouve dans son boudoir à la Bourboule une "boîte à bridge" qu'elle avait vidée de ses pâtes à fruits, et dans son sac à main, oublié chez la marquise de Pomponne, une boîte ornée d'un vieux pastel, dont l'entourage en toile de Jouy formait un bijou précieux, réédité par M. Rouzaud et dont les fins bonbons qui y sont renfermés en font un cadeau inestimable. A ces pièces authentiques, ou renouvelées fidèlement, vous verrez adjoint le "Royat Étrennes", précieux petit meuble en jolie cretonne, contenant un sac de chocolats fourrés, un sac de marrons glacés, un sac de fondants, un sac de pâte à fruits et un sac de rafraîchissants.
Les autres nouveautés en nombre sont exposés dans les salons de M. Rouzaud, 11 boulevard de la Madeleine. Nous vous y donnons rendez-vous, chères lectrices, pour dès maintenant rivaliser de bon goût et de gourmandise.
Journal des demoiselles, revue de la jeune fille et de la femme, 1er janvier 1909.
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