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lundi 8 mai 2017

Femmes journalistes.

Femmes journalistes.

De nos jours, quand les femmes n'écrivent point de romans, elles fondent des journaux, quelquefois même, elles cumulent. La chose est vraie non seulement en Europe ou en Amérique, mais encore jusqu'au fin fond de la Chine et de l'Inde. Voici que les femmes de Pékin ont leur journal quotidien: depuis que les mandarins ont décrété que les Chinoises étaient libres de s'instruire si bon leur semblait, ces dames ont envahi les écoles, fondé des revues, et, dernière innovation, créé des salles de lecture publique où tous les jours les journaux sont lus à haute voix.
Bien entendu, le journal des Chinoises est hardiment réformateur, novateur, voire révolutionnaire! Il se distingue également par son éclectisme, si l'on en juge par les derniers articles publiés: preuves de la rotondité de la terre, soins à donner aux enfants, barbarie des peines judiciaires, tout cela en moins d'une semaine, a été traité, élucidé et définitivement réglé; quand les Chinoises s'y mettent, elles vont vite en besogne, vous le voyez!
A Bombay, une revue féministe, le Stree Boha (Éducateur des femmes) est dirigé par Miss Sherene Kabraji, la fille de cet écrivain parsi bien connu, qu'on a appelé le "prince des journalistes hindous", et qui fut cinquante ans durant le novateur de toutes les réformes sociales accomplies aux Indes. Miss Kabraji est venue récemment à Paris afin de s'initier aux conditions d'existence et de travail de nos intellectuelles. Sa sœur, Miss Pheroza, est en ce moment à Londres où, sous la direction des professeurs les plus célèbres, elle se livre à de sérieuses études musicales.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 10 mai 1908.

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