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mercredi 14 décembre 2016

Le langage des ombrelles.

Le langage des ombrelles.

L'ombrelle n'a pas toujours été l'instrument gracieux et démocratique qu'elle est entre les mains de nos charmantes midinettes. Au XVIIe siècle, elle ne protégeait des ardeurs du soleil que les nobles dames qui allaient gravement par les rues, accompagnées d'un page porteur d'un grand parasol, c'est ainsi qu'on appelait alors les ombrelles.
Quand ces personnes très élégantes se résignèrent à porter elles-mêmes cet instrument, elles en firent fabriquer de plus petits, mais qui ne se fermaient pas. Le système actuel à fermeture ne date, en effet, que de plus tard.
A Versailles, les grandes dames de la Cour virent bientôt le parti qu'elles pouvaient tirer de l'ombrelle et ce que leur coquetterie allait y gagner. Il s'en trouva même quelques-unes pour imaginer un langage du parasol, comme d'autres trouvèrent "ce que disent les fleurs". Et ce petit code d'amour est encore en usage dans certaines villes du midi de la France.
Portée sur l'épaule, l'ombrelle dit "indifférence". Lorsqu'on la tient haut, au-dessus de la tête, c'est signe que "l'on n'a rien à craindre"; inclinée vers la droite, elle signifie: "j'accepterai volontiers votre bras". L'ombrelle fermée veut dire: "je brave tout pour vous". Quand on la tient par la pointe, c'est signe de colère: "je vous battrais volontiers"!

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 17 mai 1908.

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