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dimanche 24 mai 2015

Quelques expressions d'antan.A1

Aimer comme ses petits boyaux: aimer comme soi-même: "Elle m'aimait! Autant que ses petits boyaux." (Parodie de Zaïre, 1732.)

Aller au diable au vert: Faire une excursion aventureuse.
M. Rozan explique ainsi ce mot: "Auvers est une corruption de Vauvert; on disait autrefois: Aller au diable Vauvert. Le V a été mangé dans la rapidité du discours, et il fini par disparaître si bien qu'on a été amené à couper en deux pour lui donner une sorte de sens, le reste du mot auvert. Le château de Vauvert ou Val-Vert situé près de Paris, du côté de la barrière d'Enfer, avait été habité par Philippe Auguste après son excommunication: il passait depuis cette époque pour être hanté par des revenants et des démons. Saint-Louis, pour désensorceler ce château, le donna aux chartreux en 1257."
Rabelais parle encore de diable fameux: "Je vous chiquaneray en diable de Vauvert," dit le chiquanous Rouge-Muzeau, dans le chapitre 16 du livre IV de Pantagruel.
On dit maintenant au diable vert, ce qui nous éloigne encore plus de la forme primitive. "J'ai déjà parlé de celui d'Alexandre Dumas, qu'on veut reléguer à Charonne, au diable vert." (Liberté, 26 juillet 1872.)

Aller où le roi ne va qu'à pied: Faire ses besoins. Ce rappel à l'égalité est de tous les temps. Se disait au dix-septième siècle: "Aller où le roi ne va qu'à pied. C'est à mots couverts le lieu où l'on va se décharger du superflu de la mangeaille..." (Scarron.) V. Numéro 100.

Alphonse: Homme entretenu par une femme galante. Surnom répandu depuis qu'Alexandre Dumas a fait représenter au Gymnase son Monsieur Alphonse dont le héros exerce précisément cette industrie. "Si tous les Alphonse du boulevard se donnent rendez-vous là, il y aura du travail pour les observateurs." (Commerson, 75.)

Amant de cœur: les femmes galantes nomment ainsi l'amant qui ne les paye pas ou qui les paye moins que les autres. La Physiologie de l'amant de cœur, par M. Constantin, a été faite en 1842.
Au dernier siècle, on disait indifféremment ami de cœur ou greluchon. Ce dernier n'était pas comme on le croit aujourd'hui un souteneur. Le greluchon ou ami de cœur n'était et n'est encore qu'un amant en sous-ordre auquel il coûtait parfois beaucoup pour entretenir avec une beauté à la mode de mystérieuses amours. "La demoiselle Sophie Arnould, de l'Opéra, n'a personne. Le seul Lacroix, son friseur, très-aisé dans son état, est devenu l'ami de cœur et le monsieur."( Rapports des inspecteurs de Sartines, 1762.)

Dictionnaire historique d'argot des excentricités du langage, huitième édition, Lorédan Larchey. Mis à la hauteur des révolutions du jour, E. Dentu, éditeur, 1880.

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