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mardi 8 avril 2014

Au fort Chabrol (suite)

Au fort chabrol

Le blocus du "fort Chabrol" dure encore. Après plusieurs fausses alertes, la situation des enfermés volontaires est restée la même.
Mais, depuis plusieurs jours, M. Guérin et ses compagnons demeurent invisibles, et les volets ne s'entrouvent plus.
Le drapeau noir ayant été arboré vendredi matin, le bruit avait couru que l'un des assiégés était mort dans la nuit. Comme on sait, ce bruit était dénué de fondement.
Le vendredi soir a eu lieu une manifestation qui avait été annoncée la veille avec force réclames: c'est la démarche tentée par des femmes de la Halle pour ravitailler le Fort Chabrol.
A la vérité, cette manifestation a été beaucoup plus importante par le nombre de curieux alléchés par les notes des journaux que par celui des manifestantes: parmi celles-ci, nous devons dire aussi qu'il y avait peu de dames de la Halle; le gros des "émeutières" était une petite compagnie de femmes de toutes conditions et portant qui un pain de quatre livres, qui un panier de légumes, qui des poulets.
Légumes, poulets et pains n'ont, d'ailleurs, pas plus que leurs propriétaires, franchi le barrage établi au coin de la rue de Chabrol et de la rue Lafayette.
Mais le nombre des badauds était si grand, que la police a dû, à plusieurs reprises, opérer des charges sérieuses, et que, des bagarres se sont produites au cours desquelles il y a eu un certain nombre de blessures et d'arrestations.
Et c'est ainsi qu'une manifestation assez pacifique au début, et assurément peu redoutable, a dégénéré en petite émeute.

La Vie Illustrée, 31 août 1899.

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