Manières diverses de saluer.
Usages de politesse chez différents peuples.
Nous nous découvrons la tête pour saluer; les Chinois, au contraire se la couvrent.
Nous nous levons pour recevoir une visite; les Polynésiens et les Malais s'assoient.
Tourner le dos serait, selon nos idées, une impolitesse; dans quelques îles du Pacifique, c'est une manière de témoigner son respect.
Baiser la main ou un pan de vêtement est, chez beaucoup de peuples, une marque de déférence dont on ne saurait se dispenser sans passer pour un malappris.
Une poignée de main, très-usitée aux Etats-Unis, serait chez nous une façon un peu familière d'aborder un supérieur.
Les formules de politesses qu'on prononce en s'abordant ne sont pas moins variées. En Orient, c'est une véritable litanies de bénédictions qu'on appelle sur la tête de son interlocuteur et de ses ancêtres; après quoi, on s'informe de la santé des membres de sa famille, mais sans jamais parler des femmes, ce qui serait un manque de tact impardonnable. Chez nous, au contraire, les formules de salutations sont assez brèves, et pour peu qu'on connaisse la famille, il serait impoli de ne pas demander des nouvelles de la mère, de l'épouse, de la sœur.
Nous ne connaissons plus guère d'autre titre que "Monsieur"; mais nous nous permettons de tutoyer que nos intimes; le musulman prodigue le titre de "Sidi" (Seigneur), mais tutoie tout le monde. Dans beaucoup de pays, d'ailleurs, le tutoiement ne comporte nullement une idée de familiarité ou de manque de respect.
Chez les Peaux-Rouges, les Esquimaux, etc; , on ne salue pas pas par le nom, mais par le titre de parenté; si deux hommes ne sont pas parents, ils emploient le terme de "ami".
Nous ne saluons pas que nos connaissances; en beaucoup d'endroits, dans les campagnes, on salue indistinctement tout passant, et l'on accompagne parfois ce salut de formules qui ont quelque chose de touchant.
Au Tibet, lorsqu'on aborde pour la première fois une personne de même rang, on échange de légères écharpes de soie blanche ou cramoisie; un supérieur la reçoit en arrivant, un inférieur la reçoit en partant.
Nous nous inclinons devant un supérieur; en maintes contrées, on ne lui adresse la parole qu'après s'être prosterné jusqu'à terre, ou même en demeurant dans cette position gênante sans même oser lever les yeux.
Nous nous découvrons en signe de respect lorsque nous entrons dans une maison ou dans une église; au Japon, on pose sa chaussure en entrant chez quelqu'un, et, en pays musulman, avant d'entrer dans une mosquée.
Magasin Pittoresque, 1879.
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