Chronique du 8 août 1858.
C'est un goût général que de chercher à parer sa demeure; le charbonnier y suspend des images, le prince des glaces, des dorures; si l'escargot le pouvait, il parerait certainement sa coquille. Mais voici un exemple de cet amour du luxe assurément comique.
Jean-Baptiste Jacquet, condamné à mort pour meurtre, était dans la prison de Versailles, où il attendait le jour de l'exécution.
Pendant cela, il prenait un plaisir infini à orner sa cellule, située au rez-de-chaussée.
La voûte en était blanche; il l'avait constellé d'étoiles en papier bleu; une comète était découpée en papier d'or; au milieu, on voyait le soleil, d'où pendait, au moyen de fil de cuivre, une lampe que le prisonnier allumait.
Sur les murs étaient collés cinquante images, dont il demandait sans cesse le don à ceux qui le visitaient. Il avait obtenu ainsi plusieurs chapelets et un bénitier qui décoraient les lambris, entourés, lorsque Baptiste le pouvait, de quelques pauvres fleurs. Il avait trouvé moyen, avec les fers qui chargeaient ses pieds, de frotter son parquet, après y avoir mis de la cire, de sorte qu'il brille aujourd'hui comme celui de l'appartement le mieux soigné.
L'échafaud est venu l'interrompre dans ses embellissements; mais la cellule reste encore dans l'état où il l'a laissée.
Jean-Baptiste Jacquet, condamné à mort pour meurtre, était dans la prison de Versailles, où il attendait le jour de l'exécution.
Pendant cela, il prenait un plaisir infini à orner sa cellule, située au rez-de-chaussée.
La voûte en était blanche; il l'avait constellé d'étoiles en papier bleu; une comète était découpée en papier d'or; au milieu, on voyait le soleil, d'où pendait, au moyen de fil de cuivre, une lampe que le prisonnier allumait.
Sur les murs étaient collés cinquante images, dont il demandait sans cesse le don à ceux qui le visitaient. Il avait obtenu ainsi plusieurs chapelets et un bénitier qui décoraient les lambris, entourés, lorsque Baptiste le pouvait, de quelques pauvres fleurs. Il avait trouvé moyen, avec les fers qui chargeaient ses pieds, de frotter son parquet, après y avoir mis de la cire, de sorte qu'il brille aujourd'hui comme celui de l'appartement le mieux soigné.
L'échafaud est venu l'interrompre dans ses embellissements; mais la cellule reste encore dans l'état où il l'a laissée.
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Nous sommes dans la saison de la rage; les chiens répandent toujours cet horrible fléau. Ainsi, un malheureux marchand de vin, mordu par son dogue et atteint d'hydrophobie, était à l'hospice de Cognac. Mais cet infortuné prit envie d'aller mourir près de sa femme et de ses enfants. Il s'échappa. Des gendarmes, mis à sa poursuite vers la commune de Montil, le virent de loin sur la route. Le malade, en proie à une crise horrible, marchait sur les pieds et les mains, la tête effleurant la terre, dans l'attitude d'un chien; il écumait et jetait des sortes de hurlements. Il aurait pu faire des victimes; mais les gendarmes parvinrent à s'emparer de lui, et à le déposer dans la cour d'une maison, où il expira.
A Villiers-Campsart, un affreux chien a mordu deux hommes, qui ont été déchiré de profondes blessures, et dans sa course il s'est aussi jeté sur d'autres chiens, auxquels il a communiqué son horrible mal. Toutes les communes environnantes se sont levées en armes contre ce dangereux animal.
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Un drame de famille s'est accompli ces jours-ci à Bordeaux.
Le sieur X*** était à table avec sa femme vers les six heures du soir. Un individu est entré, et sans prononcer un mot, il a tiré plusieurs plusieurs coups de pistolet sur le sieur X***, et sur sa femme, aussi mortellement blessée.
L'assassin s'est laissé ensuite arrêter par les gens accourus au bruit des armes à feu. Il paraît que cet homme avait été l'amant de la femme X*** et que, furieux de la voir retourner dans le foyer conjugal, il a voulu en tirer cette horrible vengeance. On a vu là, à l'opposé de tout usage admis, l'amant tuer le mari.
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A Laybach, la justice ecclésiastique a imposé une punition effrayante.
Une jeune femme avait volé des cierges dans l'église des franciscains. Arrêtée et convaincue de ce vol, elle fut exposée devant le portail de l'église, suspendue à ce portail par une chaîne de fer; les cierges saisis entre ses mains étaient placés en évidence au-dessus de sa tête. Cette malheureuse a été en butte à tant d'outrages de la foule, que la police, de sa propre autorité, l'a détachée pour la reconduire en prison.
Paul de Couder.
Journal du Dimanche, 8 août 1858.
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