Frédéric Masson.
M. Frédéric Masson s'était déjà présenté à l'Académie en même temps que M. Rostand: il lui avait manqué une voix pour être élu. Le 18 juin, la chance le favorisa mieux et il alla retrouver son ancien concurrent. Rostand Masson, Masson Rostand, ce sont deux génies d'égal niveau, deux littérateurs connaissant le moyen d'amuser le public, et qui seraient d'excellents professeurs, l'un de bibliographie, l'autre de calembours.
M. Masson, qui adore les livres, a eu l'occasion de développer son érudition au Ministère des Affaires Etrangères, dont il s'occupe de ranger la bibliothèque. Comme elle comprend douze salles et qu'elle était dans un plus grand désordre, M. Masson eut beaucoup de mal. Mais c'est un classeur remarquable. Plus tard, il voulut mettre de l'ordre dans le parti bonapartiste, c'était plus difficile encore, et, après la loi d'exil, après la mort du prince Napoléon, il renonça à cette tâche ardue. Il va maintenant essayer de mettre en ordre les idées de M. Jules Lemaître!
C'est en 1871, à vingt quatre ans, que M. Masson commença à écrire: il publiait des vers, des articles de variétés et même de la politique. Puis il fait des recherches sur les amours de Napoléon 1er, et publie Napoléon et les femmes, premier volume d'une série nombreuse, toute entière consacrée à l'Empereur. Ce qui intéresse M. Masson dans l'histoire de Napoléon, ce n'est pas sa conduite politique, les moyens audacieux qu'il met au service de son ambition, sa science militaire, ce sont de menus faits, des anecdotes scandaleuses telles qu'on en trouve dans certains mémoires d'hommes à la vue courte qui sont allés étudier leurs contemporains dans leurs cuisines.
M. Masson est bonapartiste, cela va sans dire, mais à l'inverse de certains politiciens, il est rallié au bonapartisme: il fut de l'opposition jusqu'à la chute de l'Empire. Rentré de Châlons, où il faisait campagne à Paris, le 4 septembre 1870, il perdit ses convictions républicaines, en voyant s'affirmer celles des autres. Sa sensibilité souffrit de voir accabler un vaincu.
Le prince Napoléon, dont il fut l'ami, et dont il dépouilla les papiers au château de Prangins, lui légua ses archives; grâce à cet héritage, et à ses recherches personnelles, il a pu écrire déjà seize volumes sur les Bonaparte, et pourrait encore en écrire autant. Il s'est créé un véritable musée de souvenirs napoléoniens.
M. Masson possède un petit chien qui ne le quitte jamais et qu'il prend dans ses bras à la traversée des carrefours; c'est la seule affection qu'on lui connaisse en dehors de la dynastie impériale.
Jean-Louis.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 4 octobre 1903.
M. Masson, qui adore les livres, a eu l'occasion de développer son érudition au Ministère des Affaires Etrangères, dont il s'occupe de ranger la bibliothèque. Comme elle comprend douze salles et qu'elle était dans un plus grand désordre, M. Masson eut beaucoup de mal. Mais c'est un classeur remarquable. Plus tard, il voulut mettre de l'ordre dans le parti bonapartiste, c'était plus difficile encore, et, après la loi d'exil, après la mort du prince Napoléon, il renonça à cette tâche ardue. Il va maintenant essayer de mettre en ordre les idées de M. Jules Lemaître!
C'est en 1871, à vingt quatre ans, que M. Masson commença à écrire: il publiait des vers, des articles de variétés et même de la politique. Puis il fait des recherches sur les amours de Napoléon 1er, et publie Napoléon et les femmes, premier volume d'une série nombreuse, toute entière consacrée à l'Empereur. Ce qui intéresse M. Masson dans l'histoire de Napoléon, ce n'est pas sa conduite politique, les moyens audacieux qu'il met au service de son ambition, sa science militaire, ce sont de menus faits, des anecdotes scandaleuses telles qu'on en trouve dans certains mémoires d'hommes à la vue courte qui sont allés étudier leurs contemporains dans leurs cuisines.
M. Masson est bonapartiste, cela va sans dire, mais à l'inverse de certains politiciens, il est rallié au bonapartisme: il fut de l'opposition jusqu'à la chute de l'Empire. Rentré de Châlons, où il faisait campagne à Paris, le 4 septembre 1870, il perdit ses convictions républicaines, en voyant s'affirmer celles des autres. Sa sensibilité souffrit de voir accabler un vaincu.
Le prince Napoléon, dont il fut l'ami, et dont il dépouilla les papiers au château de Prangins, lui légua ses archives; grâce à cet héritage, et à ses recherches personnelles, il a pu écrire déjà seize volumes sur les Bonaparte, et pourrait encore en écrire autant. Il s'est créé un véritable musée de souvenirs napoléoniens.
M. Masson possède un petit chien qui ne le quitte jamais et qu'il prend dans ses bras à la traversée des carrefours; c'est la seule affection qu'on lui connaisse en dehors de la dynastie impériale.
Jean-Louis.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 4 octobre 1903.
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