Style noble.
Autrefois, les règles de la poésie n'admettaient que l'emploi du "style noble", et les poètes s'ingéniaient à remplacer par des termes choisis ou par d'ingénieux tours de phrases les mots qu'ils estimaient trop vulgaires. Un cheval était un coursier; un chien, l'ami de l'homme; le blé les dons de Cérès, etc.
Nous donnons ci-dessous quelques exemples de cette mode bizarre qui, de nos jours, a fait place heureusement, à des idées plus justes. La bonne poésie n'y a rien perdu en harmonie et en élévation, elle y a beaucoup gagné en ampleur et en intérêt.
Il eut sans doute, un cœur d'airain
Celui qui se livra le premier à Neptune,
Et, sur un fragile sapin,
poursuivant l'aveugle fortune,
Au caprice des flots asservit son destin.
Traduction: Le premier navigateur montra un grand courage en bravant la mer et les tempêtes sur son frêle bateau.
Là, le cep obéit au fer qui le façonne.
Traduction: La greffe de la vigne.
Dans la coupe, écrasé, le jus de pampre coule.
Traduction: Verser du vin dans un verre.
Le Petit français Illustré, Journal des écoliers et des écolières, n° 168, 14 février 1903.
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