Police des assemblées générales gauloises.
Dans la vieille Gaule, la multitude, passionnée par les discours, écoutait ses orateurs avec un religieux silence et laissait éclater ensuite des témoignages bruyants d'approbation ou de blâme. A l'armée, on marquait son assentiment en choquant le sabre contre le bouclier. Interrompre une harangue et troubler l'attention publique, était réputé un acte grossier et punissable.
"Dans les assemblées politiques, dit un écrivain ancien, lorsque des membres faisaient du bruit ou interrompait l'orateur, un huissier s'avançait l'épée à la main, lui imposait silence avec menaces, renouvelait cette sommation deux ou trois fois, et, si l'interrupteur persistait, il lui coupait un pan de sa saie assez grand pour que le reste devint inutile."
Si cet usage était rétabli de nos jours, combien d'honorables membres de nos assemblées législatives, qui n'ouvrent guère la bouche que pour interrompre les orateurs, risqueraient de sortir sans basques à leurs habits.
Le Petit Français Illustré, Journal des écoliers et des écolières, 4 juillet 1903.
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