La télégraphie optique.
La création du télégraphe optique, en France, date de l'année néfaste 1870, de cette terrible guerre de notre pays avec la Prusse, dont le souvenir restera toujours vivace au fond de nos cœurs et ne s'amoindrira peut être qu'après la revanche convoitée, après la victoire!
M. A. L. Ternaut, dont les ouvrages scientifiques sont fort connus, s'exprime en ces termes au sujet du télégraphe optique, permettant aux armées de correspondre entre elles au moyen de signaux lumineux et auxquelles il est surtout approprié:
"Cet appareil, qui après avoir pesé trente-deux livres anglaises n'en pèse plus que six maintenant, doit reposer sur un trépied supportant la base métallique. A 12 ou 15 mètres de l'appareil, et sur la ligne de la station correspondante, se trouvent deux mires fixées sur une haussière. L'une est en métal, et doit être placée sur la ligne qui, partant du centre de l'héliographe, aboutit à la station opposée. L'autre, en bois, reçoit le rayon solaire réfléchi par le miroir quand l'appareil est au repos. Dans la matinée ou dans la soirée, alors que le soleil peut se trouver derrière l'opérateur, l'angle devient très obtus et l'image du spot perd sa forme circulaire. Pour les grandes portées, il devient donc nécessaire d'avoir un second miroir."
Le système de miroirs sert à réfléchir la lumière solaire, et un écran mobile, l'appareil étant réglé, permet l'émission d'éclats brefs et longs, traduisant la pensée, les signaux convenus à l'avance, dans le cas de tels ou tels événements.
Cependant la proposition faite par A. L. Ternaut, au moment de notre terrible guerre, d'employer dans nos armées ce système de correspondance, que lui-même avait vu fonctionner avec succès dans le golfe Persique, ne fut point praticable à cette époque, les membres du comité auquel ce système fut proposé s'étant trop tardivement décidés.
Depuis cette époque, l'idée a fait son chemin, comme temps, et dans la nouvelle crise guerrière que nous traversons au Tonkin, le télégraphe optique, maintenant adopté par l'armée, a rendu les plus grands services.
J.B.
L'illustré pour Tous, choix de bonnes lectures, 31 mai 1885.
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