Le curé d'Ensival.
De notre temps, où il est sans cesse question de l'opinion publique et des moyens de la constater, il est peut être curieux de rappeler avec quelle simplicité on parvenait jadis à en obtenir l'exact résultat, dans un petit canton du pays de Liège.
En descendant la Wèze, on trouve, à une demi-lieue de Verviers, un vallon assez étroit, qu'occupe le bourg ou village d'Ensival. En 1637, Ferdinand de Bavière, prince évêque de Liège, y établit une cure à laquelle la commune eut droit de nomination.
Cette élection se faisait, dans l'origine, par le corps des habitans. Les notables du bourg, après avoir assemblé le peuple sur une place que partageait un petit ruisseau, lui présentaient les candidats. A chaque présentation, ceux à qui l'aspirant était agréable, sautaient de l'autre côté du ruisseau, de façon que le prétendant en faveur duquel le plus grand nombre avait sauté, était proclamé curé d'Ensival. Cette cérémonie, conforme à l'usage où les fidèles étaient, dans les premiers siècles du christianisme, de nommer dans les divers degrés de la hiérarchie à la pluralité des suffrages, n'eut plus lieu dans la suite; et l'élection se fit par les tuteurs et administrateurs de l'Eglise.
Le Magasin pittoresque, 1833, livraison 20.
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