Holy-Rood.
A l'extrémité de la ville d'Edimbourg, capitale du royaume d'Ecosse, et après le quartier de la Canongate, si célèbre depuis Walter-Scott, s'élève le palais d'Holy-Rood, que les habitans appellent simplement l'abbaye.
Un jour, David Ier, roi d'Ecosse, chassait dans la forêt de Drumsheuch, non loin d'Edimbourg, et poursuivait un cerf. Il l'atteint; mais au lieu de trouver un animal timide qui tombe sous ses coups, il rencontre, dans ce cerf, un ennemi qui lui résiste, et va le blesser. Heureusement, disent les chroniqueurs écossais, il lui apparut aussitôt une croix d'argent portée par un ange, qui fit enfuir le cerf et qui sauva le roi David. En mémoire de cet événement, le roi fit aussitôt élever une abbaye à cette même place, y établit une confrérie de chanoines réguliers, et lui donna le nom d'Holy-Rood, c'est à dire Sainte-Croix.
Edouard III, en 1332, pilla l'abbaye d'Holy-Rood, qui enfouissait de grandes richesses. En 1383, Richard II la fit incendier. Rebâtie peu de temps après, elle fut brûlée de nouveau en 1544; et lors de la réformation, le peuple la pilla encore, et ne laissa que ses murailles. Enfin, sous le règne de Jacques V, l'abbaye d'Holy-Rood fut érigée en palais.
L'aspect qui l'entoure maintenant ne donne pas à ce palais l'air de magnificence qui semblait devoir l'animer. Bien qu'il se trouve entre deux belles montagnes, Arthur's Seat et Salisbury Craggs; l'aridité de la végétation remplit de tristesse les abords d'Holy-Rood, qui est entourée d'une prairie sèche et nue, semée de pierres, où les femmes les plus pauvres de la Canongate viennent faire sécher leur linge.
Voici la description du château:
Quatre tours crénelées s'élèvent à l'entrée et le défendent. Une cour pavée, mais toute verte des herbes qu'on y laisse croître et environnée de grands bâtimens grisâtres où sont percées un petit nombre de fenêtres étroites, fait suite à la porte d'entrée. On prendrait alors le palais d'Holy-Rood pour le cloître de chartreux le plus triste.
Au bout de cette cour est une porte massive, qui forme l'entrée de la grande chapelle. C'est une ruine remarquable encore par son aspect. D'abord, en ouvrant cette porte massive, il semble que l'on va pénétrer dans quelque galerie, et l'on ne peut se défendre d'une impression soudaine d'étonnement, lorsque, par cette porte, on découvre un monde de ruines, des tiges de colonnes, des arcs brisés, des murs épais sur lesquels on découvre encore quelques bas-reliefs, et quelques fenêtres qui donnent une idée assez complète de l'architecture gothique; sur le sol, des inscriptions qui pouvaient être lisibles encore il y a un siècle, mais qui, maintenant, ne peuvent que faire reconnaître qu'elles sont tumulaires. Dans un coin le tombeau de Jacques V, père de Marie Stuart, et celui de Darnley son cousin et époux.
En rentrant dans la cour, on se trouve entre l'aile des appartemens de Marie Stuart et celle des appartemens occupés en 1830 par Charles X et sa famille.
C'est l'aile droite qui était occupée par Marie Stuart.
Une longue galerie en forme l'entrée. Dans cette galerie sont les portraits des rois d'Ecosse, depuis Fergus jusqu'à Marie. De cette galerie, on arrive à la chambre à coucher. C'est celle qui reçut l'infortunée reine d'Ecosse, après son départ de la France; Tout le monde connaît la chanson de Béranger; il ne sera peut être pas hors de propos de citer ici la chanson composée, dit-on, par Marie Stuart:
Voici la description du château:
Quatre tours crénelées s'élèvent à l'entrée et le défendent. Une cour pavée, mais toute verte des herbes qu'on y laisse croître et environnée de grands bâtimens grisâtres où sont percées un petit nombre de fenêtres étroites, fait suite à la porte d'entrée. On prendrait alors le palais d'Holy-Rood pour le cloître de chartreux le plus triste.
Au bout de cette cour est une porte massive, qui forme l'entrée de la grande chapelle. C'est une ruine remarquable encore par son aspect. D'abord, en ouvrant cette porte massive, il semble que l'on va pénétrer dans quelque galerie, et l'on ne peut se défendre d'une impression soudaine d'étonnement, lorsque, par cette porte, on découvre un monde de ruines, des tiges de colonnes, des arcs brisés, des murs épais sur lesquels on découvre encore quelques bas-reliefs, et quelques fenêtres qui donnent une idée assez complète de l'architecture gothique; sur le sol, des inscriptions qui pouvaient être lisibles encore il y a un siècle, mais qui, maintenant, ne peuvent que faire reconnaître qu'elles sont tumulaires. Dans un coin le tombeau de Jacques V, père de Marie Stuart, et celui de Darnley son cousin et époux.
En rentrant dans la cour, on se trouve entre l'aile des appartemens de Marie Stuart et celle des appartemens occupés en 1830 par Charles X et sa famille.
C'est l'aile droite qui était occupée par Marie Stuart.
Une longue galerie en forme l'entrée. Dans cette galerie sont les portraits des rois d'Ecosse, depuis Fergus jusqu'à Marie. De cette galerie, on arrive à la chambre à coucher. C'est celle qui reçut l'infortunée reine d'Ecosse, après son départ de la France; Tout le monde connaît la chanson de Béranger; il ne sera peut être pas hors de propos de citer ici la chanson composée, dit-on, par Marie Stuart:
Adieu, plaisant pays de France.
O ma patrie,
La plus chérie,
Qui a nourri ma jeune enfance.
Adieu France! Adieu mes beaux jours.
La nef qui disjoint nos amours
N'a eu de moi que la moitié.
Une part te reste; elle est tienne;
Je la fie à ton amitié,
Pour que de l'autre il te souvienne.
Quelques meubles sont épars dans cette chambre; de petites verroteries sur une table; quelques broderies que le cicerone, en pleurant, vous dit être de la main de Marie. On y remarque en outre, le double fauteuil de son mariage avec James Stuart Darnley, son cousin, et le lit de damas cramoisi, orné de franges vertes, où la malheureuse reine reposa. Derrière la tapisserie, on montre encore l'escalier dérobé par lequel s'introduisirent Darnley et lord Ruthwen pour tuer le musicien Rizzio pendant qu'il était auprès de Maris Stuart. On dit encore au voyageur que les traces de sang des cinquante-six coups de poignard qu'il reçut sont visibles sur le carreau de la chambre, et le cicerone a soin de vous apprendre naïvement, que pour empêcher ce sang de s'effacer, on en lave les traces toutes les semaines.
L'aile gauche était occupée par la famille déchue des Bourbons. On y entre par un vestibule qui se trouve dans la cour intérieure, sous une galerie d'arcades qui règnent à l'entour. On y monte par un grand escalier: l'appartement est au premier.
Là se présentent deux portes; l'une est celle d'une salle arrangée en chapelle, et où Charles X et sa famille venaient entendre la messe. L'autre est celle d'une grande salle rouge, au milieu de laquelle se trouve pour tout ameublement une petite table. A la suite est une salle qui servit de salle de bal sous Charles-Edouard. Plus loin une salle de passage qui fut celle du trône, depuis jacques V, un salon de quarante pieds carrés, et enfin une autre grande pièce qui servait de cabinet à Charles X.
Le Magasin pittoresque, 1833, livraison 25.
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