La cocaïne.
La cocaïne, la néfaste "coco", a eu les honneurs de la dernière séance de l'Académie de Médecine, en compagnie de la morphine, de l'opium, du hachisch, et autre drogues du même genre.
Le gouvernement, ému, à juste titre, des accidents nombreux causés par ces stupéfiants, avait demandé à la savante compagnie le moyen d'en empêcher le commerce clandestin, tout en maintenant la vente licite de ces produits si utiles pour la médecine et la chirurgie.
Les mesures à prendre, à cet effet, sont nettement indiquées dans le rapport très documenté déposé par M. Lucet au nom de la Commission chargée de donner son avis sur le projet de décret soumis à son examen.
L'honorable rapporteur proposait de maintenir, en les renforçant, les dispositions du règlement actuel et les sanctions pénales qu'il comporte: vente de substances toxiques exclusivement par les pharmaciens et droguistes; délivrance de ces produits seulement sur ordonnance de médecins et de vétérinaires; tenue d'une comptabilité spéciale sur registres parafés par les autorités; interdiction absolue de vente à des mineurs, etc.
Une innovation, dont l'importance n'échappera pas, consiste dans la défense aux pharmaciens de délivrer deux ou plusieurs fois des toxiques sur le vu d'une même ordonnance, c'est-à-dire d'en consentir le renouvellement, à moins d'indication formelle de la part du médecin.
Tout cela n'empêchera peut être pas les vendeurs interlopes d'approvisionner de ces terribles drogues leur clientèle montmartroise; mais il est certain que leur commerce en sera rendu plus difficile.
Salagnac.
Les annales politiques et littéraires, revue universelle paraissant le dimanche, 14 décembre 1913.
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