Les femmes à barbe.
Une légende provoquée par la célèbre chanteuse Thérésa* veut que les femmes à barbe soient des "sapeurs", non seulement à cause de l'ornement pileux qu'elles portent au menton et sur les joues, mais aussi par le caractère hommasse de leur personne. On leur prête des goûts plutôt virils, et on leur refuse toute grâce.
Telle fut cette Lisa Schaeffer qui vivait à Hambourg, vers l'an 1755, et dont la beauté, malgré un soyeux et châtain collier de barbe qui apparut dès l'âge de dix-huit ans, fit sensation dans le quartier des marins où sa famille tenait auberge. Mariée deux fois, cette personne qui resta belle fort longtemps, fut, rapporte le chroniqueur Christian Ebeling, aussi tendre épouse que bonne mère. Il ne nous dit pas, par exemple, si les quatre filles de cette dame héritèrent de sa soyeuse toison.
Dans la seconde moitié du dix-septième siècle, à Lienne, en Toscane, on vit un jour arriver un jeune cavalier espagnol, dont la fine moustache noire redressée à la mode du temps, n'était pas un des moindres attraits.
Présenté dans la meilleure société par un secrétaire d'ambassade, il ne tarda pas à inspirer de tendres sentiments à plusieurs filles de bonnes maisons, mais, à l'étonnement général, il ne profita d'aucune des avances qu'on lui fit.
- "Il est bon pour entrer au couvent", disait plus d'une beauté dépitée.
Cette opinion faisait son chemin, lorsqu'un beau jour, le sémillant cavalier, en costume virginal et féminin, fut lui-même conduit à l'autel par le susdit secrétaire d'ambassade qui l'avait présenté.
L'espace nous manque pour citer d'autres exemples de charmantes femmes à barbe, cependant nous devons en mentionner une qui fut célèbre et qui fit exception à la règle quant à l'amabilité du caractère.
Il s'agit de cette Marguerite de Parme, Gouvernante des Pays-Bas, pour son frère, l'empereur Charles-Quint. Cette mégère, pendant toute la durée de son gouvernement, eut l'échafaud dressé en permanence devant son palais; elle avait barbe et moustache bien apparentes; de plus l'une et l'autre étaient... rouges.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 10 juin 1906.
Telle fut cette Lisa Schaeffer qui vivait à Hambourg, vers l'an 1755, et dont la beauté, malgré un soyeux et châtain collier de barbe qui apparut dès l'âge de dix-huit ans, fit sensation dans le quartier des marins où sa famille tenait auberge. Mariée deux fois, cette personne qui resta belle fort longtemps, fut, rapporte le chroniqueur Christian Ebeling, aussi tendre épouse que bonne mère. Il ne nous dit pas, par exemple, si les quatre filles de cette dame héritèrent de sa soyeuse toison.
Dans la seconde moitié du dix-septième siècle, à Lienne, en Toscane, on vit un jour arriver un jeune cavalier espagnol, dont la fine moustache noire redressée à la mode du temps, n'était pas un des moindres attraits.
Présenté dans la meilleure société par un secrétaire d'ambassade, il ne tarda pas à inspirer de tendres sentiments à plusieurs filles de bonnes maisons, mais, à l'étonnement général, il ne profita d'aucune des avances qu'on lui fit.
- "Il est bon pour entrer au couvent", disait plus d'une beauté dépitée.
Cette opinion faisait son chemin, lorsqu'un beau jour, le sémillant cavalier, en costume virginal et féminin, fut lui-même conduit à l'autel par le susdit secrétaire d'ambassade qui l'avait présenté.
L'espace nous manque pour citer d'autres exemples de charmantes femmes à barbe, cependant nous devons en mentionner une qui fut célèbre et qui fit exception à la règle quant à l'amabilité du caractère.
Il s'agit de cette Marguerite de Parme, Gouvernante des Pays-Bas, pour son frère, l'empereur Charles-Quint. Cette mégère, pendant toute la durée de son gouvernement, eut l'échafaud dressé en permanence devant son palais; elle avait barbe et moustache bien apparentes; de plus l'une et l'autre étaient... rouges.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 10 juin 1906.
* Nota de célestin Mira:
* Thérésa:
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| Désirée Emma Valladon, dite Thrésa Chanteuse de cabaret surnommée "la muse de la voyoucratie" ou "la diva du ruisseau". |
"La femme à barbe". Cette chanson fut créée par Thérésa.
Vous pouvez toucher, n'craignez rien
Ça n'vous rest'ra pas dans la main,
Touchez, voyez qu'c'est pas des frimes,
Et ça n'vous coût' que dix centimes.
Entrez, bonn's d'enfants et soldats,
Tâchez moyen d'fair'ployer c'bras :
On f'rait plutôt ployer un ar-be !
C'est moi que j'suis... la femme à bar-be !
* Quelques femmes à barbe célèbres:
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| Clémentine Delait, des Vosges. |
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| Clémentine Delait, en voiture. |
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| Une curiosité orléanaise âgée de 88 ans. |
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| Clémence Lestienne. |
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