Usages populaire en France.
Processions de la ville de Douai (Nord)
Le géant Gayant et sa famille.
Processions de la ville de Douai (Nord)
Le géant Gayant et sa famille.
En 1749, la guerre se poursuivait entre le roi de France et l'archiduc Maximilien, époux de Marie de Bourgogne, comtesse de Flandre. Les français voulaient surprendre la ville de Douai; ils se cachèrent dans les Avêties, près la porte d'Arras; et le matin du seizième jour de juin étant venu, ils firent conduire près de cette porte un cheval et une jument, espérant s'introduire dans la place au moment où la garde sans défiance ouvrirait le passage.
Ce projet fut déconcerté, et les français se retirèrent. Afin de consacrer la mémoire de cet événement, le conseil de la ville, le clergé et les notables résolurent, en 1480, qu'il serait fait chaque année, le 6 juin, une procession générale en l'honneur de Dieu, de toute la cour céleste, et de M. saint Maurand.
Peu à peu, on vit s'introduire dans ces processions des figures grotesques ou ridicules, entre autre le célèbre géant Gayant, Cagenon, saint Michel et son diable, etc. A ce sujet, l'évêque d'Arras adressa, en 1699, des représentations aux échevins de la ville. Ceux-ci consentirent à la suppression de la figure du diable de saint Michel; mais les abus auxquels donnait lieu la procession ne cessant point encore, cette cérémonie fut abolie par mandement de 1771, après des contestations infinies entre l'autorité civile et religieuse.
Vers le même temps, et afin de célébrer le retour de la ville à l'obéissance de Louis XIV, on institua une autre procession générale; par lettres closes de juin 1771, le roi enjoignit aux autorités d'y assister; depuis cette époque, elle eut lieu sans interruption, le 6 juillet de chaque année, jusqu'à la révolution.
Aujourd'hui, la procession de Gayant, rétablie en 1801 n'est plus une procession religieuse.
Pendant la durée de la fête communale, on promène seulement la roue de la fortune, le sot ou fou des Canonniers, et Gayant, ainsi que sa famille, composée de sa femme, et de Jaco, Fillion et Tiot-Tourni, ses enfans. La grande popularité dont jouissent ces célèbre mannequins dans le Nord ne contribue pas peu à attirer dans la ville une grande partie des habitans des communes environnantes.
Il n'existe rien de bien certain sur l'origine de cette illustre famille; ce qui paraît le plus probable à cet égard, c'est que ce fut Charles-Quint, qui, dans le but d'amener les habitans des diverses provinces des Pays-Bas à se réunir et à fraterniser, établit des fêtes dans lesquelles on vit paraître des figures gigantesques, telles que Gayant, dont la tête atteint la hauteur du premier étage des maisons. De même qu'à Douai, des géans ont joué des rôles importans dans les divertissements populaires, à Dunkerque, Bruges, Bruxelles, etc.
Gayant et sa famille ont contribué à l'amusement de la femme de LouisXIV lorsque cette princesse fit son entrée à Douai en 1667.
Le Magasin pittoresque, 1833, livraison 6.
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