Bibliothèque royale.
Charlemagne fut le premier de nos rois qui essaya de rassembler quelques manuscrits échappés à la destruction des Barbares. Aidés des conseils d'Alcuin et d'Eginhard, il voulut faire revivre le siècle d'Auguste, au milieu des descendans des goths et des Huns. Ce fut en vain que, pour compléter l'illusion, lui et ses académiciens prenaient les titres pompeux des David et des Virgile; après sa mort les guerres civiles et extérieures, et à leur suite la féodalité, chassèrent dans les couvens la science des Cicéron et des Démosthène. Saint louis parut vouloir établir un dépôt public de livres; mais il n'y donna pas suite, et légua ceux qu'il avait réunis aux Jacobins, aux cordeliers de Paris, à l'abbaye de Royaumont, et aux Jacobins de Compiègne.
Le Mémoire historique qui précède le catalogue de la Bibliothèque royale, nous apprend que le roi Jean avait six volumes de sciences et d'histoire, et quatre de religion. Charles V augmenta beaucoup cette première collection et la porta à 910 volumes; elle occupait les trois étages d'une tour du Louvre, appelée Tour de la librairie.
Entièrement dispersée sous le règne désastreux de Charles VI, la Bibliothèque ne se recruta que très difficilement sous son successeur. Le duc de Bedford, pendant son séjour à Paris, en avait acheté la plus grande partie pour une somme de 1.200 livres, et l'avait envoyée à Londres, ainsi que toutes les chartes du royaume. La découverte de l'imprimerie donna les moyens de l'augmenter sensiblement. Néanmoins les manuscrits avaient toujours une très grande valeur, et l'on sait que Louis XI, voulant emprunter les œuvres d'un docteur arabe à la faculté de médecine, fut obligé de donner une somme considérable d'argent, et de plus un seigneur dut s'engager par acte authentique à remettre le livre à la faculté.
Charles VIII rapporta quelques livres d'Italie; Louis XII y ajouta la bibliothèque de Blois, où se trouvaient beaucoup de livres de la tour du Louvre; celles du duc de Milan à Pavie et de Pétrarque, François 1er réunit ces livres à ceux de Fontainebleau. Mais, malgré ces accroissements, on ne comptait que 200 imprimés lorsque Henri II, par les conseils de l'avocat Raoul Spifame, ordonna, en 1556, que tous les libraires de Paris publiant un ouvrage seraient tenus à en déposer un exemplaire sur papier vélin à la bibliothèque du roi. On remarque, parmi ceux qui furent chargés de sa conservation, Jacques Amyot, Auguste de Thou, son fils le président, et Casaubon. En 1595, Henri IV réunit la bibliothèque de Fontainebleau et celle de Catherine de Médicis à Paris. On en transporta alors le local dans le collège de Clermont, et en 1604 dans une grande salle du cloître des Cordeliers.
Louis XIII l'enrichit surtout de livres persans, hébreux, turcs et arabes; elle fut transférée dans une maison de la rue de la Harpe, et s'élevait à 7.000 volumes. Louis XIV est celui qui a fait le plus pour son agrandissement: en 1674 elle s'élevait à 30.000 volumes, et à l'époque de sa mort (1715) à 70.000. Alors elle fut transférée de la rue de la Harpe dans le local que Colbert lui avait préparé dans la rue Vivienne; et en 1721 le duc d'Orléans, régent, sur l'avis de l'abbé Bignon, la fit placer où elle est aujourd'hui, entre les rues Vivienne et Richelieu d'un côté, Colbert et des Petits Champs de l'autre.
Pendant la révolution et l'empire, elle s'accrut de 200.000 volumes, et on y compte maintenant près de 800.000; les manuscrits en comporte 70.000. Les donateurs et les établissemens qui ont le plus contribué à son agrandissement sont: Dupuy, de Béthune, de Brienne, de Gaignères, de Doat, Dufourni, Louvois, La Mare, Baluze, Mesmes, Colbert, Cangé, Lancelot, du Cange, Serilly, Huet, Fontanet, etc.; la Sorbonne, les abbayes Saint-Victor, Saint-Germain-des-Près; les bibliothèques de Munich, Vienne, Saint-Marc, etc.
Louis XIV fut le premier qui s'occupa du dépôt des gravures, estampes, cartes et plans; ce dépôt possède plus de 8.000 vol., renfermant environ 900.000 estampes.
Le Magasin pittoresque, 1833, livraison 30.
Louis XIII l'enrichit surtout de livres persans, hébreux, turcs et arabes; elle fut transférée dans une maison de la rue de la Harpe, et s'élevait à 7.000 volumes. Louis XIV est celui qui a fait le plus pour son agrandissement: en 1674 elle s'élevait à 30.000 volumes, et à l'époque de sa mort (1715) à 70.000. Alors elle fut transférée de la rue de la Harpe dans le local que Colbert lui avait préparé dans la rue Vivienne; et en 1721 le duc d'Orléans, régent, sur l'avis de l'abbé Bignon, la fit placer où elle est aujourd'hui, entre les rues Vivienne et Richelieu d'un côté, Colbert et des Petits Champs de l'autre.
Pendant la révolution et l'empire, elle s'accrut de 200.000 volumes, et on y compte maintenant près de 800.000; les manuscrits en comporte 70.000. Les donateurs et les établissemens qui ont le plus contribué à son agrandissement sont: Dupuy, de Béthune, de Brienne, de Gaignères, de Doat, Dufourni, Louvois, La Mare, Baluze, Mesmes, Colbert, Cangé, Lancelot, du Cange, Serilly, Huet, Fontanet, etc.; la Sorbonne, les abbayes Saint-Victor, Saint-Germain-des-Près; les bibliothèques de Munich, Vienne, Saint-Marc, etc.
Louis XIV fut le premier qui s'occupa du dépôt des gravures, estampes, cartes et plans; ce dépôt possède plus de 8.000 vol., renfermant environ 900.000 estampes.
Le Magasin pittoresque, 1833, livraison 30.
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