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jeudi 2 mars 2017

La coiffure est un art.

La coiffure est un art.


Si la forme  du vêtement que nous portons nous est imposée par la tyrannie de la mode, nous avons beaucoup plus de liberté dans le choix de notre coiffure. Nous avons le droit d'y être nous-mêmes. Etes-vous grande ou petite? brune ou blonde? avez-vous les traits accusés ou fins? réguliers ou capricieux? Vous ne vous coifferez pas de la même façon. C'est d'après le caractère de votre visage que vous composerez votre coiffure. La plus jolie femme peut, à plaisir, gâter sa beauté, tandis que la moins privilégiée peut suppléer aux dons de la nature par un arrangement ingénieux.

Les bandeaux.

Les bandeaux ondulés sont généralement plus seyants que les bandeaux droits, lisses, cachant le front et les oreilles. Pour se coiffer ainsi il faut un visage ovale et très régulier. Les bandeaux ondulés, dans leur aimable négligence, donnent à la physionomie un aspect jeune et frais et point "arrangé". Un visage un peu fort supportera très bien cette coiffure.
On peut séparer les bandeaux de trois façons: au milieu, sur le côté et de chaque côté des tempes.
Au milieu comme la figure 1 la coiffure apparaît très nette.



L'inconvénient de fatiguer un peu le crâne qui se découvre toujours au même endroit n'a pas lieu quand on sépare les cheveux soit à droite soit à gauche: un bandeau étroit fait pendant à un bandeau large. (fig. 2)



Enfin, on peut aussi faire avec ses cheveux trois-quarts. (Voy. fig. 3)




Celle du milieu, ou plutôt une grosse boucle enroulée, avançant vers le milieu du front. Les deux autres sont deux bandeaux très lâches élargissant le visage en lui donnant un air éveillé. Cette coiffure convient à une physionomie chiffonnée ayant des cheveux non frisés, mais souples, conservant bien le pli qu'on leur donne. Certains cheveux blonds ardents, plus jolis de couleur qu'abondants, pourront profiter de cette manière qui fait valoir le peu que l'on a.
Les bandeaux donnent un aspect très différent au visage suivant qu'ils descendent plus ou moins bas. Les trois sortes de bandeaux que nous venons de décrire sont épanouies en largeur. Les bandeaux longs, au contraire, couvrant les oreilles, descendant dans le cou, supportant encore parfois boucles, nattes ou parures, allongent la figure indéfiniment et peuvent la transformer complètement.
En général, cette coiffure (fig. 4) vieillit celle qui l'adopte.




Ce chignon lourd et pesant pourrait faire pourrait faire un contraste avec un visage très fin, très régulier, un cou long et souple; au contraire, il ne s'harmonise pas avec des traits épais et gras, tels que les montre la figure 4.
Pour ce qui est des bandeaux, et par conséquent de toutes les coiffures à raies, il faut retenir ceci: elles ne rajeunissent jamais.

Les coiffures les plus seyantes.

Les cheveux relevés à la chinoise, pourvu qu'ils ne soient pas tendus, mais au contraire lâches, un peu bouffants, donnent de la jeunesse et sont un cadre harmonieux au visage.
Voyez la figure à la Diane (fig. 5)



Toute la chevelure, d'une seule masse, est relevée à racine droite sur le sommet de la tête. C'est l'affaissement du chignon qui pousse les cheveux en avant et qui forme le clou de la coiffure. Est-il rien de plus simple, de plus naturel? Elle est seyante aux neuf dixièmes des femmes, sauf à celles qui ayant très peu de cheveux, voient toute l'auréole emporter la masse. Il n'en reste pas assez, ensuite, pour former le plus petit chignon. Pour celles-là, elle peuvent remédier à cet inconvénient en rassemblant en l'air, en une seule masse, le petit rouleau, en le tournant en forme de casque, derrière, jusqu'à extinction ou plutôt disparition de la plus petite mèche. Ceci fait, le rouleau tout entier tient dans le casque. S'il reste encore quelques mèches ou bouclettes, cachez-les dans l'auréole formée par l'abandon de tout chignon (fig 6).



Si, au contraire vous avez une opulente chevelure, si vous avez un visage un peu fort ou un peu gras, les joues bien pleines, vous supporterez très bien la coiffure tombante, si actuelle, avec les cheveux bouffants autour du visage (fig. 7) retenus sur la nuque par un large peigne d'écaille.



Le soir, vous y placerez une seule grosse rose, faisant pendant aux bouclettes frisées qui sortent du chignon.
Dans la catégorie des coiffures à chignon bas, il en est d'un peu plus assises, s'alliant avec une tête jeune et fine, à l'air calme et doux. 




C'est celle que montre la figure 8 et dont la figure 9 donne le profil un peu langoureux.




Dans le jour, les cheveux ondulés sont relevé à droite en bouffant Louis XV; à gauche, ils descendent an bandeaux sur le front. Cela fait une légère irrégularité qui siéra bien à une jeune fille grande et blonde. Le soir, de menues guirlandes de roses de Noël retenues par des peignes d'écaille, tomberont du sommet de la tête dans le creux des ondulations.
Il y a aussi des coiffures plus précieuses, bien apprêtées, où pas un pli de se dérange, où l'on sent les doigts du coiffeur savant ou de la femme de chambre patiente (fig. 10).




Le chignon placé juste au milieu de la tête a peu de relief, les cheveux qui ombragent le front devant y sont méthodiquement arrangés. Certaines brunes piquantes ayant une mince chevelure la choisissent avec succès, en y ajoutant, comme le montre la figure 10, quelques frisures irrégulières sur le front.
Voici enfin deux genres de coiffures complètement différents, hors du convenu et de la banalité, n'imposant pas l'ondulation. L'une a les cheveux retenus en l'air (fig. 11), l'autre en bas (fig. 12)



Dans la première (fig. 11), les cheveux lisses sont arrangés d'une façon simple et précise. Le nœud qui en retient la totalité est fait avec les cheveux eux-mêmes. Et les peignes qui font bouffer autant que possible le tour de la chevelure sont circulairement placés. Une barrette droite, retient les quelques mèches folâtres et empêche en même temps le nœud du chignon de retomber.




Cette coiffure, ni haute, ni basse, est toujours à la mode. L'autre coiffure rappelle celles d'il y a un demi-siècle. Les cheveux ne sont séparés, ici, ni par des peignes, ni par un chignon, mais par une sorte de bourrelet entourant le visage et formé par l'enroulement en cercle des cheveux sur eux-mêmes. Ce rouleau de cheveux vient se confondre, en bas, avec le chignon pour former une masse compacte et puissante. Une telle coiffure conviendra à une brune, aux traits accusés, vigoureux, énergiques.

Almanach Hachette, 1902.

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