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dimanche 29 avril 2018

Le "City of Raguse"

Le "City of  Raguse".

Tous les journaux ont déjà parlé de cette embarcation de quelques pieds de long sur laquelle deux hardis aventuriers ont entrepris de franchir les 900 lieues qui sépare l'ancien-monde du continent américain.



Le City of Raguse, embarcation faisant la traversée d'Angleterre en Amérique.

Le City-of-Raguse, dont nous donnons aujourd'hui la représentation exacte, est une simple chaloupe pontée, jaugeant un peu moins de deux tonneaux, et mesurant 6 mètres de longueur sur 1,80 m de largeur; il porte trois mois de vivres et 450 litres d'eau douce, et il a encore été possible d'aménager à bord une cabine, qui ne mesure il est vrai, que 1,45 m dans sa plus grande dimension. C'est dans cet étroit espace, où un homme ne saurait se tenir debout, que l'équipage devra se réfugier en cas de gros temps.
Le City-of-Raguse, qui peut déployer au vent une surface de toile d'environ 60 mètres carrés est, en outre, pourvu d'un appareil dont l'aspect bizarre ne contribuera pas peu à l'étonnement des navigateurs qui rencontreront en plein Océan ce bâtiment lilliputien. Nous voulons parler du moulin à vent qu'on remarque dans notre gravure; cet appareil sert à mettre en mouvement une hélice, à l'aide de laquelle le navire doit pouvoir continuer sa marche en cas de vent contraire, système ingénieux, à coup sûr, mais dans lequel, il faut le dire,  nous n'aurions qu'une médiocre confiance.
C'est le mardi 15 juin au soir que le City-of-Raguse a quitté le port de Queenstown, point de départ de son voyage; le samedi suivant, il a été rencontré par un pilote anglais, à 40 milles au large; depuis, on n'en a plus entendu parler. Espérons que les deux audacieux marins qui le montent arriveront sains et saufs au terme de leur aventureuse expédition et feront, aux Etats-Unis, ample moisson de dollars, en exploitant la curiosité des badauds américains.

                                                                                                                              P. P.

L'Illustration, journal universel, 2 juillet 1870.

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