Le boulevard Richard-Lenoir.
Le canal Saint-Martin allait encore à ciel ouvert, il y a une douzaine d'années, de son point de départ, bassin de la Villette, à la place de la Bastille. Deux quais le bordaient dans ce parcours: le quai de Jemmapes et le quai de Valmy.
Aujourd'hui, il n'en est plus ainsi.
Le canal a été couvert, à partir de la rue du faubourg du Temple et sur son dos on a semé une vingtaine de charmants parterres, corbeilles de fleurs et de verdure, au milieu de chacune desquelles un jet d'eau s'élance gaiement. Dans cette transformation, les quais de Jemmapes et de Valmy, qui n'avaient plus de raison d'être, ont dû naturellement disparaître. Et sur tout cet emplacement, ainsi métamorphosé, passe maintenant une magnifique voie, le boulevard Richard-Lenoir, qui est devenu une des plus belles et des plus riantes promenades de Paris.
Le boulevard Richard-Lenoir. |
Les parterres dont nous avons parlé en occupe le milieu, et deux allées, plantées d'arbres, les côtés.
Et c'est ainsi que ce nouveau boulevard se prolonge, large, aéré, vivant, entre une double rangée de maisons monumentales jusqu'à la place de la Bastille, où il se termine. C'est un bienfait véritable pour ces parages, jadis laids, tristes et malsains.
Le lit du canal, dans sa partie couverte, a été considérablement abaissé, et dix-huit orifices ont été aménagés dans la voûte, pour y livrer passage à l'air et à la lumière. Le service s'y fait au moyen d'un petit remorqueur à vapeur, qui stationne dans un bassin, entouré d'une grille, et établi à l'entrée même de la voûte du canal souterrain.
Pierre Paget.
L'Illustration, journal universel, samedi 9 juillet 1870.
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