Origine du fiacre.
Autobus et taxi.
On a déjà oublié le "fiacre". La mécanique endiablée a relégué le vieux saint dans les musées et on ne songe qu'au compteur... comme si la vie n'était pas assez brève!
L'origine du vocable ainsi appelé à déchoir est ancienne et obscure. Les historiens discutent; écoutons-les distraitement. Les vieux auteurs nous vantent cet adroit facteur d'un maître des postes d'Amiens qui imagina des carrosses de louage et qui s'installa en un hôtel Saint-Fiacre, près de la rue Saint-Martin. Il y a bien, aboutissant à la vieille rue Quincampoix, un cul-de-sac Saint-Fiacre, large d'un mètre et demi. Grand embarras: on ne voit guère l'entreprise de voitures dans cet étroit boyau. En tous cas, les fiacres d'alors étaient fort chers.
C'était le début du dix-septième siècle, et le Salon de l'Automobile n'inondait pas Paris de ses feux multicolores et des illuminations qui font jaillir le Grand Palais, en la nuit de décembre, comme un joyau féerique.
Le susdit Fiacre a aussi une autre origine témoignant de l'esprit pratique des malins automédons. Ce Fiacre ne fut pas tout à fait un saint, tout au plus un moine augustin déchaussé, mais fort révéré après sa mort. Il préservait des accidents, et, dès la fin du règne de Louis XIII, son portrait figurait sur la porte des carrosses, innocent fétiche...
Les Annales politiques et littéraires, janvier-juin 1907.
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