Amiens.
Amiens, c'est l'antique Samarobriva des Ambiani, que les Romains signalent, dès leur arrivée en Gaule, comme une des villes importantes du pays. César y convoqua les députés de la confédération gauloise. A diverses époques, elle reçut la visite des empereurs, dont plusieurs, Antonin et Marc-Aurèle notamment, y fondèrent des établissements. Valentinien y fit proclamer auguste son fils Gatien, en 367. Elle fut convertie au christianisme par saint Firmin, qui fut son premier évêque et que le magistrat romain Valerius Sebastianus fit décapiter en 287.
Plus tard, Amiens fut prise et reprise et dévastée consciencieusement par les Alains, les Vandales, les Burgundes et enfin les Francs, sous la conduite de Clodion. C'est à Amiens que Mérovée fut élevé sur le pavois par ses compagnons d'armes et proclamé roi des Francs, qui avaient fait leur capitale de cette ville. A partir de Clovis, les évêques d'Amiens eurent la seigneurie de la ville, et le pouvoir royal se contenta de se faire représenter auprès d'eux par des comtes. Les comtes, dans la suite des temps, se firent suppléer par des vicomtes dans leurs fonctions; à cette création légèrement arbitraire, l'évêque imposa celle des vidames, agent laïques. Vicomtes et vidames ne tardèrent pas à se faire la guerre sur le dos des administrés qui, vers la fin du XIe siècle, résolurent de secouer ce double joug. Appuyés par l'évêque Geoffroi, ils fondèrent la première commune française, composée de vingt-quatre échevins présidés par le majeur ou major, devenu le maire.
Nous n'avons pas l'intention de suivre dans tous ses détails l'histoire d'Amiens, mais ceci méritait d'être dit. Amiens, autrement, souffrit de l'invasion des Normands et plus tard des Anglais et des Espagnols, des luttes féodales et religieuses. Plusieurs événements importants s'y produisirent, des traités y furent signés, notamment le fameux "traité d'Amiens" de 1802 avec l'Angleterre. Enfin, le 27 septembre 1870, notre armée du Nord, en voie d'organisation, se battit sous ses murs contre une armée prussienne double en nombre. Forcée de céder à des forces et à une organisation par trop supérieures, elle abandonnait la ville, dont les vainqueurs prenaient possession. Toutefois, la citadelle ne se rendit que le 30, après que le commandant Vogel, qui avait refusé de capituler, eut été tué.
Au milieu de campagnes fertiles, Amiens est entourée de magnifiques boulevards bordés au nord par le canal de la Somme et au nord-ouest par la Somme elle-même, qui se divise, à l'intérieur de la ville, en onze canaux.
La basse ville est considérée comme occupant l'emplacement de l'ancienne cité romaine, mais sans preuves palpables. Parmi les monuments d'Amiens, on cite, par dessus tout, sa belle cathédrale, dont la première pierre fut posé en 1220 par l'évêque Evrard de Fouilloy, chef-d'oeuvre d'architecture gothique; il y a, en outre, une quinzaine d'églises ou de chapelles, dont l'une, Saint-Acheul, renferme le tombeau de saint Firmin. On peut citer encore l'hôtel de ville, l'ancien bailliage, le grand séminaire, le lycée, le château d'eau, l'Hôtel-Dieu, la bibliothèque, la bourse, les halles, le beffroi, le musée, le jardin des plantes et enfin le fameux collège de Saint-Acheul, dirigé par les jésuites.
Amiens, qui compte environ 67.000 habitants, est le point central d'un réseau de lignes ferrées, rayonnant sur Paris, Rouen, Laon, Boulogne, Lille et Valenciennes. Elle est éloignée de Paris de 133 kilomètres.
O. R.
Journal des Voyages, dimanche 27 février 1887.
Nous n'avons pas l'intention de suivre dans tous ses détails l'histoire d'Amiens, mais ceci méritait d'être dit. Amiens, autrement, souffrit de l'invasion des Normands et plus tard des Anglais et des Espagnols, des luttes féodales et religieuses. Plusieurs événements importants s'y produisirent, des traités y furent signés, notamment le fameux "traité d'Amiens" de 1802 avec l'Angleterre. Enfin, le 27 septembre 1870, notre armée du Nord, en voie d'organisation, se battit sous ses murs contre une armée prussienne double en nombre. Forcée de céder à des forces et à une organisation par trop supérieures, elle abandonnait la ville, dont les vainqueurs prenaient possession. Toutefois, la citadelle ne se rendit que le 30, après que le commandant Vogel, qui avait refusé de capituler, eut été tué.
Au milieu de campagnes fertiles, Amiens est entourée de magnifiques boulevards bordés au nord par le canal de la Somme et au nord-ouest par la Somme elle-même, qui se divise, à l'intérieur de la ville, en onze canaux.
Amiens, le canal de la Somme. |
La basse ville est considérée comme occupant l'emplacement de l'ancienne cité romaine, mais sans preuves palpables. Parmi les monuments d'Amiens, on cite, par dessus tout, sa belle cathédrale, dont la première pierre fut posé en 1220 par l'évêque Evrard de Fouilloy, chef-d'oeuvre d'architecture gothique; il y a, en outre, une quinzaine d'églises ou de chapelles, dont l'une, Saint-Acheul, renferme le tombeau de saint Firmin. On peut citer encore l'hôtel de ville, l'ancien bailliage, le grand séminaire, le lycée, le château d'eau, l'Hôtel-Dieu, la bibliothèque, la bourse, les halles, le beffroi, le musée, le jardin des plantes et enfin le fameux collège de Saint-Acheul, dirigé par les jésuites.
Amiens, qui compte environ 67.000 habitants, est le point central d'un réseau de lignes ferrées, rayonnant sur Paris, Rouen, Laon, Boulogne, Lille et Valenciennes. Elle est éloignée de Paris de 133 kilomètres.
O. R.
Journal des Voyages, dimanche 27 février 1887.
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