Sépultures étranges.
Je n'entends parler ici ni des pyramides ni de la fosse commune, ni des bûchers du Manmenka Ghât et autres appareils de crémation et non de sépulture. Depuis la plus haute antiquité jusqu'au temps modernes les plus bas, il a été d'usage d'élever des monuments aux morts de haut parage et d'enterrer ou d'incinérer les autres avec le moins de cérémonie, et surtout avec le moins de frais possible. Il y a du reste, à cette manière de faire, une haute raison économique sur laquelle il serait bien inutile de s'étendre. C'est donc des sépultures un peu... en dehors, de celles que les découvertes récentes des voyageurs nous ont révélées, que nous nous occuperons principalement.
Un mot, toutefois, de quelques usages de l'antiquité depuis longtemps connus, mais peut-être oubliés.
Les anciens Égyptiens commençaient par embaumer leurs morts. Mais tout embaumés qu'ils fussent, ceux-ci n'étaient admis au champ de repos qu'après avoir été reconnus digne par un juge spécial, sur l'impartialité duquel nous ne saurions rien dire, ne sachant rien. En principe, et c'est tout ce qu'il importe de savoir, les honnêtes gens seuls recevaient les honneurs de la sépulture; les autres, on s'en débarrassait comme on pouvait, et il s'en suit que les explorateurs ont découvert un peu partout des momies égyptiennes très dignes d'intérêt, malgré l'indignité des personnages qui en ont fourni la matière première, ce qui ne lassa pas de les égarer assez sérieusement d'abord.
Les morts des classes ou tribus inférieures étaient, chez les Hébreux, enterrés purement et simplement. Les personnages de marque y étaient, au contraire, embaumés et momifiés comme en Egypte; après quoi, on les déposait dans des sépulcres qui n'étaient autres que des petits caveaux creusés dans les rochers.
Au Brésil, les Indiens Cariscos, Capucos, Tapinambars, qui habitaient le sud de la province de Pernambuco avaient aussi une méthode, non d'embaumement, mais de momification fort ingénieuse et d'une simplicité admirable: ils exposaient leurs morts à l'action de la fumée jusqu'à ce qu'ils fussent desséchés et réduits à leur plus simple expression. Il y a une douzaine d'années, un voyageur français parvenait à se procurer une tête de jeune fille ainsi traitée, pourvue d'une abondante chevelure noire, ornée de plume de toucan de couleurs variées qu'on eût pu croire plantées directement sur le crâne, tant la réduction était poussée loin. Le voyageur fit présent de cette tête au directeur du Jardin d'acclimatation, M. Geoffroy Saint-Hilaire.
Les momies américaines ne sont pas rares, d'ailleurs; les Peaux-Rouges ont, en outre, des sépultures qui méritent d'arrêter l'attention. Telles sont celles des Indiens de la cordillière des Andes péruviennes, visitées par M. Ch. Wiener en 1877.
Chargé d'une mission archéologique à travers l'ancien empire des Incas, M. Wiener cheminait sur une antique chaussée, qu'il nous représente comme parfaitement conservée par endroits, entre Taparaco et Colpa.
"A notre droite et à notre gauche, dit-il, s'élevaient d'énormes masses de rochers, tantôt noires, tantôt grises, parfois jaunâtres. Dans les pans schisteux de la Cordillère, nous vîmes des grottes qui servirent généralement à loger les morts. Si les sables mouvants de la côte effacent la trace des nécropoles indiennes et les mettent ainsi à l'abri de toute violation, ces grottes, souvent à cent ou deux cents mètres au-dessus du niveau de la vallée et à une distance tout aussi considérable du rebord du haut du plateau, sont également protégées contre toute attaque.
Comment a-t-on pu transporter là des morts? Comment l'Indien a-t-il su arriver à cette hauteur, sur ce mur de pierre presque vertical? Il n'y a guère qu'une explication possible. Ceux auxquels était confié le soin des funérailles, descendaient sur une couche inclinée des schistes, en ayant soin de casser derrière eux l'étroit sentier par lequel ils étaient venus. Ils déposaient le mort dans une grotte naturelle ou dans une caverne qu'ils creusaient. Continuant alors leur descente, toujours brisant derrière eux la roche qui les avait portés, ils arrivaient dans la vallée, et derrière eux le mort restait dans sa demeure inaccessible."
Cette supposition était assez raisonnable, mais il n'était pas possible de la vérifier. Notre voyageur ne le tenta même point. Le désir qui le prit fut d'explorer quelques unes de ces grottes funéraires, en dépit des difficultés. Il mit pied à terre, confia les montures aux soins d'un de ses Indiens et emmenant les autres, arriva, par un détour, au plateau supérieur de la montagne. Après s'être assuré du point du plateau au-dessous duquel s'ouvrait une des grottes qu'il désirait explorer, il se prépara à la descente.
Assis sur une traverse de bois attachée solidement à deux cordes de cuir dont les Indiens restés sur le plateau tenaient les extrémités libres, il se fit descendre dans l'abîme.
"Or, dit-il, un voyage vertical de cent mètres, fait en ces conditions, est extraordinairement long. Cependant, j'arrivai à la hauteur de la tombe, fermée en partie au moyen de dalles schisteuses amoncelées à l'entrée; j'y découvris d'abord deux crânes, puis au fond de la grotte une momie accroupie. Toute trace de vêtement ou de linceul avait disparu; mais le seigneur gentile était là, bien sec et encore assez solide. Je passais une corde à travers l'orbite des crânes et me les attachai à la ceinture, puis je pris la momie entre mes bras, et le signal de l'ascension donné, mes Indiens me hissèrent.
Je me défendais, le jarret tendu, contre les anfractuosités de la roche, et en quelques minutes, je me trouvai tout près du bord supérieur. Les Indiens ne m'avaient pas vu monter et ne se doutaient pas de quel fardeau je m'étais chargé. Au moment où le crâne jauni de leur ancêtre dépassa du bord, la frayeur idiote de ces gens leur fit faire un mouvement nerveux. Il me sembla qu'ils avaient lâché la corde. Affaire d'une seconde. Ce qui se passe dans un cerveau humain, en un pareil instant, est indescriptible. Je n'étais pas, en tout, descendu d'un mètre, mais j'éprouvais le sentiment effrayant de l'homme dans le vide. Mes mains crispées par la frayeur avaient lâché la momie, et pendant que, blême et couvert de sueur froide, j'escaladais le bord du précipice, aidé par mes Indiens, la momie, brisée en mille morceaux, rebondissait de roche en roche et tombait en miettes au fond de l'abîme.
Même un homme ayant le caractère mieux fait que le mien, ajoute M. Wiener, comprendrait le bel éclat de colère dont j'accablai mes coupables Indiens. Ces malheureux me déclarèrent que les gentiles, dérangés dans leurs sépulcres, ont l'habitude d'embrasser les Indiens, qui périssent infailliblement sous le souffle mortel de ce baiser. L'un d'eux me dit que son père ayant touché à une momie, un os lui en était entré dans les chairs et y avait occasionné une inflammation suivie de mort. L'autre m'assura qu'au moment où la tête de la momie avait dépassé le bord du précipice, elle avait ouvert la bouche; si elle n'était heureusement tombée dans l'abîme, elle leur aurait lancé une malédiction irrémédiable..."
Toutes ces superstitions, au fond, naissent d'un sentiment respectable, et avec l'insensibilité caractéristique du savant ou de l'explorateur, M. Wiener n'a pas même l'air de se douter qu'aux yeux des Indiens Gentiles, il venait de se rendre coupable d'une belle et bonne violation de sépulture, crime impardonnable, pourtant, de ce côté-ci de la civilisation.
La relation de l'éminent voyageur français, si heureusement échappé aux terribles conséquences de l'émotion que sa visite de la grotte funéraire avait causée aux Indiens, nous apprend donc que les populations du Pérou procédaient, pour la sépulture de leurs morts, à peu près comme les Hébreux. C'est un curieux rapprochement, on en conviendra, et ce n'est pas le seul que nous puissions faire si le coeur nous en dit.
Les Gaulois brûlaient leurs morts. Mais il n'en était pas de même des Francs, ce qu'on a longtemps ignoré, et ce que nous a appris la découverte, en 1653, du tombeau du roi Chilpéric.
En 1834, 1846, 1848 et plus tard à diverses époques, il a été découvert, en outre, tant en Angleterre qu'en Allemagne, des cercueils de bois datant pour le moins des IXe et Xe siècles, et d'une forme souvent fort originale. En 1846, notamment, on trouva au mont Lupfen, en Saxe, de ces cercueils auxquels on a donné depuis le nom caractéristique de Todtenbaüme (arbres-cercueils ou mieux arbres à mort). C'étaient en effet des troncs entiers de chêne ou de poirier, divisés exactement dans le sens de leur axe, évidés à l'intérieur pour recevoir le cadavre, puis les deux parties rapprochées de manière à renfermer celui-ci en reprenant leur figure primitive d'un tronc naturel dont on se serait borné à retirer l'écorce. Le travail était grossier, et vraisemblablement exécuté à coup de hache.
On trouvait en même temps et dans le même lieu des cercueils fait de planches et d'un travail plus soigné, mais tenons-nous-en aux Todtenbaüme, car ceux-là seulement nous offrent un intérêt véritable; et il est heureux que la terre spéciale dans laquelle ils étaient enfouis, et dont nous ignorons la composition chimique par exemple, nous les ait conservés, du moins ceux en chêne, les autres étant à peu près complètement pourris.
Or, nous parlions tout à l'heure de curieux rapprochement; eh bien! en voici une nouvelle occasion. Il paraît, d'après le récit d'un missionnaire anglais, que les indigènes de l'archipel de la Reine-Charlotte, dans l'Amérique du nord, connus sous le nom d'indiens Haidad, font usage, eux aussi, de Todtenbaüme ! Ces indiens, lorsque la mort est entrée chez eux, commencent par abattre un arbre; ils le creusent, pas de la même manière, j'en conviens, mais l'analogie n'est pas moins frappante; ils y fourrent ensuite le défunt, referment le tronc d'arbres ainsi lesté et le plantent tout droit devant leur porte, en prenant soin que celui qui l'habite se trouve placé à environ 3 mètres au-dessus du sol. Pour renfermer la dépouille d'un personnage considérable, d'un chef, on fait choix des plus beaux et des plus grands arbres, dont le tronc est ensuite orné de sculptures; puis on le plante dans la porte même de la hutte du défunt, de manière qu'une partie du cercueil fasse saillie à l'intérieur.
Ici, nous nous écartons de plus en plus de l'arbre cercueil des Francs, des Germains et des Saxons; car mon-seulement celui des Haidad n'est pas enterré, mais il se dresse souvent jusqu'à 20 mètres de hauteur, et il en est, paraît-il, qui renferment des familles entières.
Le missionnaire en question représenta à ces Indiens que leur mode de sépulture était contraire aux notions les plus élémentaires de l'hygiène; il chercha à les persuader d'abandonner une coutume aussi malsaine, et croit avoir réussi; mais il s'abuse probablement.
J. B.
Journal des Voyages, dimanche 27 mars 1887.
Les momies américaines ne sont pas rares, d'ailleurs; les Peaux-Rouges ont, en outre, des sépultures qui méritent d'arrêter l'attention. Telles sont celles des Indiens de la cordillière des Andes péruviennes, visitées par M. Ch. Wiener en 1877.
Chargé d'une mission archéologique à travers l'ancien empire des Incas, M. Wiener cheminait sur une antique chaussée, qu'il nous représente comme parfaitement conservée par endroits, entre Taparaco et Colpa.
"A notre droite et à notre gauche, dit-il, s'élevaient d'énormes masses de rochers, tantôt noires, tantôt grises, parfois jaunâtres. Dans les pans schisteux de la Cordillère, nous vîmes des grottes qui servirent généralement à loger les morts. Si les sables mouvants de la côte effacent la trace des nécropoles indiennes et les mettent ainsi à l'abri de toute violation, ces grottes, souvent à cent ou deux cents mètres au-dessus du niveau de la vallée et à une distance tout aussi considérable du rebord du haut du plateau, sont également protégées contre toute attaque.
Comment a-t-on pu transporter là des morts? Comment l'Indien a-t-il su arriver à cette hauteur, sur ce mur de pierre presque vertical? Il n'y a guère qu'une explication possible. Ceux auxquels était confié le soin des funérailles, descendaient sur une couche inclinée des schistes, en ayant soin de casser derrière eux l'étroit sentier par lequel ils étaient venus. Ils déposaient le mort dans une grotte naturelle ou dans une caverne qu'ils creusaient. Continuant alors leur descente, toujours brisant derrière eux la roche qui les avait portés, ils arrivaient dans la vallée, et derrière eux le mort restait dans sa demeure inaccessible."
Cette supposition était assez raisonnable, mais il n'était pas possible de la vérifier. Notre voyageur ne le tenta même point. Le désir qui le prit fut d'explorer quelques unes de ces grottes funéraires, en dépit des difficultés. Il mit pied à terre, confia les montures aux soins d'un de ses Indiens et emmenant les autres, arriva, par un détour, au plateau supérieur de la montagne. Après s'être assuré du point du plateau au-dessous duquel s'ouvrait une des grottes qu'il désirait explorer, il se prépara à la descente.
Assis sur une traverse de bois attachée solidement à deux cordes de cuir dont les Indiens restés sur le plateau tenaient les extrémités libres, il se fit descendre dans l'abîme.
"Or, dit-il, un voyage vertical de cent mètres, fait en ces conditions, est extraordinairement long. Cependant, j'arrivai à la hauteur de la tombe, fermée en partie au moyen de dalles schisteuses amoncelées à l'entrée; j'y découvris d'abord deux crânes, puis au fond de la grotte une momie accroupie. Toute trace de vêtement ou de linceul avait disparu; mais le seigneur gentile était là, bien sec et encore assez solide. Je passais une corde à travers l'orbite des crânes et me les attachai à la ceinture, puis je pris la momie entre mes bras, et le signal de l'ascension donné, mes Indiens me hissèrent.
Je me défendais, le jarret tendu, contre les anfractuosités de la roche, et en quelques minutes, je me trouvai tout près du bord supérieur. Les Indiens ne m'avaient pas vu monter et ne se doutaient pas de quel fardeau je m'étais chargé. Au moment où le crâne jauni de leur ancêtre dépassa du bord, la frayeur idiote de ces gens leur fit faire un mouvement nerveux. Il me sembla qu'ils avaient lâché la corde. Affaire d'une seconde. Ce qui se passe dans un cerveau humain, en un pareil instant, est indescriptible. Je n'étais pas, en tout, descendu d'un mètre, mais j'éprouvais le sentiment effrayant de l'homme dans le vide. Mes mains crispées par la frayeur avaient lâché la momie, et pendant que, blême et couvert de sueur froide, j'escaladais le bord du précipice, aidé par mes Indiens, la momie, brisée en mille morceaux, rebondissait de roche en roche et tombait en miettes au fond de l'abîme.
Même un homme ayant le caractère mieux fait que le mien, ajoute M. Wiener, comprendrait le bel éclat de colère dont j'accablai mes coupables Indiens. Ces malheureux me déclarèrent que les gentiles, dérangés dans leurs sépulcres, ont l'habitude d'embrasser les Indiens, qui périssent infailliblement sous le souffle mortel de ce baiser. L'un d'eux me dit que son père ayant touché à une momie, un os lui en était entré dans les chairs et y avait occasionné une inflammation suivie de mort. L'autre m'assura qu'au moment où la tête de la momie avait dépassé le bord du précipice, elle avait ouvert la bouche; si elle n'était heureusement tombée dans l'abîme, elle leur aurait lancé une malédiction irrémédiable..."
Toutes ces superstitions, au fond, naissent d'un sentiment respectable, et avec l'insensibilité caractéristique du savant ou de l'explorateur, M. Wiener n'a pas même l'air de se douter qu'aux yeux des Indiens Gentiles, il venait de se rendre coupable d'une belle et bonne violation de sépulture, crime impardonnable, pourtant, de ce côté-ci de la civilisation.
La relation de l'éminent voyageur français, si heureusement échappé aux terribles conséquences de l'émotion que sa visite de la grotte funéraire avait causée aux Indiens, nous apprend donc que les populations du Pérou procédaient, pour la sépulture de leurs morts, à peu près comme les Hébreux. C'est un curieux rapprochement, on en conviendra, et ce n'est pas le seul que nous puissions faire si le coeur nous en dit.
Les Gaulois brûlaient leurs morts. Mais il n'en était pas de même des Francs, ce qu'on a longtemps ignoré, et ce que nous a appris la découverte, en 1653, du tombeau du roi Chilpéric.
En 1834, 1846, 1848 et plus tard à diverses époques, il a été découvert, en outre, tant en Angleterre qu'en Allemagne, des cercueils de bois datant pour le moins des IXe et Xe siècles, et d'une forme souvent fort originale. En 1846, notamment, on trouva au mont Lupfen, en Saxe, de ces cercueils auxquels on a donné depuis le nom caractéristique de Todtenbaüme (arbres-cercueils ou mieux arbres à mort). C'étaient en effet des troncs entiers de chêne ou de poirier, divisés exactement dans le sens de leur axe, évidés à l'intérieur pour recevoir le cadavre, puis les deux parties rapprochées de manière à renfermer celui-ci en reprenant leur figure primitive d'un tronc naturel dont on se serait borné à retirer l'écorce. Le travail était grossier, et vraisemblablement exécuté à coup de hache.
On trouvait en même temps et dans le même lieu des cercueils fait de planches et d'un travail plus soigné, mais tenons-nous-en aux Todtenbaüme, car ceux-là seulement nous offrent un intérêt véritable; et il est heureux que la terre spéciale dans laquelle ils étaient enfouis, et dont nous ignorons la composition chimique par exemple, nous les ait conservés, du moins ceux en chêne, les autres étant à peu près complètement pourris.
Or, nous parlions tout à l'heure de curieux rapprochement; eh bien! en voici une nouvelle occasion. Il paraît, d'après le récit d'un missionnaire anglais, que les indigènes de l'archipel de la Reine-Charlotte, dans l'Amérique du nord, connus sous le nom d'indiens Haidad, font usage, eux aussi, de Todtenbaüme ! Ces indiens, lorsque la mort est entrée chez eux, commencent par abattre un arbre; ils le creusent, pas de la même manière, j'en conviens, mais l'analogie n'est pas moins frappante; ils y fourrent ensuite le défunt, referment le tronc d'arbres ainsi lesté et le plantent tout droit devant leur porte, en prenant soin que celui qui l'habite se trouve placé à environ 3 mètres au-dessus du sol. Pour renfermer la dépouille d'un personnage considérable, d'un chef, on fait choix des plus beaux et des plus grands arbres, dont le tronc est ensuite orné de sculptures; puis on le plante dans la porte même de la hutte du défunt, de manière qu'une partie du cercueil fasse saillie à l'intérieur.
Ici, nous nous écartons de plus en plus de l'arbre cercueil des Francs, des Germains et des Saxons; car mon-seulement celui des Haidad n'est pas enterré, mais il se dresse souvent jusqu'à 20 mètres de hauteur, et il en est, paraît-il, qui renferment des familles entières.
Le missionnaire en question représenta à ces Indiens que leur mode de sépulture était contraire aux notions les plus élémentaires de l'hygiène; il chercha à les persuader d'abandonner une coutume aussi malsaine, et croit avoir réussi; mais il s'abuse probablement.
J. B.
Journal des Voyages, dimanche 27 mars 1887.
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