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mardi 7 octobre 2025

Boutiques du vieux Paris et

marchands d'autrefois. 


La révolution économique et les transformations de la société moderne ont depuis cent ans profondément modifié les mœurs et les usages du monde industriel et commercial. Pour nous qui sommes habitués au spectacle de nos vastes usines et de nos grands magasins, visiter les boutiques élégantes où s'attardait jadis un public de choix, pénétrer dans les intérieurs où patrons et ouvriers vivaient en famille au même foyer, c'est presque faire un voyage de découvertes. Sans méconnaître les exigences de la vie d'aujourd'hui et le bienfait des progrès accomplis à beaucoup de points de vue, il nous est impossible de n'être pas émus et charmés par ce ton de familiarité et de bonhommie qui se retrouve dans tous les usages du commerce de l'ancienne France et qui faisait de l'acheteuse presque une amie pour la marchande, de l'apprenti presqu'un fils pour son patron.


Il n'est personne qui ne se représente aisément le spectacle qui l'attend à son entrée dans un de ces "grands magasins" où se concentre le commerce d'aujourd'hui. Dans le hall du milieu, dans les galeries, dans les escaliers, une foule circule, s'agite, se presse. Debout, derrière les comptoirs, les commis ouvrent et ferment précipitamment des cartons, déploient et reploient en un tour de main des pièces d'étoffe.
La hâte, voilà ce qu'on devine dans les mouvements, ce qu'on lit sur les visages, ce que sous-entend chaque parole... Du côté où l'on vend, on étale sans orgueil, du côté où l'on achète, on choisit sans plaisir... On n'a qu'un désir, c'est d'avoir fini.
Le client court d'un rayon à l'autre pour acheter des choses les plus diverses, ici un chapeau, là un ustensile de cuisine, ici des livres, là des meubles, puis il se sauve bien vite, ne gardant qu'une notion confuse du magasin où il vient de passer une heure, où les employés, si pareils entre eux, remplissaient avec les mêmes mots, les mêmes gestes indéfiniment répétés, leur tâche anonyme. Il a la sensation d'avoir vu fonctionner une immense machine aux rouages impersonnels.
Evoquons en regard le souvenir d'une de ces boutiques d'autrefois où se vendaient au XVIIIe siècle ces mille objets de toilette, ces bagatelles, ces riens qui sont aujourd'hui les trésors de nos collections! Au lieu de la confusion, le calme et le charme du "chez soi". Il était rare alors qu'un marchand ne pût, du premier coup, mettre un nom sur le visage du client qui entrait dans son magasin. On s'installait, on choisissait en causant, on causait en choisissant. On avait du temps pour acheter en connaissance de cause, on l'employait en conscience et avec agrément.
C'est une histoire bien curieuse à étudier que celle des marchands de l'ancienne France. Elle fait un piquant contraste avec nos usages modernes. Essayons de nous transporter dans ce milieu d'antan où nous est réservée mainte surprise. Commerçants en renom, petits boutiquiers, artistes ou artisans, surprenons-les dans leurs rapports avec le client et dans l'intimité de la maison où maîtres, ouvriers, apprentis, vivaient en famille.

Les emplettes dans le Paris du XVIIIe siècle.

Il y aurait quelque naïveté à imaginer le Paris du XVIIIe siècle aussi coquet, aussi propre que nous le montre les reconstitutions pittoresques dont nous nous amusons aujourd'hui.
Les ordonnances rendues pour l'embellissement de la ville n'avaient pas encore eu de résultats fort appréciables. Et les rues de Paris qui enviaient désespérément des trottoirs à celle de Londres, les rues de Paris, mal pavées, sales, traversées de ruisseaux infects, embarrassées par les échoppes des petits commerçants, savetiers, fripiers, écrivains publics, formaient avec les modes du temps, les habits de soie, les manchettes de dentelle, les coiffures poudrées, les mules dorées et les escarpins à boucle, l'antithèse la plus bizarre.
Pourtant il n'y a guère d'époque où le goût des emplettes a été plus prononcé, où le magasin, la boutique ait joué un plus grand rôle dans la vie sociale.
Donc on se faisait porter en brouette ou en chaise, traîner en vis à vis, en paresseuse, en gondole ou en sabot *et, prenant en patience, dès qu'il s'agissait de courir la ville en quête d'acquisitions agréables ou avantageuses, les encombrements qui arrêtaient à tout instant les plus élégants équipages, on se riait de la malpropreté des chaussées, quitte à mettre à la mode la couleur "boue de Paris".


Les embarras de Paris.
D'après une aquarelle de C. Delort.


C'est en automobile, que de nos jours, les dames élégantes font
leurs courses. Au XVIIIe siècle, la grande dame s'installait commodément
dans sa chaise, et, par les rues étroites et souvent embarrassées de Paris,
se rendait aux boutiques à la mode, où elle faisait ses emplettes tout
en devisant et en choisissant à loisir.



De nombreuses emplettes exigeaient généralement de nombreuses courses: autant d'achats, autant de magasins.
On sait qu'avant la Révolution chacun des métiers qui constituaient l'industrie et le commerce parisiens avait sa spécialité strictement définie. Des statuts très explicites déterminaient quels objets chaque groupe commercial était autorisé à vendre, interdisant, par exemple, aussi bien à un pâtissier de vendre du pain qu'à un boulanger de vendre des gâteaux.


La boutique de mode.

Les modes de Paris faisaient alors la loi dans l'Europe entière.
Chaque mois, on expédiait à toutes les cours une poupée habillée
avec la dernière élégance et qui servait de modèle aux grandes dames
des différents pays.



On ne devait pas songer à acheter de la mousseline où l'on avait acheté de la toile et des boutons d'or ou l'on avait acheté des boutons en bois.
Il est donc rare qu'on voit au XVIIIe siècle des marchandises disparates dans la même boutique. Cependant, certains "merciers" font exception. Tel Lazare Duvaux, qualifié de mercier, d'orfèvre et de joailler, qui vendait des objets précieux de tout genre, lustres, pendules en bronze ciselé, meubles de laque, en bois de rose ou d'amarante, porcelaines de Saxe et quantité de curiosités que se disputaient les princes et les financiers. Tel Granchez, le propriétaire du "Petit Dunkerque"*, qui tenait, dit sa carte d'adresse, "des marchandises françaises et étrangères en tout ce que les arts produisent de plus nouveau".

Les magasins à la mode, 
lieu de rencontre du beau monde.


Le "Petit Dunkerque" peut nous arrêter un instant comme le type de magasin adopté par la mode.
Le sieur Granchez, qui eut, le premier, dit-on, l'idée d'établir chez lui l'usage du prix fixe, devait être un habile homme et un homme de goût. Il avait l'intuition de ce qui pouvait plaire à une clientèle de raffinés. Le fait est qu'il est de bon ton de pouvoir dire en ouvrant une boîte: "C'est du Petit Dunkerque", et que, peu à peu, le "Petit Dunkerque" était devenu l'un des rendez-vous du bel air.
Les premiers jours de l'année, la boutique était tellement remplie d'acheteurs "qu'on y mettait une garde". C'était alors que Granchez faisait passer sous les yeux ravis de ses belles clientes les délicieux colifichets, les bijoux nouveaux qu'il créait chaque année et que la mode baptisait aussitôt d'un nom particulier et plus ou moins bizarre qui faisait fortune. Ses tiroirs regorgeaient de mille bagatelles où la valeur de la matière n'était plus rien et où le "génie de la frivolité" se manifestait avec les raffinements les plus délicats.
Il faut connaître les nouveautés du "Petit Dunkerque", du "Petit", comme on disait familièrement, on se les passe, on se les arrache, on les compare entre elles. D'élégants seigneurs les prennent à crédit et les distribuent avec nonchalance. On met deux heures à choisir quelque babiole, on s'écrie que" si la rivalité fait dire aux autres marchands qu'on paie le double au "Petit Dunkerque, c'est la jalousie qui parle". Et ce sont, dominant les chuchotements confidentiels des belles amies, le bruissement des robes de soie et le tintement des breloques à grelot que portent alors les petits maîtres, des causeries, des émerveillements et des rires sans fin, tandis que M. de Voltaire, qui se plait au milieu de ce luxe aimable et de cette société élégante du "Petit Dunkerque", sourit à quelque bibelot plus précieux et plus fragile, que ses doigts maigres manient avec des délicatesses féminines.
Le "Petit Dunkerque" n'était pas seul, d'ailleurs, à jouir de cette étonnante faveur.
On parlait couramment du "cercle" de Mlle Moreau, la marchande de rouge de la reine. La passions des estampes et des éditions de très petit format attirait chez tel libraire ce que l'aristocratie, les lettres et les arts comptaient de plus illustre. C'est chez Finet, l'horloger de la cour, chez Strass, le fameux bijoutier, chez Gersaint, le marchand de tableau du Pont-Neuf* surtout, que se discutaient les dernières nouvelles de la cour, le dernier sermon de Saint-Sulpice, la dernière mode choisi pour la "petite oye", le dernier succès de Mlle Guimard, la danseuse, et la dernière ordonnance du Dr Tronchin*. 


L'enseigne de Gersaint.
Tableau de Watteau.


Dans cette délicieuse composition peinte pour servir d'enseigne
au célèbre marchand de tableaux à la mode, le grand artiste du
XVIIIe siècle, Watteau, nous montre l'intérieur d'une boutique qui
fut longtemps le rendez-vous de tout ce que Paris comptait
de seigneurs et de grandes dames amis des arts.



Tout en commentant le talent de la Rosalba*, où la perfection d'une édition créée pour le comte d'Artois par Didot*, on parlait tour à tour littérature et toilette, occultisme et bonne chère... Des caquetages, des rires, des coquetteries, la fête des fins visages, des habits clairs, des galons d'or, des ramages chatoyants, des plumes légères et des éventails fleuris, faisait un salon de la moindre boutique pour peu que cette fée, la Mode, l'eût marquée de son doigt capricieux*.

Dans l'ancien commerce, tout dénotait une recherche d'art.

Cette clientèle brillante, il fallait l'attirer par l'aspect extérieur du magasin et le luxe des aménagements. La boutique s'élargissait, s'aérait, s'éclairait, se parait.
On voit dans les "planches" de l'Encyclopédie une boutique de fourreur*, très élégante pour le temps: une glace élégante à bordure sculptée prolonge la perspective derrière le comptoir; un poêle de faïence chauffe la pièce entourée de rayons sur lesquels les cartons sont soigneusement rangés; le jour pénètre par une large devanture vitrée.
Une autre boutique, celle de Geoffroy, l'apothicaire*, n'est pas moins attrayante. On y rentre par une porte cochère ornée de niches et de grands vases de cuivre. Les salles sont garnies de brillants bocaux et de mortiers de bronze. Les drogues et les préparations sont renfermées dans des armoires tout autour des pièces.
Peu à peu, on apporte un soin plus habile, un goût plus ingénieux à disposer les marchandises. C'est la science de "l'étalage" qui fait son apparition. Quand le duc d'Orléans eut fait construire les galeries du Palais-Royal, on put admirer dans les boutiques dont elles étaient garnies des marchandises précieuses, élégantes, arrangées avec art, au delà des fenêtres munies de vitres qui remplaçaient les anciens verres enchâssés de plomb. Nous sommes loin encore du magasin moderne, mais quel progrès, quand on compare ces galeries du Palais-Royal avec les galeries du Palais de Justice*, qui avait eu longtemps grande vogue et dont les étalages rappelaient ceux des foires!
Puis, entraîné par ce luxe nouveau, l'art, l'art si délicat et si gracieux de l'époque, descend jusqu'aux détails de la vie, se mêle à eux, les revêt d'un charme rare jusque dans ce milieu prosaïque des échanges commerciaux. Watteau peint l'enseigne de Gersaint, le marchand de tableaux; Chardin, celle d'un chirurgien-barbier; Cochin fils grave celle de Strass. De simples bouts de papier ou de carton, les adresses que les marchands distribuent à leurs clients, les factures qu'ils leur envoyaient s'enguirlandaient de délicieux caprices que de véritables artistes ne dédaignaient pas de signer.


Adresse de commerçant: Carte d'un marchand d'étoffes.


Ces petites choses ont leurs grands maîtres!
Choffart se fait l'annonceur du graveur Aubert, à l'enseigne du "Papillon", de l'horloger Dauthiac, et l'apothicaire du roi lui commande pour les couvertures de ses fioles et de ses boîtes la gravure de seize dessins différents. Moreau dessine l'adresse de Chamot, le marchand tailleur, Eisen égaye joliment le jeu des Amours et de la grâce des fleurs, les sphères et les boussoles qui doivent caractériser l'adresse de Magny, "l'ingénieur pour horlogerie"*.


Gravure d'une marchande de galons.

Le goût délicat du XVIIIe siècle se manifestait jusque dans les
plus petits détails. La moindre carte d'adresse était ornée d'un
gracieux dessin dû souvent à l'un des artistes célèbres du temps.



C'est à qui créera pour poétiser ces choses positives, les plus fines guirlandes, les plus délicates rocailles, les plus sveltes cornes d'abondance, les plus élégants rinceaux. Et le goût français, l'industrie et le commerce français s'en vont faire la loi dans tous les pays de l'Europe auxquels une poupée habillée et rhabillée par la grande faiseuse de la rue Saint-Honoré porte chaque mois les modes de Paris.

Marchands tentateurs et boutiquiers irrésistibles.

"Les boutiques sont tendues de fils invisibles où vont se prendre tous les acheteurs." a dit un écrivain du temps, Montesquieu. Et un étranger, en séjour à Paris, écrivait: "Gardez-vous, si vous venez à Paris, de mettre le pied dans les boutiques où l'on vend des choses inutiles."


La boutique du chapelier.

A côté des boutiques luxueuses fort à la mode, on trouvaient d'autres
maisons plus modestes qu'une réputation établie de longue date
recommandait à des clients fidèles. Dans ces boutiques fréquentaient
 le paysan et la femme du peuple, aussi bien que le bourgeois
et l'homme de qualité.



Une jolie chose inutile! Rien n'est plus attirant. C'était l'avis des élégantes du XVIIIe siècle, et les marchands le savaient bien.
Dès que l'acheteuse avait pénétré dans le magasin, le tentateur commençait à lui montrer les "admirables nouveautés qu'il allait mettre en vente et qu'il ne pouvait encore laisser voir qu'à ses meilleures clientes"... Puis, quand il avait passer ainsi devant elle, comme en se jouant et par amour de l'art, ces choses qu'elle n'avait pas demandées, il lui présentait, avec des complaisances infinies, celles qu'elle était venue acheter, et il l'embobelinait, l'étourdissait de si belles paroles, la flattait, piquait si bien sa vanité, souvent en présence d'une amie, qu'elle achetait le tout... et que l'amie se hâtait de l'imiter, croyant avoir fait une excellente affaire.
Quelqu'un surpassait encore le marchand parisien dans ce jeu de l'emplette forcée, c'était la marchande parisienne. Elle faisait merveille, grâce à ce babil, à ces cajoleries irrésistibles avec lesquelles, selon le mot du temps, "elle endormait votre intérêt comme le chirurgien qui, avant de vous saigner, passe la main sur votre bras pour l'endormir".
Mme Roland, dans ses Mémoires, crayonne le portait de Mme Desportes, une bijoutière de l'époque. "De l'esprit, de l'honnêteté, beaucoup d'adresse et un excellent ton la faisaient généralement considérer: on eût dit qu'elle ne se chargeait d'affaires que pour obliger les personnes qui s'adressaient à elle..." faire des affaires sans avoir l'air de s'en mêler et comme pour obliger... voilà bien le dernier mot de l'art de vendre!


La boutique du cordonnier.
d'après une gravure de Gravelot.


Les statuts des corporations ordonnaient que les boutiques fussent
largement ouvertes sur la rue, afin que l'on pût voir qu'il ne s'y faisait
rien de contraire au règlement. Autour du patron travaillaient les apprentis
et les compagnons qui habitaient avec lui et faisaient partie de la famille.



Au contact des gens du monde, les marchands ont appris le langage courtois, les belles façons, la politesse fleurie de l'époque, et, le plus souvent, ils ont su les adapter à leur condition. Traitant sur le ton de la confiance et d'une demi-familiarité, avec des gens riches et titrés, ils accompliront, presque toujours, ce petit miracle de tact, de rester dans la juste mesure.

Les ridicules des favoris de la mode.

Nous disons "presque toujours" en pensant à quelques-uns de ces fournisseurs que la vogue favorisait et qui, par leur ostentation ou leur impertinence, se rendirent ridicules.
Il faut dire à leur décharge que l'importance exagérée qui leur était parfois donnée eût pu griser des têtes plus solides... C'est le temps des "modistes de génie" et des "cordonniers sublimes", le temps où Mme de Pompadour supplie Dazé, protégé par la dauphine, de bien vouloir consentir à la coiffer.
Comment se montrer impitoyable pour Mlle Bertin*, la marchande de modes de Marie-Antoinette, quand on lit l'anecdote suivante: "Comme le cortège royal devait prendre la rue Saint-Honoré, Mlle Bertin n'a pas manqué de se mettre à son balcon, en tête de ses trente ouvrières. Sa Majesté l'a remarquée en passant, à dit: "Ah! voilà Mlle Bertin!" et, en même temps, lui a fait un signe de la main qui l'a obligée à répondre par une révérence. Le roi s'est levé et lui a applaudi des mains: autre révérence. Toute la famille royale en a fait autant, et les courtisans, singeant le maître, n'ont pas manquer de s'incliner en passant devant elle: autant de révérences qui l'ont fatiguée... Mais cette distinction lui donne un merveilleux relief..."
Un relief si merveilleux, en effet, que saluée par toute la cour, l'ancienne petite marchande du quai de Gesvre en arrive à croire que tout est permis à une personne de sa sorte. "Le jargon de cette demoiselle, dit la baronne d'Oberkirch dans ses Mémoires, était fort divertissant. C'était un mélange de hauteur et de bassesse qui frisait l'impertinence quand on ne la tenait pas de très court, et qui devenait insolent pour peu qu'on ne la clouât pas à sa place".
Une "femme de qualité" vient demander à Mlle Bertin des bonnets pour envoyer en province. On la reçoit en élégant déshabillé, couchée sur une chaise longue, et, daignant à peine saluer d'un signe de tête, on se contente de sonner une apprentie... "Donnez à madame les bonnets d'il y a un mois". Et comme la dame fait remarquer qu'elle a demande ce qu'il y a de plus nouveau: "Cela n'est pas possible, Madame, répond Mlle Bertin, dans mon dernier travail avec Sa Majesté, nous avons décidé que les bonnets les plus modernes ne paraîtraient pas avant huit jours."


La crémerie en plein air.
D'après une estampe de Debucourt.


Placée au coin d'une rue ou sous une porte cochère, avec son installation
 sommaire composée d'une table, d'un pot de lait, de quelques tasses
et d'une corbeille de pains, la crémière avait pour clients habituels
 l'apprentie repasseuse, la marchande de fleurs, le laquais et l'ouvrier
.



Pour le rouge, c'est Mme Moreau, "brevetée de la reine et de toutes les cours d'Europe" qui tient le haut du pavé et qui est "une vraie puissance". Par un privilège qui témoigne de ses goûts artistiques, elle a la permission de faire exécuter des pots de rouge à Sèvres, exprès pour elle... Ceux-là, elle ne les donne qu'aux reines: "à peine une duchesse en obtient-elle un par hasard."
Le cordonnier Charpentier dépasse peut-être encore en ridicule Mlle Bertin elle-même.
Un jour, le chevalier de la Luzerne lui commanda une paire de souliers pour une dame qui était à la campagne. Il est introduit dans un cabinet charmant et y admire une commande d'un travail précieux, garnie dans ses compartiments de portraits des premières dames de la cour: Mme de Clermont, la princesse de Guéménée... Tandis qu'il s'extasie: "Monsieur, vous êtes bien bon de faire attention à ces choses-là." dit en entrant, dans le négligé le plus galant, l'artiste, le grand Charpentier. Et comme M. de la Luzerne s'exclame: "Quel goût, quelle élégance!"- Monsieur, vous voyez, répond Charpentier, c'est la retraite d'un homme qui aime à jouir. Je vis ici en philosophe..."
Puis, sur le modèle de soulier qui lui est présenté: "Ah! je sais ce que c'est, je connais ce joli pied... Savez-vous bien qu'après la petite Guéménée*, votre amie a le plus joli pied du monde."
Cette impertinence suprême, Charpentier la partage avec ses rivaux, avec Bourbone, le cordonnier de la rue des Vieux-Augustins, qui fourni la cour. En habit noir et perruque poudrée, il s'écrie: "Vous avez un pied fondant, madame la Marquise!" et de quel air il prend le soulier fait pas son devancier: "Où donc avez-vous été chaussée?... Vous avez dans le col du pied une grâce particulière, mais elle n'est point saillante dans ce soulier barbare... Quoi! de la poussière! Est-ce que vous marchez, madame la Marquise?... Je suis glorieux d'habiller votre pied, j'en prends le dessin, dont je confierai l'exécution à mon premier clerc."
Même vanité chez les coiffeurs, qui se qualifie artistes, se vantent de dire: autrefois pour hier, tant, entre leurs mains, la mode va vite! et à qui l'on doit interdire par décret, assez puérilement d'ailleurs, de mettre sur leurs enseignes: Académie de coiffure.

Le vieux commerce et les maisons de confiance.

A côté des magasins à la mode, de ces établissements luxueux dont la fortune était souvent passagère, florissaient d'autres maisons plus modestes et plus solides qui étaient à vrai dire l'honneur du commerce de Paris. Ces maisons, très anciennes quelquefois, se contentaient d'un humble toit à pignon et d'une boutique sur la rue; mais une enseigne justement connue et une réputation fortement établie suffisaient, pour elles, à attirer les clients, comme la qualité de la marchandise et la loyauté des procédés à les retenir. 


Le tailleur.

Voici l'atelier d'un tailleur du XVIIIe siècle. Sur l'établi, les apprentis
travaillent les jambes croisées, tandis que le coupeur taille les étoffes
 et que le patron lui-même prend les mesures d'un client.



Véritables maisons de famille, où le fils succédait au père et, à son tour, servait, à la même place et selon les mêmes traditions, les fils des clients que ses parents avaient servis. Certaines familles de la noblesse et de la riche bourgeoisie demeuraient ainsi fidèles à leurs anciens fournisseurs. On se connaissait, qualités et défauts compris, depuis plusieurs générations, et l'on s'entendait à merveille. Les gens de qualité payaient mal et les marchands s'en plaignaient bien un peu, mais, de part et d'autre, on n'apportait point d'aigreur au différend. Le marchand était plein de patience et le client si bienveillant et si courtois qu'il y eût eu mauvaise grâce à lui reprocher sa dette. On a cité ce mot naïf d'un boulanger pleurant, auprès d'un homme d'affaire bourru, la perte d'un vieux marquis, son client et son débiteur, mort s'en s'être acquitté: "Hélas! bon seigneur, quand j'allais lui demander de l'argent, il me faisait au moins asseoir à côté de lui...; à présent, on ne paye pas davantage et l'on n'est pas si honnête!"


Le tailleur pour dames.

C'était déjà à des hommes qu'était confier l'art délicat de composer
la toilette féminine. Ce sont eux qui se livraient aux difficiles travaux
de coupe, tandis que les femmes cousaient les pièces
et ajustaient les ornements.



Rappelez-vous dans Molière la scène où Don Juan accueille si aimablement M. Dimanche et remplace si bien l'argent qu'il lui doit par un luxe de démonstrations amicales. Ce n'est que l'exagération comique de ce qui se passe fréquemment.
On avait des souvenirs communs, de vieilles habitudes passées à l'état de traditions. C'est à ce comptoir que Mme la comtesse douairière a acheté la robe de noce de sa fille... Le jeune comte ne peut franchir le seuil de la porte vermoulue sans qu'il se trouve au fond de la boutique quelque vieux bourgeois en perruque à ailes de pigeon* pour le lui rappeler et pour parler du temps où madame sa mère venait acheter des rubans, si fraîche en son printemps; et où M. le marquis, son grand père, qui avait toujours le mot plaisant, racontait comment il avait battu les Anglais à la guerre...
Et la comtesse douairière caresse la joue d'une fillette dont le visage mutin ressemble à s'y méprendre à celui qu'avait la marchande aujourd'hui bien ridée, qui étalaient, cinquante ans auparavant sur le comptoir les somptuosités de la belle robe blanche. On se fait des questions, on se raconte des choses... "Votre fille, ma bonne Mme Dupont, toujours contente dans sa belle famille? - Contente, ah! bon Dieu non, madame la comtesse..., ou enfin, c'est à dire, ..." Et une histoire commence qui est longue... et que Mme la comtesse daigne écouter... Puis, Mme Dupont s'intéresse aux dents de M. le vicomte, un gentilhomme de quelques mois.
Le ton protecteur se fait presque affectueux, le ton respectueux prend des inflexions cordiales... La vieille boutique s'éclaire de sourires et résonne de bonnes paroles.
Mme Dupont pense avec complaisance que Mme la comtesse n'est "pas fière", et Mme la comtesse murmure en s'en allant: "Cette Mme Dupont est une brave femme."

Bonnes ménagères et femmes de tête.

Une brave femme, en vérité!
Jeune ou vieille, cette Mme Dupont... -que nous pourrions appeler de tout autre nom, cela va sans dire-, n'est pas une grande bourgeoise. Peut-être fait-elle en personne la cuisine et le ménage, peut-être porte-t-elle à sa ceinture, selon l'ancienne mode des marchandes, une bourse et "trente-deux clés". Elle n'a très probablement pas la grâce preneuse des fines commerçantes dont nous avons déjà parlé, elle ne fait pas grand bruit, mais c'est une femme de tête, soigneuse, économe, attentive. Elle tient les livres de comptes, elle fait la correspondance, elle a l'œil à tout; sans trop avoir l'air d'y toucher, elle mène en épouse dévouée la maison de son mari... et qui sait? peut-être même son mari lui-même.
Dans son intérieur toute chose semble avoir la solidité, la netteté, l'ordre du bonheur bourgeois: les gros meubles, le parquet bien lavé, les grands fauteuils d'aplomb sur leurs pieds tournés, l'armoire de noyer qui porte la bouteille de cassis de ménage et dans laquelle dort, aux pages des almanachs et des "livres de raison"*, l'histoire de la famille.
C'est cette marchande laborieuse et entendue à tout que les tableaux de Chardin nous montreront si simple, si propre, si avenante. La voici joignant les petites mains de son enfant pour le Benedicite, avant de lui donner une assiette de soupe qui fume, tout près, dans la soupière d'étain*; là voilà, arrêtant le dévidoir et laissant sur la table le rouet chargé de la quenouille, pour coiffer sa petite, lui arrangeant sur le front un beau nœud de ruban*...
Sa fille, élevée comme elle l'a été, apprendra avant tout à être une bonne ménagère. Elle saura ce qu'elle doit savoir pour se rendre utile. Elle recevra aussi les leçons d'un maître de musique, et celles d'un maître de danse, le maître à danser à trente sous par mois était un des luxes du petit peuple même. Mais elle ne jouera de la harpe qu'après avoir épluché les légumes et écumé le pot-au-feu.
Simplicité, économie, vie familiale, c'était la règle dans les plus importantes maisons.



La boutique du perruquier.

La perruque que portaient les hommes, les échafaudages que les
dames dressaient sur leur tête en guise de coiffure, donnaient aux
perruquiers une importance particulière. Quelques-uns se qualifièrent
 même du titre "d'artistes" et il fallut une ordonnance pour leur interdire
de mettre sur leur enseigne cette mention prétentieuse:
"Académie de coiffure.
"



L'apprenti est l'enfant de la maison.

Dans cette vie de famille, le maître fait sa place à l'apprenti. Il doit, d'après l'usage et les règlements des corporations, le traiter comme son propre fils: c'est à dire qu'il a le droit de lui infliger, comme à ses enfants, des châtiments corporels. Mais ce droit lui appartient à lui seul: un épicier du XVIIe siècle dut faire à son apprenti, que sa femme avait maltraité, des excuses publiques devant notaire. Le patron ne peut renvoyer son apprenti que dans les cas graves et déterminés, il doit veiller sur lui de toutes manières; par exemple, les pâtissiers ne peuvent envoyer l'apprenti débiter des gâteaux en ville, "attendu les inconvénients, fortunes, maladies qui peuvent en advenir". En revanche, les apprentis doivent se montrer laborieux, obéissants. Ce sont eux qui se lèvent les premiers; ils ouvrent et ferment la boutique; ils font les lits des compagnons, c'est à dire des ouvriers qui ont terminé leurs trois années d'apprentissage, mais ne sont pas encore reçus maîtres; mais ils ne doivent jamais souffrir qu'on leur fasse rien faire qui ne soit point de leur métier, comme laver la vaisselle, promener et amuser les enfants.
Rapproché des patrons aux heures de travail, l'apprenti se mêlait encore à la famille les jours de chômage. Et ils étaient nombreux! Il s'en faut que, sous l'ancien régime, on connût notre moderne surmenage. Le travail commençait rarement avant huit heures du matin: il fallait une autorisation spéciale pour travailler à la lumière. Les règlements ecclésiastiques imposaient la cessation du travail, non seulement les dimanches et fêtes, mais les vigiles des fêtes. Chaque corporation chômait, en outre, un bon nombre de jours de fêtes patronales. La moyenne des jours de travail était de 194 par an seulement contre 171 jours de repos.
Ces jours-là, on organisait des parties de famille. L'apprenti est des déjeuners sur l'herbe et des soirées au théâtre. Il partage à Noël les marrons et le vin blanc du réveillon, aux Rois le gâteau où la fève se dissimulait, à Pâques les œufs et le jambon que le père distribue à toute la maisonnée.
Et tout cela finit par un mariage...
Ces mariages entre l'apprenti et la fille du patron étaient si fréquents qu'ils étaient prévus par le règlement de plusieurs corporations. La cour se faisaient sous les yeux bienveillants des parents. Les étrennes arrivaient et le galant en profitait pour offrir une paire de gants ou un ruban couleur de rose. Ordinairement l'épreuve était assez longue, et c'était à force de persévérance que le jeune homme obtenait la permission d'aller acheter au quai des Orfèvres la médaille et l'anneau du mariage.

La boutique où fut élevée Mme Roland.

Une des plus modestes de ces maisons d'artisans, et appartient à l'histoire, celle de maître Philipon, graveur: c'est là que fut élevée Manon Philipon, celle qui devait s'appeler Mme Roland*.
La boutique n'avait rien de luxueux. Elle était située rue de la Lanterne, près du Pont-Neuf.


Le Pont-Neuf et ses petits métiers.
D'après une caricature anglaise du temps.


Au XVIIIe siècle, on rencontrait sur la place publique toute sorte de
gens exerçant les métiers les plus différents. Sur le Pont-Neuf, notamment,
on voyait les types divers du tondeur de chiens, du marchand de limonade,
 du décrotteur et du perruquier, chacun porteur des insignes de sa profession
ou signalé à l'attention des passants par une enseigne divertissante.



Derrière la boutique, trois pièces dont la plus grande servait à la fois de salon, de salle à manger et de chambre pour Manon. "C'était une pièce agréable, dit Mme Roland, qu'on nommerait un salon et que ma modeste mère appelait la salle, proprement meublée, ornée de glaces et de quelques tableaux. A côté une chambre, dans lequel mon père avait fait placer son établi, beaucoup d'objet de sculpture et ceux de son art, formait son atelier." C'était là que Philipon enfermé du matin au soir, gravait lentement ses montres et ses médailles.
Manon aidait son père dans ses travaux de graveur. Assise sur un haut tabouret, auprès de l'établi, elle burinait un cachet ou "frisait le bord d'une montre". Parfois, elle interrompait son travail pour rêver et contempler "les vastes déserts du ciel", ou bien songer à l'un de ses auteurs favoris, Plutarque, Rousseau, et bien d'autres, car c'était une grande mangeuse de livres.
Les dimanches et fêtes étaient consacrés à la promenade. On allait au Luxembourg, où "le doux frisselis des feuilles agitées légèrement" troublait délicieusement Manon rêveuse et amoureuse de la nature. Parfois, on s'aventurait jusqu'à Meudon. "A cinq heures du matin, le dimanche, chacun était debout; un habit léger, frais, très simple, quelques fleurs, un voile de gaze, annonçaient les projets du jour. Nous partions, on allait s'embarquer au Pont-Royal, sur un petit batelet qui, dans le silence d'une navigation douce et rapide nous conduisait aux rivages de Bellevue." On buvait du lait frais sous les ombrages de la forêt, puis on déjeunait d'œufs et de légumes sous un joli berceau de chèvrefeuille". Il ne serait pas trop indifférent, écrit Mlle Philipon, de vous représenter le grand Colin, l'apprenti, aux cheveux blonds comme les épis de Cérès, dansant la matelote avec la jeune Lisette (Manon), qui, rouge de plaisir, baisse la tête et les yeux, remue ses bras et ses hanches, en jetant de temps en temps un petit sourire.
Il était inévitable que l'apprenti de Philipon devint amoureux de la belle Manon; par malheur pour lui, Manon ne voulait à aucun prix se marier avec un commerçant, et le beau nom de M. Roland de la Platière séduisait infiniment. Sensible et fougueux à l'excès, le jeune apprenti faisait éclater sa passion en des scènes violentes, menaçait tantôt de se tuer et tantôt de tuer M. Roland. Celui-ci dut songer à prévenir la police.

A société nouvelle, usages nouveaux.

Telle était dans ses traits essentiels la vie des marchands d'autrefois. Elle était en accord avec des traditions et des habitudes de vie, une forme de société profondément différente des nôtres.


La marchande de saucisse.
Dessin de Carle Vernet, gravé par Debucourt.


La marchande de saucisses ne se contentait pas de débiter sa
marchandise sur la voie publique; elle l'y faisait cuire et la vendait
 toute chaude à ses clients de passage: postillons, artisans eu ouvriers.



Rien de plus instructif à ce point de vue que le contraste entre la cliente élégante d'autrefois que nous avons vue tout à l'heure sortir comme d'un écrin, toute parfumée, poudrée, pomponnée, de la chaise où elle s'était laissé bercer mollement et de la cliente élégante d'à présent que nous voyons tous les jours, vêtue d'un costume presque masculin et couverte de poussière, sauter légèrement de l'automobile qu'elle a peut-être conduit elle-même.
Jadis on avait plus de temps à soi, et si la vie n'était pas plus longue, elle était plus lente.
Ensuite, dans une société où les classes étaient séparées par des barrières infranchissables, il pouvait y avoir entre vendeurs et clients une familiarité dont nul ne se choquait, et, d'autre part, entre les êtres qui appartenaient au même groupe social régnait une intimité plus étroite.
Il s'est fait dans nos mœurs toutes sortes de changements. Nous vivons moins en famille qu'au temps jadis et davantage de la vie individuelle. Nous vivons plus vite qu'autrefois et nous ne pouvons plus guère flâner. Paris s'est agrandi et dans ce grand Paris il ne peut exister entre les commerçants et leur clientèle des rapports d'intimité; surtout, le progrès économique tend à améliorer la condition du plus grand nombre et à mettre à la portée de tous la plus grande somme possible de bien-être. Dans nos grands magasins, les acheteuses les plus pressées peuvent acquérir en un minimum de temps maints objets qu'elles ont à peine le temps d'aller chercher, attendu que c'est l'objet qui vient au-devant d'elles. Et les clientes les plus modestes peuvent se procurer à un prix abordable telle étoffe séduisante, telle babiole coquette qui jadis étaient réputées articles de luxe et réservées aux riches. Voilà ce qui fait l'utilité des grands magasins. Ils aident nos contemporains à se donner l'illusion du luxe; et tout serait pour le mieux s'ils ne contribuaient aussi à faire naître chez beaucoup d'entre elles le désir de ce luxe et à créer par l'effet de la tentation des besoins factices.


Lectures pour tous, octobre 1901, Paris, hachette et Cie.


* Nota de Célestin Mira:

* Les différentes représentations des rues de Paris au XVIIIe siècle ne montrent pas  la saleté repoussante des rues (aucun ramassage d'ordures n'existait et le pots de chambre étaient vidés directement des fenêtres dans la rue) et bien sûr ne peuvent figurer l'odeur pestilentielle y régnant.


Traversée d'une rue après la pluie.





 Une rue de Paris "embellie" au XVIIIe siècle, sans trottoir, le sillon
central servant de caniveau.



Transport en "chaise" sans la boue.


* Le Petit Dunkerque:


"Publicité" (appelée autrefois carte d'adresse) pour le Petit Dunkerque,  tenu par Granchez, mercier, originaire de la ville de Dunkerque, situé près
du Pont-Neuf, 3 quai de Conti, à Paris.
(marie-antoinette. forum) 


Enseigne du Petit Dunkerque.
(Musée Carnavalet)


Granchez vendit son magasin vers 1789 à un marchand de vin qui conserva l'enseigne jusqu'en 1913 date à laquelle l'immeuble fut démoli.


* Gersaint:


Ce tableau, peint par Watteau en 1720 était en fait une enseigne publicitaire
 destinée à la boutique de Gersaint , marchand de tableau.

* Mlle Guimard et le Dr Tronchin:


Mlle Guimard, danseuse à l'Opéra (BNF)



Docteur Théodore Tronchin.

* Rosalba:


Rosalba Carriera,
autoportrait 1731.
 

Elle relança la mode des portraits au pastel et elle s'inscrit
dans le mouvement rococo.

* Didot:




* Coquette:



Elégantes au XVIIIe siècle.


* Boutique de fourreur:



Une boutique de fourreur,
image extraite de l'Encyclopaedia
.


* Geoffroy, apothicaire:



Les Geoffroy furent une dynastie de savants parisiens,
bibliophiles et apothicaires du XVIe au XVIIIe siècle.


* Galerie du Palais de Justice:



Galerie du Palais de Justice au XVIIe siècle.

Grand magasin à la mode, on voit trois magasins se tenant:
une librairie (les titres des livres en rayons sont donnés par
l'Essentiel de la BNF), une mercerie où l'on vend des gants,
des éventails, des manchons, enfin une troisième boutique
proposant des manchettes de dentelles et des collerettes.
(Source : BNF)


* Carte d'adresse:


Exemple de carte d'adresse (carte de visite).


* Rose Bertin:



Marie-Jeanne Bertin, dite Rose Bertin tenait la boutique de 
mode le Grand Mogol, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris.


* Princesse de Guéménée:



Victoire-Armande-Josèphe de Rohan-Soubise, princesse de Guéménée
fut gouverneur des Enfants de France sous Louis XVI.


* Coiffure aile de pigeon:



Cette coiffure fut très en vogue durant tout le XVIIIe siècle,
notamment chez les militaires.
(Rochefort en Histoire.)

* Livre de raison:



Extrait d'un livre de raison.

Le livre de raison était un livre de comptabilité domestique
accompagné souvent d'annotations personnelles.


* Chardin:


Le Benedicite de Jean-Siméon Chardin (1744)
Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.




La mère laborieuse.


* Mme Roland:


Manon Roland, née en 1754, guillotinée en 1793, fut l'égérie
des Girondins pendant la révolution française.



Maison de naissance de Mme Roland où elle vécut avec son père,
 graveur de son métier. La maison est située actuellement
28 place Dauphine à Paris.






















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