Le caractère gaulois.
Nous trouvons ce piquant éloge du caractère gaulois dans des lettres inédites d'Addison que révèle l'Athenœum de Londres. L'illustre écrivain britannique les adressait en l'an 1700, de Paris, à son ami l'évêque Hough. La première est écrite après six mois de séjour en France:
" Le seul avantage que j'aie recueilli de ce séjour, outre l'acquisition de la langue française, est que je me suis initié au caractère et aux mœurs du peuple, que l'on apprend mieux à connaître, selon moi, dans des villes telles que Blois, qu'à la cour ou dans les grandes villes où la dissimulation et l'artifice sont de mode.
Et franchement, d'après ce que j'ai vu des Français, je les tiens pour la plus heureuse nation du monde. Il n'est pas au pouvoir de la misère ou de l'esclavage de les rendre chagrins. On ne rencontre sur tous les points du pays que gaieté et pauvreté. Chacun chante, rit et meurt de faim. La conversation des Français est généralement agréable, car l'esprit et le bon sens ne manquent jamais de se manifester chez les Français qui en sont doués. Ils n'attendent pas pour se lier. Dès la première rencontre, ils usent de toute la familiarité et de l'abandon qu'une longue intimité ou de fortes libations ont peine à inspirer à l'Anglais. Leurs femmes excellent dans l'art de faire valoir tous leurs avantages, et savent donner la plus jolie mine du monde aux plus vilains usages de l'Europe."
Le petit Moniteur illustré, 7 octobre 1888.
" Le seul avantage que j'aie recueilli de ce séjour, outre l'acquisition de la langue française, est que je me suis initié au caractère et aux mœurs du peuple, que l'on apprend mieux à connaître, selon moi, dans des villes telles que Blois, qu'à la cour ou dans les grandes villes où la dissimulation et l'artifice sont de mode.
Et franchement, d'après ce que j'ai vu des Français, je les tiens pour la plus heureuse nation du monde. Il n'est pas au pouvoir de la misère ou de l'esclavage de les rendre chagrins. On ne rencontre sur tous les points du pays que gaieté et pauvreté. Chacun chante, rit et meurt de faim. La conversation des Français est généralement agréable, car l'esprit et le bon sens ne manquent jamais de se manifester chez les Français qui en sont doués. Ils n'attendent pas pour se lier. Dès la première rencontre, ils usent de toute la familiarité et de l'abandon qu'une longue intimité ou de fortes libations ont peine à inspirer à l'Anglais. Leurs femmes excellent dans l'art de faire valoir tous leurs avantages, et savent donner la plus jolie mine du monde aux plus vilains usages de l'Europe."
Le petit Moniteur illustré, 7 octobre 1888.
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