Grave accident.
Un grave accident a mis en danger les jours des voyageurs qui se trouvaient, samedi, dans la voiture de Cahors à Villeneuve.
Attelée de quatre chevaux, cette voiture s'apprêtait à descendre le côte longue et escarpée qui domine les plaines d'Espère, lorsqu'un chien furieux sauta à la tête du cheval de volée. Le cheval effrayé se jetait vers le précipice; mais retenu par le mors, il s'accula sur les autres chevaux qui ruèrent, cassèrent les brancards et allèrent à l'aventure. La voiture roulait toujours sur cette pente rapide et dangereuse; et sans les courageux efforts du postillon qui maintint du côté de la montagne le seul cheval qui rendait quelque service, et qui, renversé de son siège eut la résolution et l'adresse d'y remonter; sans l'habilité avec laquelle il dirigea la voiture, il est probable qu'elle eût été lancée dans les profondeurs du vallon.
Cet immense danger effraya les voyageurs, qui cherchèrent à y échapper. L'un d'eux, un conducteur des ponts et chaussées, ouvrit la portière, et se glissant sur le marche-pied, hésitait à se lancer, lorsqu'une lutte s'établit entre lui et ceux à qui il fermait le passage. Force fut de quitter son poste, et il en fut quitte pour quelques contusions avec ceux de ses compagnons de voyage qui prirent les mêmes tempéramens pour quitter la voiture. Un seul, M. Girard de Duravel, sauta résolument; mais, ainsi qu'il arrive toujours en pareil cas, cette précipitation lui fut fatale. Jeté sur la tête, il fut relevé dans un état affreux, et son état ne donnait, hier, que de faibles espérances.
Le Salon littéraire, jeudi 27 avril 1843.
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