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mercredi 24 septembre 2025

 Philosophie cynique. 


Aristippe* disait de Laïs*: " Je la possédais sans qu'elle me possédât". 
On lui dit un jour que cette courtisane, avec qui il vivait, ne l'aimait pas. "Je ne pense pas, répondit-il, que les poissons m'aiment; cependant, j'en mange avec beaucoup de plaisir."
Un ami vint l'avertir en secret qu'elle lui faisait de fréquentes infidélités. "Si je la paye, dit-il, ce n'est pas pour que d'autres n'en jouissent pas, c'est pour en jouir moi-même."
Diogène lui reprochant de vivre avec une fille publique, il répondit: "Trouvez-vous absurde que j'habite une maison qui a logé plusieurs locataires?"
Il n'est pas plus ardent pour l'amitié, qui, selon lui, est un mot insignifiant. "Les fous et les sots, dit-il, la recherchent par des vues d'intérêt; et les sages se contentent d'eux-mêmes sans se soucier des autres." 
Il traite aussi légèrement l'amour de la patrie. "C'est une inconséquence, une absurdité, selon lui, de risquer son repos et sa vie pour un amas d'ignorants et d'insensés.
"Je suis étranger partout," dit-il souvent, et Socrate disait: Je suis citoyen de l'univers."

                                                                                      (Voyage d'Enténor.)

Dictionnaire d'anecdotes par Edmond Guérard, Paris, Librairie de Firmin-Didot, 1876.


* Nota de Célestin Mira:

* Aristippe:



Socrate privilégiait la vertu, Platon la justice, Aristippe de Cyrène
lui, proposait le plaisir dans l'instant présent
.

* Laïs:

Il s'agit de Laïs d'Hykkara, souvent confondue avec Laïs de Corinthe.



Laïs d'Hykkira.



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