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dimanche 31 août 2025

 Paternité.



M. Cam... avait une jambe de bois, et voyait une demoiselle, qu'une autre personne voyait en même temps. La demoiselle étant devenue grosse, il y eut dispute entre eux à qui appartiendrait l'enfant. M. Cam... dit à l'autre: "Si l'enfant vient au monde avec une jambe de bois, il sera à moi; s'il nait avec deux jambes, il sera à vous.


                                                                                                        (Menagiano)


Dictionnaire d'anecdotes par Edmond Guérard, Librairie Firmin-Didot, Paris 1876.

 Passions.



"Les vertus, disait l'autre jour Mme de Coislin, les vertus ne sont que d'institutions humaines; les passions sont d'institution divine."  

                                                                                            (Grimm, Correspondance.)

Dictionnaire d'anecdotes par Edmond Guérard, Librairie Firmin-Didot, Paris, 1876.

Nota de Célestin Mira:


Marie-Anne de Mailly-Rubempré, marquise de Coislin (1732-1817)
fut une maîtresse de Louis XV.


jeudi 28 août 2025

 Parvenus.


- Une Mississippienne (1), toute brillante de pierreries, étaient avec deux de ses filles aux premières loges de la Comédie Française. Son air bas, que la nature avait copié parfaitement dans ses filles, décelait cette famille, malgré leurs housses magnifiques, à des yeux pénétrants. Un petit-maître, voulant savoir à fond ce qu'était cette dame, l'attendit au sortir de la Comédie; il la vit monter avec ses filles dans un carrosse aussi superbe que celui d'un ambassadeur. Deux groupes de laquais étaient prêts à environner le carrosse devant et derrière. Un laquais, qui avait la figure d'un Adonis, demanda respectueusement: " Où Madame veut-elle qu'on la conduise? " Elle répondit: " Cheux nous." Cette expression mit en joie toute la livrée, qui en fit sur le champ un écho. Le petit maître ayant prié le beau laquais de lui définir cette dame: " - Monsieur, dit-il,  c'est une blanchisseuse de linge qui est tombée, sans se blesser, d'un quatrième étage dans un carrosse."

(1) C'est à dire une femme enrichie par le système de Law.

                                                                                                (Bibliothèque de cour.)


- La cocher de M. Law a présenté deux autres cochers  à son maître, et celui-ci lui demandant s'ils étaient bons, il a répondu: " Ils sont si bons, que celui que vous ne prendrez pas, je le prends pour moi."

                                                                     (Duchesse d'Orléans, Correspondance.)

- Les gens qui ont si effroyablement gagné sur les actions de Law achètent tout sans marchander. On raconte des histoires plaisantes. Il y a quelques jours une dame, nommée Mme Bégon, était à l'Opéra. Elle vit entrer dans sa loge une personne extrêmement laide, mais vêtue des plus belles étoffes qu'on puisse imaginer et couvertes de diamants; la fille de Mme Bégon lui dit: " Ma mère, regardez donc cette dame si parée;  il me semble que c'est notre cuisinière Marie." La mère lui répondit: " Taisez-vous, ma fille, cela n'est pas possible." La fille répliqua: "Mais ma mère, regardez-la bien. - Je ne sais qu'en penser, répondit la mère; elle lui ressemble extraordinairement. - Eh bien quoi? dit tout à coup celle-ci, je suis Marie, la cuisinière de Mme Bégon. Je suis devenue riche, je me pare de mon bien. Je ne dois rien à personne; j'aime à me parer et je me pare: qu'est-ce qu'on a donc à redire à cela?"

                                                                    (Duchesse d'Orléans, Correspondance.)

- Dans les temps les plus malheureux, il y a toujours des gens qui trouvent le secret de s'enrichir. Un parvenu, qui n'était jamais monté en voiture que dans la charrette qui l'a amené à Paris, vient de faire une assez grosse fortune dans une affaire de finance. Ses jambes, si robustes jusqu'alors, ne peuvent supporter la fatigue des longues courses de la capitale. Il lui faut un carrosse; le plus fameux sellier est appelé. " Monsieur, je veux une voiture dans le plus nouveau goût. - Quelle couleur, monsieur? - La plus nouvelle. "
A chaque question du sellier,  toujours la même réponse: "Mais , monsieur, quelles armes mettrai-je? - Tout ce qu'il y a de plus nouveau," continue à répondre le parvenu, qu'on appelle plus maintenant que M. tout nouveau.

                                                                        (Métra, Correspondance secrète.)

- Plusieurs de ceux qui ont, sous le Directoire, improvisé une fortune dans les fournitures ou dans les spéculations de l'agiotage, n'ayant pu acheter avec leurs millions l'esprit et les connaissances qui leur manquaient, ont dû parfois proférer de lourdes sottises. Un de ces messieurs, que je voyais souvent, arriva un jour chez lui à un dîner prié, quand tout le monde était à table. Pour s'excuser de cette inconvenance, il dit à sa femme: "Chère amie, je demande pardon à la société de m'être fait attendre, mais c'était pour une affaire importante: j'ai été ce matin à une vente de livres, et même on va apporter l'ouvrage qui est à moi. - Quel est cet ouvrage? demandai-je à l'amphitryon. - Oh! c'est la Henriade en soixante-douze volumes." Le brave homme avait acheté le Voltaire de Beaumarchais en soixante-douze volumes; le premier qui lui était tombé sous la main avait été la Henriade, et il s'était dispensé de regarder les autres.

                                                                        (Alissan de Chazet, Mémoires.)

- La maréchale Lefèvre*, dont l'éducation avait été plus que négligée, fut un jour voir des hôtels, désirant en acheter un. Elle arrive dans une pièce, autour de laquelle étaient des armoires grillées et garnies de taffetas vert. - "Qu'est-ce que ça?"  demanda-t-elle au concierge; - Madame la maréchale, c'est une bibliothèque. - A quoi que c'est bon? - A serrer les livres, madame. - Ah bah! c'te bêtise! mon mari n'est pas liseur! je ne suis pas lisarde; j'en ferai mon fruitier, ça voudra mieux." En effet la pièce eut cette destination, ce qui donnait à tout l'appartement une odeur peu agréable.
Elle arriva un jour pour déjeuner avec l'impératrice Joséphine, qui était entourée de toutes ses dames. Sa Majesté trouve à la maréchale un air effaré, qui ne lui était pas ordinaire, et, avec sa grâce habituelle, lui demanda avec intérêt ce qui lui donnait de l'inquiétude ou du chagrin: " Oh! madame, c'est une longue histoire que je veux bien raconter à Votre Majesté; mais pour cela, il faut qu'elle fasse en aller ces pisseuses (les dames du palais), qui ricanent là en me regardant. - Veuillez bien, mesdames, passer dans le salon de service, leur dit Joséphine, persuadée qu'il s'agissait d'un secret de famille.- Eh bien, maintenant, madame la duchesse, contez-moi vos peines. - Je n'en ai plus, madame, mais voyez-vous, je suis encore toute émue d'un malheur qui m'a menacée ce matin. - Oh! mon Dieu, votre fils s'est-il battu? - Pas si bête! - Le maréchal... ? - Il n'est pas question de lui: j'ai cru avoir perdu mon gros diamant, j'étais sure de l'avoir laissé dans ma chambre; en y rentrant, je ne le trouve plus. Je questionne sur les personnes qui y sont été; on m'dit comme ça qui gna que mon frotteur. Il était dans le salon qu'il finissait; je le fais entrer chez moi, et je lui dis: "Coquin, t'as mon gros diamant, j'veux l'ravoir parce que j'y tiens: c'est l'premier que Lefèvre m'a donné; rends-moi-le et je ne te ferai rien." Mon gaillard me répond qu'il ne l'a pas; il était nègre, je ne vois pas s'il rougit; mais je continue à y dire que  je veux mon gros diamant, et lui ordonne de se fouiller: " Rien dans les mains, rien dans les poches!" qu'il me dit. - "Eh bien, guerdin, déshabille-toi"; il veut faire des difficultés; mais on ne me fait pas aller comme ça: " Déshabille-toi, gueux, nu que je te dis, ou je te ferai tuer par mes domestiques." enfin, il se met nu comme un ver, et j'ai trouvé mon gros diamant. Le v'là. Une mijaurée l'aurait perdu, tout de même!"  

                                                    (Mlle Ducrest, Mémoires sur l'impératrice Joséphine)

- On ferait un recueil des mots bizarre que la maréchale Lefèvre a dits, et que probablement on lui a, pour la plupart, attribués; mais il faudrait un in-folio pour enregistrer tous les traits où se peint la bonté de son cœur. En voici un qui participe des deux genres, et qui m'a paru tout ensemble grotesque et touchant. 
Le cocher de madame la maréchale était grièvement malade, et ne voulait pas se soumettre à ce traitement rafraichissant qu'Arlequin* préférait à la saignée, par une raison qu'il m'est impossible de dire. Les médecins assuraient que cela seulement pouvait encore sauver le malade, dont la vie était en danger. Madame Lefèvre, en ayant été informée, monte dans la chambre de son cocher, se fait donner l'instrument nécessaire, et après l'avoir sommé très-énergiquement de se soumettre aux ordonnances: " As-tu de montrer ton...," ajouta-t-elle. Le pauvre malade voulait absolument s'opposer, par respect, aux soins que sa maîtresse voulait lui rendre; mais elle insista si bien qu'il promit tout ce qu'on voulut, et il reçut des mains d'une maréchale un service que peu de femmes de son rang auraient consenti à rendre à un pauvre cocher. Le malade de qui j'ai su ces détails, était père d'une nombreuse famille. Il guérit, et sa guérison fait la récompense de la digne femme qui avait tant de bonté et d'humanité.
Un jour, à Malmaison, je crois que c'est peu de temps après la fondation de l'Empire, l'impératrice Joséphine avait donné des ordres sévères pour ne recevoir personne: Madame la maréchale Lefèvre se présente. L'huissier, enchaîné par sa consigne, lui refuse l'entrée; elle insiste, et lui s'obstine de son côté. Pendant cette discussion, l'impératrice, passant d'un salon à un autre, fut trahie par une glace sans tain qui séparait ce salon de celui où était la maréchale. L'impératrice, l'ayant aussi aperçue, s'empressa de venir au devant d'elle et de l'engager à entrer. Avant de passer dans l'autre salon, madame Lefèvre, se retournant vers l'huissier, lui dit, d'un ton moqueur: "Eh bien, mon garçon, ça te la coupe!..."
Le pauvre huissier devint rouge jusqu'aux oreilles, et se retira tout confus.

                                                                                      (Constant, Mémoires.)

Dictionnaire d'anecdotes par Edmond Guérard, Librairie de Firmin-Didot et Cie, Paris, 1876.


* Nota de Célestin Mira:

* La maréchale Lefèvre:


Catherine Hubscher, maréchale Lefèbvre, duchesse de Dantzig,
dite « Madame Sans-Gêne » (1753-1835), anonyme, vers 
1810.


* Arlequin: le remède préféré d'Arlequin est le lavement.

Référence à la Comedia del Arte, en particulier dans deux pièces, Arlequin , Empereur de la lune et Arlequin misanthrope.


Colombine: Mais ne fais-tu pas l'apothicaire dans l'Empereur de la lune?
Arlequin: Il est vrai qu'il faut un esprit bien profond, pour mettre dextrement un lavement en place.

                                                                                               (Arlequin misanthrope.)


Arlequin: Une femme donnerait plutôt quatre pistoles d'un pot de pommade, que deux fois un lavement.

                                                                                (Arlequin, Empereur de le lune.)

samedi 23 août 2025

 Curiosités théâtrales.


- Le Mithridate de la Calprenède* fut joué pour la première fois, le jour des Rois (1635). Au moment où Mithridate prend la coupe empoisonnée en disant:

Mais c'est trop différer...

Un plaisant acheva le vers:

Le roi boit! le roi boit!

On raconte la même chose de la Marianne de Voltaire; de sorte que le lecteur, aux lieu de croire aux deux anecdotes, peut douter de toutes les deux. Cette dernière pièce fut suivie, le premier jour, du Deuil, circonstance qui fournit à un autre rieur l'occasion de s'écrier:" C'est le deuil de la pièce nouvelle."

- A la première représentation de Germanicus de Pradon*, les spectateurs étonnés de n'avoir vu apparaître que des hommes dans les deux premiers actes, s'entredisaient: "Voilà une vraie tragédie  de collège; il n'y a point de femmes." Au commencement du troisième, on vit sortir tout à fait du fond du théâtre deux princesses et deux confidentes, et l'on entendit en même temps dans la salle, une voix perçante et gasconne:" Quatorze de dames*; sont-ils bons?" ce qui excita un battement de mains général.

- Un mauvais acteur, nommé Tonnelier, débuta en 1775, et le parterre lui chanta en chœur ce refrain connu du Tonnelier de la Comédie-Italienne*: "Travaillez, travaillez, bon tonnelier".

- Un nouvel Arlequin débutant, à Bruxelles, dans les Deux Arlequins* de Le Noble, fut mal accueilli  du parterre. Après la représentation, il annonça qu'il jouerait encore le lendemain dans la même pièce, et que, s'il n'avait pas le bonheur de plaire, il brûlerait ses habits et se retirerait. Le lendemain, dès qu'il parut, on ne manqua pas de lui jeter, du parterre, plusieurs boîtes d'allumettes.

- Il est arrivé souvent au parterre de saisir au vol certains passages de la pièce jouée, pour les applique comiquement à l'acteur en scène ou à la pièce elle-même. Legrand s'était chargé, dans ses Amazones modernes (1727), du rôle le maître Robert. Vers la fin du second acte, il se disait à lui-même: "Eh bien, monsieur maître Robert, vous voyez que vous n'êtes qu'un sot!" Il fut pris au mot par le public, qui avait déjà manifesté son mécontentement, et la salle retentit d'applaudissements ironiques, mêlés d'un rire injurieux.

- "Je commence à être las de Sancho," dit le duc, au troisième acte du Sancho Pança de Dufresny, - "Et moi aussi," cria-t-on du parterre. Ce mot arrêta la pièce.

- Dans la Revue des Théâtres de Chevrier (1753), l'auteur introduit une danseuse. Elle arriva juste comme la pièce chancelait,

Quel motif en ces lieux vous fait porter vos pas?

lui demande la Critique. Et elle répond:

Je viens tirer un auteur d'embarras...

"Ma foi, il était temps!" répartit quelqu'un. Et de rire.

- Mais parfois, ce qui perdait la plupart était précisément ce qui sauvait les autres. On le vit par l'exemple de Martin* le célèbre chanteur. Le public lui en voulait pour avoir fait manquer par un caprice, au moment même où on allait ouvrir les portes, la première représentation de l'opéra de Gulistan*, depuis longtemps annoncé. Il se promit une vengeance. En effet, le jour enfin venu, lorsqu'on aperçut, au lever du rideau, Martin-Gullistan couché et dormant, les huées éclatèrent avec furie: "Des excuses!" criait-on. Trouvant invraisemblable de sommeiller plus longtemps au milieu d'un tel tapage, Martin se frotte les yeux, étend les bras et commence son monologue:" Ah! qu'un moment de sommeil m'a fait du bien!, J'ai reposé tranquille sur cette pierre, mieux que dans le lit d'un courtisan, " etc. ces mots offraient un si étrange contraste avec le vacarme infernal qui venait d'avoir lieu, que la salle entière fut prise d'un rire étourdissant, précurseur de pardon. Aussitôt, Martin aborde son grand air, et les bravos succèdent aux sifflets.

- Dans la Créole de La Mornière (1754), un valet, après avoir fait à son maître le détail d'une fête, lui demande ce qu'il en pense: " Que tout cela ne vaut pas le diable!" répond celui-ci. Le parterre répéta ces mots en chœur, et la pièce ne fut pas achevée.

                                                                                      V. Fournel, Curiosités théâtrales.

Dictionnaire d'anecdotes, Edmond Guérard, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1876.


* Nota de Célestin Mira:

* La Calprenède:


Gautier de Costes, sieur de la Calprenède, de Toulgou et de Vatimeny,
né au château de Toulgou à Salignac en 1609 et mort au Grand Andely
en 1663 est un romancier et dramaturge français.


* Jacques Pradon, dit parfois Nicolas Pradon est un dramaturge français né à Rouen en 1632 et mort à Paris en 1698.
Racine, sur ses vieux jours fit sur le Germanicus de Pradon cet épigramme :

Que le plains le destin du grand Germanicus!
Quel fut le prix de ses rares vertus!
Persécuté par le cruel Tibère,
Empoisonné par le traitre Pison, 
Il ne lui restait plus comme dernière misère,
Que d'être chanté par Pradon.


* Quatorze de dames. Le carré d'as, de rois, de dames, de valet ou de dix, au jeu de piquet, se disait "quatorze" car chacun marquait quatorze points.


Le jeu de piquet, d'Ernest Meissonier.




* La chanson du tonnelier:




La chanson du tonnelier par les Chanteux du cuveau d'Accolay.


* Les Deux Arlequins:


Comédie de 1718.


* Martin:


Jean-Blaise Martin (1768-1837)

"Doté d’une voix légère, joliment timbrée, allant en voix de tête
jusqu’au si aigu et d’une flexibilité singulière qui lui permet d’assumer
aussi bien des rôles dans le registre plus grave, sa tessiture couvre
près de trois octaves."
(Les Amis et passionnés du Cimetière du Père Lachaise)



* Gulistan ou le Hulla de Samarcande:




BNF Gallica.


vendredi 22 août 2025

 Gaietés du parterre.



A la première représentation d'Abdilly, roi de Grenade (1), un instant avant que la pièce commençât, le parterre voyant un abbé placé dans les premières loges, se mit à crier: "A bas, monsieur l'Abbé, à bas!"
L'abbé resta tranquillement, comme s'il n'avait aucun intérêt dans cette affaire; mais comme la clameur continuait, il se leva et dit: "Pardon, messieurs, mais la dernière fois que je fus placé parmi vous, on me vola ma montre. J'ai mieux aimé payer un peu plus cher ma place et moins risquer."
On l'applaudit, et l'on se tut.
 
                                                                                           Etrennes de Thalie.

(1) Pièce en trois actes, de Mme Riccoboni et Delisle, jouée une seule fois au Théâtre-Italien, le 19 décembre 1729.

jeudi 21 août 2025

 Paris.



Charles-Quint était venu à Paris, en 1540, par Poitiers et Orléans. François 1er lui demanda ce qu'il pensait de ces villes: "Poitiers, répondit Charles, est le plus beau village qui soit au monde, et Orléans la plus belle ville.
- Et que dites-vous de Paris?
- Paris n'est pas une ville, c'est un monde."
Qu'eût dit Charles-Quint s'il eût vu Paris aujourd'hui?

                                                                                (Curiosit. anecdot.)

Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes, par Edmond Guérard. Paris, librairie de Firmin-Didot et Cie, 1876.

 Paradis.




Louis XVI m'apprit la mort de Madame Louise. " Ma tante Louise, me dit-il, votre ancienne maîtresse, vient de mourir à Saint-Denis; j'en reçois à l'instant la nouvelle. Sa piété, sa résignation ont été admirables; cependant le délire de ma bonne tante lui avait rappelé qu'elle était princesse, car ses dernières paroles ont été: "Au paradis, vite, vite, au grand galop!". - Sans doute qu'elle croyait encore donner des ordres à son écuyer.

                                                                                               Madame Campan, Mémoires.



Dictionnaire d'anecdotes, par Edmond Guérard. Librairie de Firmin-Didot et Cie 1876.


Nota de Célestin Mira:



Louise de France, née le 15 juillet 1737 à Versailles et morte le 23 décembre 1787 à Saint-Denis, dite Madame Louise, Madame dernière ou Madame Huitième, est la plus jeune des enfant de Louis XV et Marie Leszczynska. Elle entre au Carmel en 1770 sous le nom de Thérèse de Saint-Augustin et prend la charge de maîtresse des novices puis d'économe. Elle est élu prieure à trois reprises. Décédée en 1787, elle est déclarée vénérable en 1873. (source Wikipédia)