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vendredi 21 mars 2014

Guerre au café mouillé.


Guerre au café mouillé.

Encore une petite falsification! Celle-ci concerne le café et se pratique assez souvent en Allemagne; peut être n'est-elle pas inconnue dans d'autres pays, d'autant qu'elle apparaît comme bien facile à réaliser. On ajoute en effet tout bonnement au café un peu d'eau; et cette eau, qui ne coûte rien, rapporte pourtant au vendeur. On sait bien que lorsqu'on grille du café, on lui fait perdre environ 20% de son poids par évaporation. On le vend plus cher que dans son état naturel, puisqu'il y a eu dépense de charbon, manipulation, etc. Mais, si l'on pouvait lui rendre une partie du poids qui s'en est allé par la torréfaction, évidemment, il y aurait nouveau bénéfice. Or, rien de si simple. Il suffit de lui restituer, au moins en partie, la perte en eau en lui incorporant de nouveau de l'eau, et l'on peut lui en restituer jusqu'à 12%.
En pratique, le café torréfié absorbe difficilement l'eau; on laisse les grains bien s'imbiber, et pour l'empêcher de devenir mou, on y ajoute du borax, ce qui augmente encore le poids et rend le café brillant et plus dur. L'opération se fait en plongeant le café nouvellement grillé dans une solution bouillante de borax à 5%; puis on le laisse sécher.
Il y a évidemment tromperie sur la marchandise vendue et l'usage habituel de ces cafés peut avoir des inconvénients, parce que le borax n'est pas sans action sur l'économie. Il est heureusement aisé de déceler la fraude en desséchant les grains sur le feu. Si la perte de poids excède 5%, c'est que le café a été préalablement mouillé. Avis aux amateurs de bon café.

                                                                                                      Henri de Parville.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 18 mars 1906.

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