Incantations contre l'entorse.
Le Dr P. Bidault, qui a étudié dans sa thèse les superstitions médicales du Morvan, indique les principales formules récitées par les paysans morvandiaux pour se débarrasser des entorses. Le plus souvent, ils répètent trois fois:
"Entorses, détorses, veines, nerfs, sautés et trésautés, je prie Dieu et la bonne Dame de mars de vous remettre dans l'endroit où vous étiez."
A Arleuf, on dit:
"Entorse, entorse, entorse, si tu es dans le sang saute dans la moelle, si tu es dans la moelle, saute dans l'os, si tu es dans l'os, saute dans la chair, si tu es dans la chair, saute dans le poil, si tu es dans le poil, saute dans le vent."
A Chatillon-en Bazois, on récite l'invocation suivante:
"Saint Côme et saint Damien se promenant par les rues et par les champs, raccommodant les pauvres gens de cassures, entorses et foulures, entrez (remettez), Seigneur, ce qui est déenté."
Voici une autre formule qui a cours dans la partie du Morvan qui avoisine Semur-en-Auxois:
"Trois anges sur la mer qui tord et détord. Notre Seigneur qui retord. Le bon saint Damien les mette dans les points et le bon saint Loup les mettent dans les nouds (nœuds). C'est ce que je vous souhaite de tout mon coeur".
A Charbonnat-sur-Arroux, on dit très vite et très haut en patois:
"Je te gougne, je te regougne, je t'entorchis, te détorchis. Fône (femme), levez-vous et partez d'ihi, vos otes guarie".
Voici encore une incantation qu'on récite non contre l'entorse, mais contre le bourgeon (variété de conjonctivite):
"Trois vierges dames s'en vont au-delà des monts chercher guérison de la lumière et du bourgeon. Dans leur chemin font rencontre de l'enfant Jésus qui leur dit:
-Mes trois vierges dames, où allez-vous?
-Seigneur, nous allons au-delà des monts chercher la guérison de la lumière et du bourgeon.
L'enfant Jésus leur répond:
"Retournez dans vos maisons, vous y trouverez guérison de la lumière et du bourgeon."
Enfin, contre la colique, on dit en posant le doigt sur le nombril:
"Marie qui êtes Marie ou colique, passion qui êtes entre mon foie et mon coeur, entre ma rate et mon poumon, arrête au nom du père, du fils et du Saint-Esprit. Amen."
Les Annales de la santé, 15 novembre 1909.
Le Dr P. Bidault, qui a étudié dans sa thèse les superstitions médicales du Morvan, indique les principales formules récitées par les paysans morvandiaux pour se débarrasser des entorses. Le plus souvent, ils répètent trois fois:
"Entorses, détorses, veines, nerfs, sautés et trésautés, je prie Dieu et la bonne Dame de mars de vous remettre dans l'endroit où vous étiez."
A Arleuf, on dit:
"Entorse, entorse, entorse, si tu es dans le sang saute dans la moelle, si tu es dans la moelle, saute dans l'os, si tu es dans l'os, saute dans la chair, si tu es dans la chair, saute dans le poil, si tu es dans le poil, saute dans le vent."
A Chatillon-en Bazois, on récite l'invocation suivante:
"Saint Côme et saint Damien se promenant par les rues et par les champs, raccommodant les pauvres gens de cassures, entorses et foulures, entrez (remettez), Seigneur, ce qui est déenté."
Voici une autre formule qui a cours dans la partie du Morvan qui avoisine Semur-en-Auxois:
"Trois anges sur la mer qui tord et détord. Notre Seigneur qui retord. Le bon saint Damien les mette dans les points et le bon saint Loup les mettent dans les nouds (nœuds). C'est ce que je vous souhaite de tout mon coeur".
A Charbonnat-sur-Arroux, on dit très vite et très haut en patois:
"Je te gougne, je te regougne, je t'entorchis, te détorchis. Fône (femme), levez-vous et partez d'ihi, vos otes guarie".
Voici encore une incantation qu'on récite non contre l'entorse, mais contre le bourgeon (variété de conjonctivite):
"Trois vierges dames s'en vont au-delà des monts chercher guérison de la lumière et du bourgeon. Dans leur chemin font rencontre de l'enfant Jésus qui leur dit:
-Mes trois vierges dames, où allez-vous?
-Seigneur, nous allons au-delà des monts chercher la guérison de la lumière et du bourgeon.
L'enfant Jésus leur répond:
"Retournez dans vos maisons, vous y trouverez guérison de la lumière et du bourgeon."
Enfin, contre la colique, on dit en posant le doigt sur le nombril:
"Marie qui êtes Marie ou colique, passion qui êtes entre mon foie et mon coeur, entre ma rate et mon poumon, arrête au nom du père, du fils et du Saint-Esprit. Amen."
Les Annales de la santé, 15 novembre 1909.