Timbrée.

Timbrée.

Une dame se rendant au bureau de poste de la place de la Bourse, faisait porter par sa bonne la lettre qu'elle voulait envoyer. Arrivée au bureau et ayant pris des timbres-poste, elle dit à sa suivante: "Tire la langue!"

Elle fut obéie.

Alors la dame frotta l'envers du timbre sur la langue de son esclave blanche, puis le colla sur la lettre qu'elle jeta majestueusement dans la boite. L'hilarité de tous les assistants accompagna sa sortie qui, néanmoins, fut effectuée avec beaucoup de dignité.

Un négrier n'aurait peut être pas trouvé ça.

Grand Almanach Français illustré, 1891.

Invention du timbre-poste.

Invention du timbre-poste.

On peut affirmer que le timbre-poste comme moyen d'affranchissement est d'invention française.

En 1653, un avis fut affiché à Paris disant aux habitants de cette ville que "les personnes qui voudront écrire d'un quartier à l'autre auront l'assurance que leurs lettres seront fidèlement remises si elles ont soin d'y joindre ou attacher visiblement un Billet de port payé. 

On trouvait de ces billets en vente "au Palais, chez les tourières des couvents, chez les portiers des collèges et des communautés et chez les geôliers des prisons". L'avis ajoutait que ces billets ne coûtaient qu'un sou, et que chacun était invité à en acheter un certain nombre pour sa nécessité afin que lorsqu'on voudra écrire on ne manque pas pour si peu de chose à faire ses affaires.

La Bibliothèque nationale possède d'ailleurs un spécimen de ces billets dont Loret a parlé dans sa chronique en vers, encore attaché à une lettre adressée à la célèbre Mlle de Scudéry par l'académicien Pélisson.

On pouvait, comme aujourd'hui pour les cartes postales doubles, assurer la réponse, en joignant un second billet de port payé au premier.

Musée des Familles, Lectures du soir, 1er semestre 1885.