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lundi 15 août 2016

Fête donnée sur la glace par les patineurs de Péronne.

Fête donnée sur la glace par les patineurs de Péronne.

Paris n'a pas eu seul le privilège des fêtes de patineurs pendant les quelques jours de gelée qui ont signalé le commencement du mois.
La petite ville de Péronne, qui s'élève au milieu des marais, sur la rive droite de la Somme, a donné ou plutôt improvisé sur la glace une fête de nuit qui, à ce que nous rapporte notre correspondant, présentait un coup d’œil magique.
Cette fête, organisée par les amateurs de la ville, a eu lieu le 14 janvier à huit heures du soir, et est ainsi racontée par un journal de la localité:
" Une tente illuminée à Giorno par des lanternes vénitiennes, avait été dressée pour la fanfare. Au centre d'un vaste cercle de curieux, les patineurs, munis chacun d'une torche, éclairés du reste par les reflets étranges que projetaient les feux de bengale, s'élançaient dans tous les sens, se croisaient, se poursuivaient, ou formaient des rondes du plus fantastique effet, tandis qu'éclataient les pétards, que détonnaient les coups de pistolets, que les fusées partaient avec furie, faisant dans les ténèbres du ciel de lumineuses trouées et que les musiciens, mis en verve par la magie de cette scène, pétrissaient le cuivre sous leurs doigts et jetaient aux échos leurs plus joyeuses, leurs plus entraînantes fanfares.




" L’œil avait peine à suivre la course vertigineuse des patineurs et à saisir le détail de leurs costumes. A cette fête improvisée, et réussie comme tout ce qui s'improvise, il ne manquait, je crois, aucun des habiles patineurs d'une ville qui en compte tant."
Nous n'ajouterons rien à cette description faite de visu et nous remercions nos aimables correspondants de leur bienveillante obligeance.

                                                                                                                         A. H.

Le Monde illustré, 30 janvier 1864.

samedi 18 juin 2016

Les patineurs.

Les patineurs.
Divertissements de l'hiver.



Désormais le patinage aura ses fastes comme le sport et le canotage. L'hiver qui semblait nous faire des loisirs depuis quelques années, nous fait sentir ses rigueurs aujourd'hui, et les lacs du bois de Boulogne ont été de nouveaux sillonnés par les patineurs.




Les jolies promeneuses vêtues de fourrures, les élégants qui cherchent les occasions de plaisir se sont réunis sur les lacs autour desquels ils ont tant de fois promené leur nonchalance, étendus sur les coussins de leurs calèches aux beaux jours d'été.
L'empereur lui-même accompagné de l'impératrice et de quelques personnes de sa cour sont venus se livrer à ce divertissement du patin. On a revu les élégants traîneaux, les riches fourrures et les livrées d'hiver.




L'exercice du patin permet de déployer une élégance dans les mouvements, une grâce qui sied bien aux merveilleuses, et les habitants du nord qui viennent passer l'hiver à Paris, ont facilement remporté la palme. Nos chroniqueurs eux-même ont dû se morfondre, gelés et perclus, pour assister à ces élégantes réunions qui ne se présentent qu'exceptionnellement avec la douceur de notre climat.




Ce n'est pas assez de courir au bois de Boulogne où, afin d'éviter tout accident, l'administration municipale avait fait inonder une prairie derrière les tribunes du champ de course. Sa surface gelée est assez profonde pour porter les patineurs et les traîneaux, et dans le cas où la glace se rompt, on ne peut avoir aucun accident à déplorer.
Le bois de Vincennes a été aussi envahi, mais le public n'est plus le même, les élégants traîneaux sont remplacés par de naïfs véhicule confectionnés à peu de frais par les patineurs des faubourgs; leurs plaisirs sont tout aussi vifs, mais la foule est moins nombreuse, car les ateliers tout proche et les labeurs de chaque jour ne permettent qu'aux jours fériés ces distractions innocentes qui ont pour les Parisiens un attrait d'autant plus grand qu'elles se présentent plus rarement.




Le dessin de M. de Montaut montre encore le loueur de patin, une industrie que l'hiver voit éclore. Ces modestes spéculateurs renaissent de leurs cendres, ils ont vendu le coco, rafraîchissement populaire, en été aux abords des théâtres, et les jours d'éclipse, ils vendent des verres noircis. Caméléons de l'industrie, ils échangent la balle du colporteur contre l'éventaire du marchand de pomme et varient leur commerce suivant les saisons.




Peut-être au moment où ce dessin passera sous les yeux du lecteur, le temps sera-t-il moins rigoureux, la froidure était une actualité, et nous avons dû, les pieds gelés par les vents coulis qui glissent sous les portes, constater l'abaissement du thermomètre.

Le Monde illustré, 16 janvier 1864.