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dimanche 6 mai 2018

Chronique du 1er août 1856.

Chronique du 1er août 1856.

Dans le quartier des Invalides, vient de mourir subitement une célébrité populaire: la marquise de Saint-Pochard.
Cette dame appartenait à la haute aristocratie anglaise; elle avait un air de grandeur et de dignité rare; elle était toujours vêtue avec une suprême élégance.
Et avec cela, sa passion dominante, irrésistible, était de s'enivrer, non dans le secret de son riche appartement, mais dans les plus ignobles cabarets.
Après avoir brillé quelque temps dans les salons par son esprit et sa beauté, elle s'était retirée du monde, et on ne la voyait qu'aux barrières, chez les marchands de vin des Halles, de la place Maubert, où elle buvait avec les balayeurs des rues, les chiffonniers. Ses camarades de table lui avait donné ce nom de marquise de Saint-Pochard.
Sa famille veillait sur elle, mais seulement pour lui fournir une forte pension. Car, en vertu de ce principe de la liberté anglaise, que chacun est maître de ses actes, on ne contrariait en rien ses penchants.
Donc, elle passait ses nuits dans ces bouges, à boire de l'eau-de-vie, de l'absinthe.
Souvent l'ivresse l'avait entraînée à des folies, à des excentricités qui passent toute permission, et elle avait été conduite au poste des Halles et à ceux des barrières, où elle était bien connue.
Un soir, dans un cabaret, elle rencontra un étudiant, qui fit sa conquête parce qu'il chantait divinement les chansons à boire.
Elle l'épousa et ils continuèrent à boire ensemble.
Il y a deux ans, ce jeune mari fut trouvé mort dans la rue, frappé d'apoplexie par l'eau-de-vie.
La marquise s'en affligea peu et en fut quitte pour aller seule dans les cabarets, où elle but jusqu'à son dernier jour.
Cette étrange femme occupait un bel appartement, dans lequel elle vient d'être trouvée morte, comme son mari,  d'une congestion cérébrale déterminée par la même cause.

*****

La commune de G... vient d'être mise en émoi par un singulier incident.
Le maire de cet endroit, ne rentrant pas à l'heure ordinaire pour dîner, sa femme envoya la domestique le chercher chez les personnes près desquelles il se rendait d'habitude.
Cette jeune servante, en passant près de la rivière le Doubs, vit les vêtements de son maître sur le bord. Frappée de cet indice d'un suicide, elle retourne près de sa maîtresse en jetant des cris de désespoir. Elle avait recueilli les vêtements du malheureux, qu'elle jeta aux pieds de sa femme en lui apprenant ainsi l'horrible malheur qui la frappait.
De cette maison, l'alarme se répandit dans toute la commune, où le maire était fort aimé. Les habitants, après avoir donné essor à leur douleur, se réunirent sur le bord de l'eau pour y chercher au moins le corps de l'infortuné et lui rendre les derniers devoirs.
La malheureuse femme du maire était à leur tête, et se préparait à la cruelle émotion qu'il faudrait supporter en voyant le cadavre défiguré de son mari.
Elle entendait bien un léger sifflement dans un massif de saules et de roseaux qui était près d'elle, mais sans pouvoir y prêter attention.
Enfin, ce bruit d'appel fut tellement répété, qu'elle se trouva obligée de tourner la tête de ce côté.
Alors elle vit, sortant un peu des roseaux, son mari qui s'y tenait caché, nu comme Adam avant la feuille de vigne, et réclamait des vêtements afin de pouvoir reparaître dans le monde.
Le brave maire en se baignant dans l'eau fraîche du Doubs, s'était laissé aller au plaisir de la natation, et avait glissé le long de la berge fleurie, en oubliant quelque peu l'heure du dîner, puis, lorsqu'il avait voulu sortir, il n'avait plus trouvé, pour satisfaire à sa modestie, que les touffes de saule.
A sa vue, il y eut des cris de joie, des frottements de mains; tout le monde fut heureux, et le bon maire surtout, en voyant combien sa vie était précieuse à sa tendre femme et à ses chers administrés.

Journal du Dimanche, 1er août 1856.

dimanche 15 décembre 2013

Hygiène et salubrité.

Manières les plus simples de nager.

Nager en chien. Pl 1

Cette manière de nager est la première qu'on emploie ordinairement, sans doute parce qu'elle est la plus conforme à nos mouvements naturels.




Il suffit d'imiter l'action que l'on voit faire au chien, c'est à dire qu'il faut élever et abaisser chaque main l'une après l'autre et en faire autant avec les pieds, observant toutefois que les mains doivent servir à attirer l'eau vers soi, et les pieds au contraire à la repousser. Il faut commencer avec la main droite et le pied droit, puis continuer avec la main et le pied gauches, et toujours ainsi de suite. Il est bon d'écarter un peu les doigts de la main et de l'approcher un peu de la poitrine en pliant le coude.

Nager en grenouille ou brassées. Pl 2

Pour nager en grenouille, les bras doivent être pliés, les mains bien tendues (la paume tournée vers le fond de l'eau), rapprochées l'une de l'autre, de sorte que les deux pouces se touchent exactement par le bout. 




Les coudes doivent être au niveau des épaules et les mains au niveau des coudes; elles doivent en outre toucher le corps, de manière que la main droite forme en dehors un angle rentrant d'environ cent quarante cinq degrés avec l'avant-bras droit, ainsi réciproquement. Dans cette position, étendez-vous avec lenteur sur le ventre, et lorsque vous serez couché, rapprochez du siège vos talons en tachant qu'ils se touchent; éloignez vos genoux l'un de l'autre le plus que vous pourrez, chassez vigoureusement de la plante des pieds l'eau qui se trouvera dans leur direction. N'oubliez pas surtout que tous ces mouvements doivent être simultanés, c'est à dire que vos pieds et vos mains, vos bras et vos jambes, comme si un même ressort les avait fait partir à la fois, se déploieront en avant et à la hauteur des épaules, et ne se sépareront que lorsque vos bras seront déployés de toute leur longueur. Cet élan, auquel vos membres seuls doivent avoir participé, vous a fait avancer en raison de la promptitude que vous y avait mise; il ne faut pas vous hâter de rassembler vos membres, parce que votre mouvement subsiste encore, quoique la cause qui l'a produit ne subsiste plus. Attendez pour changer de posture, qu'il soit presque fini; ce que vous reconnaîtrez à l'augmentation de votre poids qui vous fera un peu enfoncer; alors vous disposerez vos membres tels qu'ils étaient avant de faire l'élan, et vous recommencerez le même mouvement. Mais si vous voulez avancer plus vite, faites la manœuvre suivante:
Écartez d'abord lentement vos mains l'une de l'autre, ayant soin de tenir les bras bien tendus, et lorsque vos mains seront éloignées entre elles d'environ deux pieds et demi, inclinez-les de sorte que le côté du petit doigt de chacune soit un peu plus élevé que le côté du pouce. Mettez alors de la vigueur à la continuation du mouvement de vos bras, et vous avancerez. Vos mains n'ont pas dû cesser encore d'être au niveau des épaules; mais lorsqu'elles seront diamétralement opposées l'une à l'autre, il faudra que l'extrémité des bras pénètre plus avant dans l'eau à mesure que vous agrandirez la portion de cercle qu'ils décrivent. Ici, le mouvement doit être rapide, car ce n'est qu'à l'aide de la résistance que l'eau oppose à la paume de vos mains, que vous continuez d'avancer.

La Coupe. Pl 3

Lorsque vous êtes couché sur le ventre, lancez votre bras droit en avant en l'étendant dans toute sa longueur. 





Pliez la première phalange des doigts de manière à donner à votre main une forme concave; chassez l'eau vigoureusement avec la plante des pieds, et en même temps que vous ferez faire à votre bras gauche le mouvement du droit, vous attirerez l'eau à vous avec la main droite en faisant rapidement passer cette main le long de la poitrine. Vous reporterez alors vivement le bras droit en avant, et la main gauche en se retirant brusquement vers la poitrine, vous fera avancer à l'aide de la résistance qu'oppose nécessairement la masse de l'eau qu'elle attire et du mouvement des pieds qui s'opérera simultanément. Vos oreilles se trouveront un instant dans l'eau, mais leur position même  et le mouvement s'opposeront à ce qu'elle y pénètre.

Nager sous l'eau ou plonger. Pl 4.

Si l'on se livrait à l'exercice de la natation que pour son amusement et même pour la santé, il ne serait pas absolument indispensable de savoir plonger; mais comme le but qu'on doit se proposer en apprenant à nager est de pouvoir, quelque soit la circonstance où on se trouve, sauver sa vie ou celles des autres, il faut contracter d'avance l'habitude de s'élancer dans l'eau, de s'y enfoncer, sans s'effrayer ni s'étourdir. Pour apprendre à plonger, choisissez un endroit où vous avez de l'eau jusqu'aux genoux, asseyez-vous, et tendez les bras à une personne qui sera debout vis à vis de vous, les jambes écartées, afin de laisser aux vôtres qui seront jointes, la facilité de se placer entre les siennes; elle vous tiendra les poignets, tandis que vous inclinerez en arrière; dès que l'eau aura couvert votre visage, elle vous remettra en position assise; prenez soin de refermer les yeux, tandis qu'ils seront encore dans l'eau, pour les ouvrir quand ils seront à l'air, afin d'empêcher que les cils ne se replient entre l’œil et la paupière; ce qui suffirait pour rebuter un commençant.
Pour nager entre deux eaux, il suffit, quand vous aurez plongé, de prendre une position horizontale et de nager en grenouille comme si vous étiez sur l'eau.



De la manière de secourir un homme qui se noie.

Voici quelques précautions qu'il faut prendre:

"Quel que soit votre empressement à soustraire quelqu'un à la mort cruelle qui l'attend sous les eaux, gardez-vous de vous approcher de lui, de manière à ce qu'il puisse vous attraper par la jambe, le bras ou le corps, il ne vous lâcherait pas; et fussiez-vous le plus adroit, le plus vigoureux, le plus habile des nageurs, vous succomberiez avec lui. Surtout cachez vous à ses regards autant qu'il vous sera possible. Avant de le saisir, examinez ses mouvements, passez derrière lui, profitez du moment où vous pourrez le prendre avec vos mains sous les aisselles; et en nageant vigoureusement avec les pieds, faites le remonter sur l'eau, et poussez-le vers la rive la plus voisine. Si vous êtes certain qu'il ait perdu l'usage des sens, vous pouvez, sans risque le saisir par les cheveux, et le tirer ainsi sur le dos jusqu'à ce que vous l'ayez déposé sur le rivage."
                      
                                                                                    Le vicomte L. de Courtivron, 
                                                                      auteur de la Natation et son application
                                                                                       à l'art de la guerre.

Traitement des crampes.

M. Ballard, médecin des eaux de Bourbonne, invite le comité à certifier en son nom le remède le plus simple à employer contre les crampes.
Ce moyen consiste à appliquer, sur la partie affectée, une plaque de liège de la grandeur de la main, et la crampe cesse instantanément.
C'est ici le cas de rappeler le bon emploi du liège dans une autre spécialité: on a observé que les enfans, à l'âge de la dentition, paraissaient éprouver une satisfaction réelle, lors qu’à leur hochet d'ivoire, on substituait un simple bouchon de liège. Les enfans n'ont pas que des gencives à exercer, ils souffrent encore longtemps après que les premières dents sont percées, et dès-lors doivent commencer pour eux, sur les dents à jour, les impressions aigres et agaçantes que fait éprouver à tout âge un objet métallique ou vitreux en contact avec les dents.

Journal des Connaissances Utiles, août 1833.