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mardi 21 avril 2015

Fabrique pour utiliser les animaux morts.

Fabrique
pour utiliser les animaux morts.


Il existe à Châlons-sur-Marne une grande fabrique pour utiliser les animaux morts. Voici l'emploi qu'on en fait:
Les chevaux sont équarris; toutes les parties gélatineuses sont transformées en colle forte; le sang, les entrailles enfouis dans la terre et convertis en terreau pour être vendus comme engrais; tout le reste de l'animal est soumis à une ébullition de plusieurs heures pour séparer les os des chairs; la graisse recueillie à la surface du liquide est vendue séparément. Les os servent pour la tabletterie ou pour la confection du noir animal; les chairs cuites sont employées pour la nourriture des porcs et de nombreuses volailles. Depuis un an cet établissement a acheté 1.400.000 os qui n'avaient aucun prix dans le pays, il y a quatre ans; ils se vendent actuellement 3 fr. le cent, ce qui fait une somme de 90.000 fr. distribué dans la classe la plus pauvre de la société, qui s'occupe de ramasser ce produit.
Ces 1.400.000 os brûlés ont donnés 900 milliers de noirs, qui, réduit en poudre, se vend 10 fr. le cent; ce qui fait une somme de 90.000 fr., dont la plus grande partie est employée à payer la main d'oeuvre nécessaire pour briser les os, les cuire et les moudre. Le nombre de chevaux abattus à Châlons a été de 800, payés 8.800 fr. La fabrique a acheté 7 à 8.000 livres de matières cornées, sur le pied de 14 fr. le cent, qui ont acquis une valeur de 60 fr. le cent. Elle a livré au commerce 3.000 litres d'huile de pied de bœuf, à 1 fr.; 1.500 livres de graisse à 50 c.; le sang, la chair, les débris de tous genres sont desséchés dans les fours, mis en poudre et mêlés avec de la terre carbonisée pour faire le noir d'engrais; on en livre 5 à 7.000 hectolitres à 5 francs;
Soixante-huit ouvriers sont employés dans cet établissement, et la journée est payée, en moyenne, 1 fr. 70 c. En résumé, donner à des objets perdus, abandonnés et nuisibles par cet abandon, une valeur de 200.000 fr., répandre cette somme dans la classe pauvre et laborieuse, donner du travail à quatre-vingt personnes, assainir le pays et ouvrir à l'agriculture une nouvelle source de prospérité en lui offrant des engrais riches et variés; tels sont les résultats de cet établissement qui devrait, dans bien d'autres villes, trouver des imitateurs.

Magasin universel, février 1837.

lundi 13 octobre 2014

Exportation des os.

Exportation des os.

La Bavière fut autrefois un des plus riches et des plus fertiles d'Allemagne; aujourd'hui ses produits moyens en blé sont inférieurs à ceux des terres du palatinat du Rhin.
M. J. Liebig explique ainsi cette décadence: depuis vingt-cinq ans, on exporte des os de la Bavière; la fabrique de Henfeld en expédie maintenant 7.500 quintaux; pour la Saxe, la ville de Munich en recueille annuellement 12.500 quintaux; de sorte qu'en prenant ces chiffres comme base d'estimation, on peut évaluer à 60.000 quintaux la quantité d'os qui sont annuellement exportés de la Bavière.
Or, si l'on admet que la perte de chaque quintal d'os enlève aux champs de la Bavière un élément qui suffirait à la reproduction de 1.300 kilogrammes de blé, on a à déplorer chaque année un déficit d'un million et demi de quintaux métriques de blé. Cependant il est juste de dire que la Bavière produit encore plus de 17 millions de quintaux métriques de blé, et qu'elle suffit à la nourriture de sa population.
De nos jours, la Grande-Bretagne enlève aux autres pays de l'Europe les éléments de leur fertilité; elle a déjà fouillé les champs de bataille de Leipzig, de Waterloo, de la Crimée, pour enlever les os qu'ils contenaient; elle a pris les os de nombreuses générations amoncelés dans les catacombes de la Sicile.
"Le temps ne peut plus être éloigné, dit M. Villeroy, où partout on reconnaîtra la valeur des os. Les Français et les Allemands sauront aussi mieux apprécier la valeur des tourteaux de colza, de lin, et ne les laisseront plus enlever par les Anglais."

Le magasin pittoresque, 1865.