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mercredi 2 mai 2018

Types américains.

Types américains.

Le costume aux Etats-Unis, comme chacun sait, offre peu de ressource à l'artiste: sauf les chapeaux de toute nature qui affectent les formes les plus ébouriffantes et les plus renfoncées; les bottes que l'homme du peuple affectionne de porter en dehors, celles (il y en a qui viennent à moitié de la cuisse) que les gentlemen portent quand il pleut ou quand il neige, tout le monde est habillé comme ces messieurs d'Europe. Il y a plus, les Américains pur sang, même ceux de la basse classe, ont le culte du pantalon noir. Certains personnages cependant ne manquent ni de pittoresque ni d'originalité; tels sont les firemen, les carmen, howdies turners dont je présente ici les types.
Le carman est un être éminemment américain: il remplace notre commissionnaire, ou le facchin italien qui n'existent pas à New-York. 


Carman.

En revanche, les carmen y sont innombrables.
Propriétaire de son cheval et de sa voiture, comme l'Auvergnat de ses crochets, le carman est indépendant et n'a de compte à rendre à personne. Toujours debout sur un espèce de haquet percé de plusieurs trous dans lesquels se fichent de longs bâtons que l'on approche ou éloigne, suivant le besoin, et qui servent à maintenir les objets placés sur la voiture sans rebords, les carmen, fiers comme des empereurs romains, sillonnent New-York en tous sens; ils opèrent les déménagements, portent les effets des voyageurs, mais sont surtout employés au transport des marchandises.
Le fireman est un type non moins américain. 


Fireman.

Aux Etats-Unis, il n'y a point de pompiers (jusqu'à présent du moins) payés par les villes; le service des pompes est fait et organisé par des compagnies de jeunes gens qui se dévouent au salut public, moyennant quoi ils sont exempts du service de la milice. Mais, il faut l'avouer, les firemen y trouve un amusement puéril incompréhensible pour nous; c'est un bonheur, une frénésie (excitment) pour eux que de courir au feu, ce qu'ils font avec des cris de sauvages, plus effrayants au milieu de la nuit que l'incendie qu'ils vont éteindre, et qui souvent est fort peu de chose. C'est aussi pour boire des petits verres une occasion que le véritable young américain laisse rarement échapper.
Le fireman est fanatique de sa pompe, qu'il lave, qu'il soigne, qu'il enrubanne et orne de fleurs comme une maîtresse chérie; l'endroit où elle est enfermée devient une espèce de club où souvent l'on passe la nuit. Le costume est assez joli et commode; une chemise de laine rouge, un pantalon noir, une ceinture vernie, une espèce de casque en cuir bouilli, des bottes en caoutchouc, telle est la grande tenue du Fireman, avec une large capote, café au lait ou gros bleu, selon les compagnies.
Les capitaines ou foreman ont en outre une sorte de trompe ou porte-voix en argent avec lesquels ils donnent leurs commandements.



Bloomériste.

Vous rencontrez parfois à New-York une malheureuse créature, être amphibie, moitié homme, moitié femme, ni jeune, ni jolie, sans excuse pour son excentricité, affublée d'un petit manteau ou d'un plaid, d'une robe devenue tunique à force d'être écourtée, d'un fameux pantalon noir et d'un de ces petits chapeaux que les Anglaises voyageuses ont mis à la mode, c'est une femme libre, une bloomériste.



Marchand de tapis.

Le vendeur of mats (littéralement paillassons) ne se voit guère que pendant l'hiver. Les peaux de moutons teintées en rouge, bleu, jaune et orange qu'il porte suspendues à son cou lui donne un aspect assez pittoresque.


Cuisinière en costume d'été.

Les bonnes aiment beaucoup la toilette, et comme à Londres portent toutes chapeaux; cependant l'été, dans la semaine elles adoptent une autre coiffure, blanche le plus souvent, qui ressemble au chapeau des quakeresses et aux capotes du temps de l'empire; leur costume alors est assez pimpant, rappelle un peu celui des Hollandaises, et leur sied beaucoup mieux que celui de fausse lady, qu'elles portent le dimanche.


Driver, cocher de fiacre.

Nous donnons enfin le costume d'un cocher de voiture de place par un jour de pluie; il est en caoutchouc, de la tête au pied.



Une exposition de tableaux en Amérique.

Quant au croquis sur l'exposition, ce n'est pas une charge: à New-York, on a  la déplorable habitude d'accrocher les tableaux, les plus petits principalement, au niveau du sol.

                                                                                                                   H. D. Prosper.
                                                                                            (D'après les croquis de M. H. Prosper.)

L'illustration, journal universel, 26 février 1859.

mardi 18 août 2015

Le costume de la femme arabe en Algérie.

Le costume de la femme arabe en Algérie.


Le costume de la femme arabe du peuple, dit un voyageur, consiste en une habaya serrée à la taille par un cordon. Dans la rue, la habaya est couverte d'un haïk ou manteau laissant voir les pieds nus ornés d'anneaux de métal. Les longues boucles d'oreilles sont cachées par les tresses d'une riche chevelure, tandis qu'une quantité de colliers, d'amulettes, de perles de corail ou de verre s'étalent sur le cou et le sein tatoué, mais nu. Tous ces ornements sont la propriété personnelle de la femme arabe, elle s'en pare avec plaisir et le plus souvent qu'elle peut. Elle teint ses mains parfois, ses ongles toujours, avec le henné, qui leur donne une couleur jaune orangée, et se noircit les cils avec du koheul.
Avant le temps de Mahomet, on ne connaissait pas l'adjar, et c'est la propre jalousie du Prophète qui a condamné les femmes musulmanes à avoir toute leur vie le visage couvert de ce voile. Or, cette loi de Mahomet n'a pas peu contribué à rabaisser la condition sociale de la femme musulmane vis-à-vis des hommes. Quand les femmes arabes le peuvent, elle ne se gênent pas pour écarter ce voile qui non seulement cache leurs charmes, mais encore les empêche de respirer l'air libre, de sorte qu'on les voit souvent dévoilées quand il n'y a pas d'Arabe dans le voisinage. Quand elles en voient un s'approcher, elles baissent tout de suite le voile, mais quand elle rencontre un roumi, elles ne sont plus aussi scrupuleuses, de sorte qu'on a souvent l'occasion de voir leur visage.
En Kabylie, l'adjar n'est pas porté, car les Kabyles traitent leurs femmes comme leurs égales et ne sont pas aussi soupçonneux que les Arabes. Les jeunes femmes arabes et maures couvrent leur visage, parce que c'est ordonné; les vieilles trouvent l'adjar convenable, parce qu'il cache leurs traits, et elles tiennent peut être encore plus que leurs maris à ce qu'on le porte, faisant par envie ce que les hommes font par défiance. Quelques femmes ne laissent voir qu'un œil; elles tirent pour cela le manteau qui les couvre de la tête aux pieds, sur leur figure, et n'y ménagent qu'une petite ouverture.
Nous avons souvent, dans nos courses autour d'Alger, rencontré des femmes ainsi enveloppées, qui, en nous voyant les considérer curieusement, faisaient tout à coup tomber le rideau qui ne laissait voir qu'un œil noir, et nous permettaient d'examiner une figure qui n'avait nulle raison d'être cachée. Elles faisaient cela gaiement, avec un regard qui semblait dire: Etes-vous satisfait?...

Journal des Voyages, 17 octobre 1886.

mercredi 25 mars 2015

De la mode.

De la mode.


... Dans un petit poëme intitulé le Parement et triomphe des dames d'honneur, le célèbre Olivier de La Marche nous a laissé l'énumération de toutes les pièces dont se composait le costume (des dames sous Louis XI et Charles VIII). Nous nous y arrêterons comme à la meilleure source de renseignement où il soit possible de s'instruire.
L'auteur commence par se demander quel présent il fera à celle qui occupe ses pensées:

Peintre ne suis pour sa beauté pourtraire;
Mais je conclus un habit lui parfaire
Tout vertueux afin que j'en réponde,
Pour la parer devant Dieu et le monde.

Partant de cette idée, il donne à sa dame les pantoufles d'humilité, les souliers de bonne diligence, les chausses de persévérance, le jarretier de ferme propos, la chemise d'honnêteté, le corset ou la cotte de chasteté, la pièce de bonne pensée, le cordon ou lacet de loyauté, le demi-ceint de magnanimité, l'épinglier de patience, la bourse de libéralité, le couteau de justice, la gorgerette de sobriété, la bague de foi, la robe de beau maintien, la ceinture de dévote mémoire, les gants de charité, le peigne de remords de conscience, le ruban de crainte de Dieu, les patenôtres de dévotion, la coiffe de honte de méfaire, les templettes de prudence, le chaperon de bonne espérance, les paillettes de richesse de cœur, le signet et les anneaux de noblesse, le miroir d'entendement par la mort.




Ce qu'Olivier de La Marche appelle pantoufles, était une paire du mules très-légères en velours ou en satin, et arrondies au bout, suivant la forme du pied.
Les souliers, espèce de claques à hautes semelles, se mettaient par dessus les pantoufles.
Les chausses sont les bas, qui, à cette époque se faisaient encore de plusieurs pièces d'étoffe assemblées par la couture.
Jarretier n'a pas besoin d'explication.
La chemise, objet d'une usage général à la fin du quinzième siècle, était en fine toile, à manches longues, étroites et plissées au poignet.
La cotte, ou robe de dessous, était fendue en pointe par devant, depuis l'encolure jusqu'au milieu du corps. Elle dessinait les contours jusqu'aux hanches, et de là descendait au bas de la jambe en formant une jupe assez ample. Lorsqu'elle devait être portée avec une robe de dessus, à manches courtes, les siennes était très-étoffées et taillées en forme d'entonnoir. On les faisait étroites, sans cependant les ajuster au bras, lorsque la cotte était pour mettre avec une robe de dessus à manches larges.
Par corset, il faut entendre un corsage d'une étoffe forte comme le drap ou le velours, dont la coupe était la même que celle du corsage de la cotte. On montait dessus des manches et une jupe de soie, de manière à en former une véritable robe de dessous.
La pièce était un carré d'étoffe richement brodé d'or et de soie, qui se posait comme un plastron sur la poitrine pour la couvrir à l'endroit où s'échancrait le corsage de la cotte. Il servait à maintenir la pièce sur la poitrine.
Le demi-ceint, petite écharpe de soie, se posait tout roulé autour de la taille, et se nouait en rosette par devant.
L'épinglier ou pelote, la bourse en forme d'escarcelle, le couteau, étaient suspendus par des rubans ou des chaînes après le demi-ceint.
La gorgerette, col de linon plissé ou uni, montait par dessous la pièce jusqu'à la hauteur des clavicules.
La bague n'est pas, comme on pourrait le croire, un anneau à mettre au doigt. Bague signifia d'abord un coffret, puis les objets de bijouterie qu'on mettait dans des coffres. Ici, son acceptation probable est celle de collier.
La robe par excellence, ou robe du dessus, était à corsage plat et ajusté, taillée carrément à l'encolure et fortement décolletée, de manière à laisser voir la gorgerette, la pièce et les épaulettes de la cotte ou du corset. Elle avait des manches courtes comme une brassière, ou bien des manches longues d'une ouverture extrêmement large par le bas. La jupe, fort étoffée, traînait par devant et par derrière, ce qui était cause qu'il fallait la tenir retroussée en marchant.
La ceinture consistait en un large ruban posé à plat sur les hanches, et se nouant d'angle sur le ventre où elle formait une rosette avec deux longs bouts pendants.
Les patenôtres, chapelet d'orfèvrerie, de perles ou de tout autre travail précieux, s'attachaient au nœud de la ceinture et pendaient sur le devant de la robe.
Nous ne saurions dire si le peigne est mentionné par Olivier de La Marche comme pièce intégrante de la toilette, ou comme un objet que les dames portaient sur elles.
La coiffe était un petit béguin ou calot, qui se posait par dessus les cheveux. Il était muni par devant d'une garniture étroite en passementerie ou guipure chargée de perles. Cette garniture, qui descendait jusqu'au bas des joues, des deux côtés du visage, est ce que notre auteur appelle les templettes.
Le chaperon, voilette carrée en drap ou en velours, s'attachait sur la coiffe avec des épingles. On lui faisait faire un retroussis par devant pour dégager le front et les templettes. Il tombait droit par derrière et sur les côtés.
Nous ignorons la destination et la forme des paillettes. Le signet ou cachet était monté en bague et se portait au doigt avec d'autres bagues ou anneaux. Enfin le miroir était un objet de poche...



Magasin pittoresque, septembre 1849.