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jeudi 4 septembre 2025

 Perquisitions féroces.



Mahomet II* (1) avait cultivé lui-même une planche de melons, que le soleil semblait avoir distingués en les mûrissant lentement avant les autres. Le sultan les fit recommander au jardinier; Celui-ci y avait l'œil chaque jour, ce qui n'empêcha pas un page, qui aimait passionnément le melon, d'en cueillir quatre de ceux-ci, et de les manger.
Le jardinier s'étant aperçu du larcin, conjectura que les pages, qui seuls avaient l'entrée du jardin, pouvaient seuls aussi en être les auteurs. Il courut en informer le sultan en lui observant qu'il y avait que fort peu de temps que le vol était fait. Mahomet, irrité de cette audace, fit amener à l'instant tous les pages devant lui, et ordonna au coupable de se nommer. Personne ne se déclarant, l'impitoyable despote commanda d'ouvrir successivement les ventres de tous les pages, jusqu'à ce qu'on eut découvert le coupable.
On trouva les melons à demi digérés dans le ventre du quatorzième.

                                                                                    (Improvisateur français.)

(1) L'espion turc désigne le sultan Amurat comme le héros de cette histoire. On a attribué un trait pareil à Mémémet-Ali, qui aurait fait ouvrir le ventre d'un soldat pour vérifier s'il avait, malgré ses dénégations, bu le lait qu'une pauvre femme accusait de lui avoir pris.


Dictionnaire d'anecdotes par Edmond Guérard, Librairie Firmin-Didot, Paris 1876.


* Nota de Célestin Mira:


Memet II ou Mahomet II (1432- assassiné en 1481), septième sultan
 de l'empire ottoman, il s'illustra par le prise de Constantinople en 1453.


vendredi 5 janvier 2018

Pris sur le vif.

Pris sur le vif.

Le fameux peintre Jean Belin, qui vivait au milieu du XVe siècle, était friand de voyages comme tous les Vénitiens; il ne comptait passer que quelque temps à Constantinople, où régnait le conquérant Mahomet II, mais celui-ci le traita si somptueusement que l'artiste se fixa pour plusieurs années dans la nouvelle capitale de l'empire turc.
Un jour qu'il était venu le voir travailler à une Décollation de saint Jean-Baptiste, après lui avoir fait force compliments sur l'exactitude de son dessin et la richesse de son coloris, Mahomet remarqua que le cou du prophète décapité était trop long et trop large à la fois.
"Le cou séparé de la tête se rétrécit extrêmement, dit-il. D'ailleurs, constatez-le vous-même."
Il fit un signe à son bourreau, qui ne le quittait jamais, et celui-ci, ayant tranché en un clin d’œil la tête d'un esclave de la suite impériale, le peintre vit tomber à ses pieds qu'il inonda de sang, le corps dont effectivement le cou lui parut beaucoup plus court que celui qu'il avait peint. Saisi d'une frayeur mortelle, Jean Belin n'eut pas un moment de repos qu'il n'eut obtenu son congé. Il préférait peindre "de chic".

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 19 mai 1907.