mercredi 11 mai 2016

L'hôpital de Beaune.

L'hôpital de Beaune.

L'hôpital de Beaune a été fondé en 1443, par Nicolas Rollin, qui dota cet établissement de mille livres de rente. C'est aujourd'hui l'un des plus riches hôpitaux de France.
La porte d'entrée est couverte par un auvent à trois arcades, type remarquable de ce genre de construction au quinzième siècle. La serrure est en fer forgé et d'un travail très-délicat.
La grande salle des malades et la chapelle située au font sont très-remarquables et dignes d'un palais. Les lits en bois, à colonnes, datent de la fondation, ainsi que les rideaux de drap rouge. Les anciens rideaux des autres salles ont été remplacés.
La salle qui est désignée sous le nom de Saint-Jacques est décorée de peintures murales de 1682. Elles n'ont pas une grande valeur, mais elles forment un assez bel ensemble de décoration.
Le costume des religieuses qui soignent les malades est singulier. Leur coiffe de toile a de grandes ailes de côté dont les extrémités sont attachées sur les bras, et un appendice qui flotte derrière. Leur robe est en laine blanche en été, et en laine bleue doublée de noir en hiver; elle a une queue. Les religieuses laissent traîner cette queue dans les cérémonies religieuses, et la relèvent ordinairement avec une agrafe et une chaîne d'argent.
La communauté possède une maison de campagne où plusieurs de ces dames vont à tour de rôle respirer un air plus pur que celui de l'hôpital.
Lors de la Fête-Dieu, la cour principale est ornée de tapisseries, et la grande salle, d'où l'on fait sortir momentanément les malades, agrandit la chapelle. Une nombreuse assistance assiste à l'office et suit la longue procession qui se déroule dans la maison, les jardins et les grandes dépendances.
Un tableau, attribué à Van-Eyck, représente le Jugement dernier: c'est un triptyque, où l'on voit le portrait du fondateur.
La cuisine a conservé sa vieille cheminée, sa crémaillère et ses chenets de la fin du quinzième siècle, qui ne servent plus et qui sont remplacés pour l'usage quotidien par un vaste fourneau économique.




Dans la cour principale est un ancien puits; une chaire et un lavoir en ont disparu. La chaire était placée sous les galeries, à droite de notre gravure, et le lavoir, sur le devant, à droite aussi. Ce lavoir était alimenté par un cours d'eau qui traverse la ville: il a été supprimé à cause des miasmes délétères qu'il répandait.
Il n'a pas été possible de représenter sur la gravure un clocher gracieux et léger qui surmonte le grand toit du bâtiment, au-dessus de la porte d'entrée principale, ainsi qu'une tour, élégante aussi, qui fait pendant à la tourelle que l'on voit à droite.
On voit sur notre gravure plusieurs dames de la communauté faisant la récolte des fleurs des orangers dont la cour est entourée.

Le Magasin pittoresque, février 1876.

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