vendredi 5 décembre 2014

Les voltigeurs.

Les voltigeurs.

Les grenadiers et les carabiniers furent long-temps les seuls hommes d'élite de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
Lorsqu'en 1776 on licencia une partie de l'armée et qu'on ne conserva qu'une seule compagnie de grenadiers par régiment, on créa, pour les remplacer une compagnie de chasseurs. Les grenadiers occupaient la droite du 1er bataillon, les chasseurs, la gauche du second. Ces compagnies disparurent lors de l'organisation de 1791 et les soldats du centre des régimens d'infanterie légère furent les seuls qui conservèrent le nom de chasseurs.
Depuis cette époque jusqu'à l'institution des compagnies de voltigeurs, les hommes de petite taille avaient été l'objet des railleries et des plaisanteries de leurs camarades. Napoléon changea cette disposition malveillante. Il modifia l'ancien usage qui n'admettait au service que des hommes de 5 pieds 1 pouce, au moins, et les reçut à 4 pieds 9 pouces. 
Pour stimuler l'amour-propre des soldats de petite taille, il en forma  des compagnies qui prirent le titre de compagnies d'élite. Le décret du 15 mars 1804 institua d'abord des compagnies de voltigeurs dans chaque bataillon d'infanterie légère, et celui du 24 septembre suivant en plaça également une dans chaque bataillon d'infanterie de ligne. 


D'après les décrets constitutifs que nous venons d'indiquer, ces compagnies devaient être la 5e du bataillon, en comptant celles de grenadiers et de carabiniers. Le décret du 18 février 1808 leur fit prendre la gauche du bataillon, place qu'ils occupent encore dans l'organisation actuelle.
Dans l'origine, les voltigeurs furent spécialement destinés à être transportés rapidement, par les troupes à cheval, sur les points où leur présence pouvait être nécessaire. En conséquence, ils furent exercés à monter lestement, et d'un saut, sur la croupe des chevaux, à en redescendre avec légèreté, à se former rapidement, et à suivre à pied un cavalier marchant au trot. A cet effet, les compagnies de voltigeurs, formées d'homme bien constitués, vigoureux, lestes, mais de la plus petite taille (ils ne pouvaient avoir que 4 pieds 11 pouces) , furent armés de fusils très-légers et d'un sabre-briquet, qu'on leur retira en 1807. On leur donna comme instrument militaire, au lieu de tambour, de petits cors de chasse appelés cornets.
Pendant long-temps, les voltigeurs n'eurent que la paye des soldats du centre; mais leur bravoure et leurs bons services leur firent donner la haute-paye de 5 centimes par jour. Ils jouissent des mêmes prérogatives que les compagnies de grenadiers et de carabiniers, partageant avec elles, la garde du drapeau et les gardes d'honneur.


Une ordonnance royale du 6 novembre 1822, a formé, dans la 17e division militaire (Corse), un bataillon qui a pris la dénomination de bataillon de voltigeurs corses. Ce corps, composé de 16 officiers et de 405 sous-officiers et soldats, est spécialement destiné à servir d'auxiliaire de la gendarmerie royale dans cette division, et mérite un article à part qui paraîtra dans une de nos prochaines livraisons.

Magasin pittoresque, 1834-1835.

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