lundi 12 mars 2018

Le consommation de la glace.

La consommation de la glace.

Paris consomme annuellement quinze à vingt millions de kilogrammes de glace, dont la majeur partie est fournie par la Société des glacières de Paris*, qui a la concession de tous les lacs de la Ville. Mais la quantité de glace recueillie ainsi sur place varie beaucoup, chaque année, avec la température de l'hiver; comme elle est insuffisante, on pourvoit au surplus de la consommation avec de la glace fabriquée artificiellement et avec des glaces importées des pays froids.
Il y a fort longtemps qu'on a commencé à amener de loin de la glace en France. En 1846, Boston en a fourni des quantités considérables; mais, quelques années plus tard, les Norvégiens se sont mis à faire ce commerce, dans des conditions économiques telles qu'ils l'ont rapidement accaparé.
La glace recueillie en Norvège est débitée à la scie sous forme de cubes dont le poids varie de 50 à 150 kilogrammes. On la charge, pendant l'hiver, dans des voitures en bois, qui se mettent généralement en route à partir du mois d'avril, dès l'ouverture de la navigation intérieure dans ces régions du Nord. Les arrivages ont lieu jusqu'à la fin de septembre. Christiana est l'un des principaux ports d'embarquement.
En France, les principaux ports de débarquement sont: Dieppe, Le Havre, Boulogne et Bordeaux. Le prix de la glace débarquée varie beaucoup avec les besoins de la consommation; il oscille depuis 15 francs jusqu'à 30 ou 40 francs la tonne de mille kilogrammes.
Si la cargaison est destinée à alimenter le port lui-même où est entré le navire, on décharge la glace dans des tombereaux, comme le représente notre dessin.



Arrivage de la glace au Havre.

Les blocs sont saisis au moyen de pinces articulées, suspendues à la corde d'un palan, et amenés d'abord sur une bascule installée sur le pont du bâtiment. Dès qu'ils sont pesés, il suffit d'une manœuvre très simple pour les déposés dans les tombereaux rangés sur le quai le long duquel est accosté le navire.
Lorsque la glace est à destination de Paris, on la décharge directement dans des wagons de chemin de fer. Les blocs sont rangés symétriquement et recouverts d'une couche de paille surmontée d'une bâche. Ces wagons de glace voyagent par grande vitesse; le transport revient à une quinzaine de francs la tonne. Dès l'arrivée en gare, les blocs de glace sont emportés par les tombereaux qui en approvisionnent les principaux dépôts dans la ville ou les environs.
A Paris la glace se vend en moyenne de 5 à 6 francs les 100 kilogrammes.

Journal des Voyages, dimanche 24 juillet 1887.

* Nota de célestin Mira:

1915.




Paris, rue de la Glacière, 1905.

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