lundi 15 mai 2017

Cathédrale d'Anvers.

Cathédrale d'Anvers.


La cathédrale d'Anvers a été construite vers le milieu du XIIIe siècle. En 1559, le pape Paul IV, à le sollicitation de Philippe II, l'a érigée en cathédrale. Cet édifice, l'un des chefs-d'oeuvre de l'architecture gothique, a 500 pieds de longueur, 230 de largeur, et 360 de hauteur; 230 arcades voûtées y sont soutenues par 125 colonnes; de chaque côté, il existe une double nef.
La tour de Notre-Dame, en pierres de taille, a 446 pieds de hauteur; il faut monter 622 marches pour arriver à la dernière galerie. Cette tour est percée à jour en découpure, et va diminuant d'étage en étage, avec des galeries disposées les unes au-dessus des autres; elle a été commencée en 1422, d'après le plan et les dessins de l'architecte Amelius, et totalement achevée en 1518. La seconde tour n'a été terminée que jusqu'à la première galerie. En 1540 on y plaça un carillon composé de 60 cloches.




On admire dans l'intérieur de l'église de magnifique tableaux de Rubens, dont une partie avait été transportée à Paris, sous l'empire. Au dernier siège de la citadelle, en 1832, on les a garantis contre les boulets et les obus, au moyen d'échafaudages et de remparts de charpente.
Au bas de la tour est gravée une épitaphe en l'honneur du peintre Quintinus Metzys, qui fut d'abord maréchal ferrant et forgeron. La ferrure de ce petit puits que l'on voit au bas de l'église à gauche, a été façonnée par lui, au marteau et sans limes. On raconte qu'il aimait la fille d'un peintre qui ne voulait pour gendre qu'un artiste; encouragé par sa passion, il devint peintre habile, et obtint le consentement du père. Cette histoire est aussi celle du peintre italien Antonio Solario.
La ville d'Anvers a la forme d'un arc tendu, dont l'Escaut fait la corde. Elle a des rues et des places publiques fort belles.
Anvers a donné le jour à un grand nombre d'hommes célèbres; c'est la patrie des peintres Denis Calvaert (Maison du Guide), l'Albane, le Dominiquin, Gaspard Crayer, Rubens, Van Dyck, Jordaens, les deux Téniers, Ommegank, et du graveur Edelinck, à qui Louis XIV accorda des appartemens dans la fabrique des Gobelins. C'est encore la patrie du géographe Ortelius, des historiens Grammaye, Butkers, Sanderus, Van Meteren; des imprimeurs Moretus, et du jurisconsulte Stockmans.
Cette ville, où l'art et le commerce ont autrefois jeté tant d'éclat et amassé tant de richesses, surtout au XVIe siècle, a souffert dans tous les temps, plus qu'aucune autre, des vicissitudes de la politique européenne. Il semble que nul débat ne puisse s'élever ou s'apaiser entre les gouvernemens des grandes nations, sans qu'aussitôt elle ne soit frappée, en signal de guerre ou de paix.
Anvers avait déjà fait partie plusieurs fois de la France lorsqu'elle se soumit à la république, le 29 novembre 1792. Les Autrichiens la reprirent le 28 mars 1792, et les français y entrèrent de nouveau, le 24 juillet 1794. Par suite, la ville fut comprise dans le département des Deux-Nèthes *. Enfin, elle fut évacuée par les Français le 5 mai 1814, en vertu d'une convention conclue à Paris. A cette époque, Carnot avait le commandement de la place.
En 1828, l'auteur  du Voyage dans le royaume des Pays-Bas donnait les détails suivans sur la citadelle d'Anvers:
Les six bastions de la citadelle, bien terrassés, minés et contreminés, sont environnés de fossés larges et profonds. Elle a servi de modèle à beaucoup de citadelles qui ont été construites depuis. Le duc d'Albe la fit bâtir, en 1568, pour tenir les habitans dans une obéissance forcée; la direction des travaux fut confiée à Pacciotti, ingénieur d'Urbin, et à Cerbolloni. On trouve, ajoutait l'écrivain, dans la citadelle d'Anvers, où l'on n'entre que par une seule porte et une de secours, quinze puits, une place d'armes, une église et des collines d'où l'on découvre la campagne. C'est dans la citadelle que, sous le gouvernement français, se trouvait le bagne.

Le Magasin pittoresque, 1833, livraison 9.


* Nota de Célestin Mira: Départements Français jusqu'en 1815:



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