mardi 6 décembre 2016

Paris sous la neige.

Paris sous la neige.


Avec quelle méfiance il faut accueillir les prédictions des météorologistes, nous l'avons vu, hélas! à nos doigts bleuis, à nos nez rougis.
Ces imposteurs nous avaient promis, un hiver exceptionnellement clément et vous avez vu ce qu'il en a été. Si encore c'était fini!
Il faut pour trouver l'équivalent remonter aux terribles hivers de 1879 et 1870.
Les amateurs de patinage ont eu beau jeu; les marchands de fourrures et les charbonniers ont fait des affaires superbes, et si nos amis de la campagne prétendent qu'il reste un seul ver blanc, nous ne les croirons pas; mais les pauvres gens ont bien souffert.
La charité s'est en vain ingéniée; combien de douleurs sont restées sans soulagement et sans consolations!




C'est ce qui vous gâte toujours le plaisir de contempler l'admirable spectacle des plaines toutes blanches, des arbres couverts de diamants qui étincellent au pâle soleil, ou encore de la Seine prise à faire croire que, par sympathie pour l'alliance franco-russe, nous avons fait transporter la Néva à Paris.
On ne saurait applaudir l'hiver; il fait si froid qu'on garde ses mains dans ses poches.

Le Petit Journal, 24 février 1895.

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