jeudi 29 septembre 2016

2 août 1546. Exécution d'Etienne Dolet.

2 août 1546. Exécution d'Etienne Dolet.


Dans la ferveur d'une persécution dirigée par le fanatisme, François 1er établit une chambre ardente, c'est à dire une chambre dont la mission consistait à condamner au feu.
Elle était spécialement chargée de la recherche et de la punition des hérétiques ou des réformés, que l'on commençait alors à nommer protestants. Le tribunal se composait de juges délégués par le pays: il avait pour chef Antoine de Mouchi, docteur de Sorbonne, qui se faisait nommer Démocharès, et qui s'acquitta de ses fonctions avec tant de zèle, que de son nom est, dit-on, venue la qualification de mouchard. Ce fut lui qui, en octobre 1543, présida le procès intenté contre Etienne Dolet, imprimeur-libraire. L'inquisiteur général était assisté d'un docteur en droit, du procureur général du roi et d'un procureur-promoteur des causes de l'inquisition de la foi. Le tribunal condamna Dolet; mais François 1er lui accorda des lettres de rémission qui le sauvèrent du bûcher.
Le 2 août 1546, il fut repris, jugé, condamné au feu, et brûlé vif avec ses livres sur la place Maubert. A la profession d'imprimeur, Dolet réunissait les titres de poëte, d'orateur et d'humaniste. L'exagération était son défaut réel, et son crime prétendu l'athéisme.

Journal des Demoiselles, août 1844.

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