mercredi 27 juillet 2016

Saint-Cyr aux manœuvres.

Saint-Cyr aux manœuvres.

Pour la première fois, cette année, les élèves de l'Ecole spéciale de Saint-Cyr ont pris part aux manœuvres. Ils se sont joints à la 12e brigade d'infanterie, commandé par le général Hardy de Périni, qui opérait aux environs de Mantes.
Le 16 août, l'escadron et le bataillon des Saint-Cyriens quittaient l'école pour rejoindre, par étapes, l'escadron le 5e régiment d'infanterie, le bataillon le 110e auxquels, respectivement, ils allaient être rattachés pendant la durée des manoeuvres. Cette période de huit jours a été fertile en épisodes pittoresques. Nos gravures en reproduisent trois, très caractéristiques.




C'est d'abord une gravure représentant les Saint-Cyriens, et parmi eux le "nègre" traditionnel, revenant de la "distribution" où ils ont touché leurs vivres réglementaires et les accessoires, bois nécessaire à la cuisine, etc., par laquelle on peut juger que les futurs officiers ont accepté avec entrain les petites corvées de la vie sur le terrain.




Parmi les spectateurs, venus pour la plupart des environs, en voisins, assister à ces manœuvres, on remarquait beaucoup la présence de Mme la comtesse de Beaulaincourt, fille du maréchal de Castellane, qui, malgré son grand âge, elle a quatre vingt ans, a suivi avec passion, en victoria, toute les opérations de cette petite guerre, faisant arrêter son équipage, très correct, aux points d'où l'on pouvait plus facilement embrasser les positions des différentes forces, et, debout dans la voiture, discutant, avec l'autorité d'un tacticien éprouvé, les phases de l'action.
Un troisième dessin montre, enfin, des Saint-Cyriens en tirailleurs embusqués derrière un assez singulier rempart improvisé: une automobile, que montaient des touristes, avait versé, et pendant trois jours demeura là, comme abandonnée au bord de la route, au beau milieu du terrain où se déployaient des manœuvres. 




Et comme la théorie recommande aux tirailleurs de profiter, pour s'abriter contre le tir ennemi, de tous les accidents qui peuvent se présenter, les deux Saint-Cyriens, rencontrant ce véhicule chaviré, s'étaient très intelligemment blottis derrière, "profitant" ainsi dans les deux sens de "l'accident".
Le 23 août, les Saint-Cyriens rentraient à l'école, aguerris, ayant fait connaissance, pendant toute une semaine, avec la vie en campagne et d'ailleurs enchantés de cette initiation.

L'Illustration, 7 septembre 1901.

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