Brancardiers de frontière.
La nécessité de mettre nos moyens de secours à la hauteur des moyens de destruction, de diminuer l'excessive mortalité constatée jusqu'à ce jour dans nos armées en campagne en même temps que les souffrances inutiles imposées au soldat blessé, a fait surgir depuis quelques années à côté de la Société française de secours aux blessés, deux autres branches de la Croix rouge française: l'Association des dames françaises et l'Union des femmes de France. Une quatrième va s'y ajouter, celle des brancardiers de frontière, que le docteur Bouloumié organise avec un but tout spécial, celui de venir en aide à tous les autres, indistinctement, en constituant jusque dans les plus petits hameaux de nos départements frontières des corps de brancardiers analogue à nos corps de pompiers.
Ces brancardiers sont chargés d'assurer en cas de guerre, principalement dès l'ouverture des hostilités et après les grandes batailles, de bons moyens de transport aux blessés de l'armée avec le matériel agricole et industriel en usage journalier aménagé à cet effet.
Ils sont recrutés exclusivement parmi les hommes valides de bonne vie et mœurs, exemptés ou libérés du service militaire qui s'engagent à acquérir par quelques leçons pratiques les connaissances nécessaires, et à répondre à l'appel qui pourrait, en cas de guerre, leur être adressé par l'autorité militaire, le service de santé de l'armée ou les représentants autorisés des diverses sociétés constituant la Croix rouge française.
Les comités locaux de direction sont composés du maire, du curé, de l'instituteur, d'un ou plusieurs médecins, des commandants en 1er et en 2e des pompiers, des personnes qui s'engagent à fournir deux voitures aménagées et attelées, des chefs de compagnie et de demi-compagnie dès qu'ils ont été régulièrement nommés.
Ils ne portent pas d'uniformes; ils sont seulement distingués par un brassard blanc à croix rouge et liseré bleu.
Ils ne peuvent être appelés à enlever les blessés du champ de bataille que par exception, soit en l'absence des ambulances militaires, comme il peut arriver dès les premiers jours d'une campagne, soit en cas d'insuffisance de celles-ci, comme il pourra arriver après les grandes batailles; mais ils seront quand même d'un grand secours à l'armée en maintes circonstances, et cela d'autant plus qu'ils seront plus instruits.
Leur instruction porte sur l'aménagement des voitures de culture et d'industrie en voitures de transport pour blessés, l'improvisation et la manœuvre des brancards, le chargement et le déchargement des blessés, l'aménagement des wagons à marchandises en wagons d'ambulance.
Voitures et wagons sont aménagés exclusivement avec ce que l'on trouve partout dans les fermes, du bois et des cordes. Des dispositions nouvelles permettent d'utiliser toutes les voitures pour transporter dans de bonnes conditions de suspension 3 à 7 blessés couchés là où l'on n'en transportait auparavant qu'un ou deux.
Les dessins suivants représentent les dispositions adoptées pour les type de chars et charrettes les plus répandus. Partout le ressort est formé par une corde fortement tendue.
De nos dessins, l'un représente l'aspect d'un village des Vosges au moment d'une réunion d'instruction et montre bien l'intérêt que témoigne à l'oeuvre la population tout entière;
un autre, le chargement d'un des blessés à l'étage inférieur du char lorrain aménagé pour en transporter 4 ou 5 dans le fond formé par les cordes.
L'autre représente une voiture chargée de 5 blessés, avec son conducteur, son brancardier surveillant, le chef brancardier et en arrière l'aumônier, le médecin et les brancardiers inoccupés ici parce que la voiture marche isolément.
Régulièrement, les brancardiers marchent par compagnie, demi-compagnie, section ou escouade, d'escouade se composant de 7 hommes dont 1 chef, assurant le service de 3 ou 4 voitures. Les brancards sont formés de perches, dites hampes, en bois quelconque, assez forte pour porter chacun un homme, reliées l'une et l'autre par des traverses de plus petit diamètre, dites traverses d'écartement, et d'une toile.
Le Petit Moniteur illustré, 18 mai 1890.
Ils ne portent pas d'uniformes; ils sont seulement distingués par un brassard blanc à croix rouge et liseré bleu.
Ils ne peuvent être appelés à enlever les blessés du champ de bataille que par exception, soit en l'absence des ambulances militaires, comme il peut arriver dès les premiers jours d'une campagne, soit en cas d'insuffisance de celles-ci, comme il pourra arriver après les grandes batailles; mais ils seront quand même d'un grand secours à l'armée en maintes circonstances, et cela d'autant plus qu'ils seront plus instruits.
Leur instruction porte sur l'aménagement des voitures de culture et d'industrie en voitures de transport pour blessés, l'improvisation et la manœuvre des brancards, le chargement et le déchargement des blessés, l'aménagement des wagons à marchandises en wagons d'ambulance.
Voitures et wagons sont aménagés exclusivement avec ce que l'on trouve partout dans les fermes, du bois et des cordes. Des dispositions nouvelles permettent d'utiliser toutes les voitures pour transporter dans de bonnes conditions de suspension 3 à 7 blessés couchés là où l'on n'en transportait auparavant qu'un ou deux.
Les dessins suivants représentent les dispositions adoptées pour les type de chars et charrettes les plus répandus. Partout le ressort est formé par une corde fortement tendue.
De nos dessins, l'un représente l'aspect d'un village des Vosges au moment d'une réunion d'instruction et montre bien l'intérêt que témoigne à l'oeuvre la population tout entière;
un autre, le chargement d'un des blessés à l'étage inférieur du char lorrain aménagé pour en transporter 4 ou 5 dans le fond formé par les cordes.
L'autre représente une voiture chargée de 5 blessés, avec son conducteur, son brancardier surveillant, le chef brancardier et en arrière l'aumônier, le médecin et les brancardiers inoccupés ici parce que la voiture marche isolément.
Régulièrement, les brancardiers marchent par compagnie, demi-compagnie, section ou escouade, d'escouade se composant de 7 hommes dont 1 chef, assurant le service de 3 ou 4 voitures. Les brancards sont formés de perches, dites hampes, en bois quelconque, assez forte pour porter chacun un homme, reliées l'une et l'autre par des traverses de plus petit diamètre, dites traverses d'écartement, et d'une toile.
Le Petit Moniteur illustré, 18 mai 1890.
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