mercredi 26 novembre 2014

Chasseurs à cheval.

Chasseurs à cheval.

La création des régimens de chasseurs à cheval ne remonte guère au-delà d'un demi-siècle. Il paraît surprenant que jusqu'en 1743, la France n'ait point eu de troupes légères régulièrement constituées. Nous lisons en effet qu'à cette époque seulement, fut organisée une compagnie de cent hommes, sous la dénomination de chasseurs de Fischer. Ils étaient à pied, et ce ne fut que quelques années après, lorsque ce corps fut porté au grand complet de six cents soldats, qu'on lui adjoignit deux cents hommes de cavalerie légère.
Ce mélange de deux armes, jusqu'alors distinctes, fit donner à ces régimens les dénominations successives de dragons-chasseurs, de volontaires, de légions et de chasseurs. tantôt à pied, tantôt à cheval, des bataillons et des escadrons de chasseurs furent alternativement réunis aux hussards de Berchiny, de Chamborant, enfin aux vingt-quatre régimens de dragons existans. Mais toutes ces institutions, qui faisaient sentir le besoin de corps réguliers de troupes légères étaient trop défectueuses pour être maintenues.
On y renonça bientôt, et, en 1779, six régimens de chasseurs reçurent une organisation et des numéros particuliers à leur arme. Ils eurent des couleurs distinctives, et déjà on remarquait le cor de chasse sur leurs boutons. Telle est l'origine toute récente des régimens de chasseurs à cheval, qui devaient bientôt rivaliser par leur bravoure et leur importance avec les anciens corps de cavalerie de vieille institution.
Ils étaient à peine organisés, que leur brillante conduite dans la guerre d'indépendance de l'Amérique leur assura un rang distingué parmi nos troupes. Ce fut leur baptême de gloire, et le commencement d'une série de beaux faits d'armes que nos annales militaires ont enregistrés.
Au commencement de la révolution de 1793, on comptait douze régimens de cette arme; c'étaient les chasseurs d'Alsace, de Franche-comté, de Languedoc, de Champagne,etc. , des noms des provinces auxquelles ils appartenaient. 


Plus tard, on y joignit les deux régimens de chasseurs normands et de chasseurs breton-bourguignons.
Lors de la formation de la garde consulaire, on fit entrer dans sa composition un régiment de cette arme. La compagnie des guides, qui avait suivi Napoléon dans ses campagnes d'Italie et d'Egypte, devint le noyau de ce nouveau corps. On sait la réputation de cette garde, connue plus tard sous le nom de garde impériale, et dans laquelle les chasseurs à cheval tinrent un rang si distingué pendant les guerres du consulat et de l'empire. A cette dernière époque, en 1811, il y eu jusqu'à vingt-neufs régimens de chasseurs à cheval, sans y comprendre celui de la garde impériale. 


L'uniforme des chasseurs de la garde était extrêmement brillant: ils portaient le kolbak, le dolman à la manière des hussards, auxquels ils avaient empruntés également le pantalon collant et la botte à la russe.
La restauration, imitatrice des institutions de l'ancien régime, par une ordonnance de 1815, créa vingt-quatre régimens de chasseurs à cheval, auxquels elle donna, aussi bien qu'aux quatre-vingt trois légions à pied, les noms des départemens où ces corps avaient été levés. Ainsi il y eut les chasseurs des Ardennes, de la Somme, de l'Orne, de la Charente, etc.
Ils perdirent ces dénominations en 1819, et ils reçurent celles de 1er, 2°, 3°, etc. régimens de chasseurs à cheval. En 1826, on remarqua le 1er régiment de cette arme qui avait pris le nom de chasseurs de Nemours.
Depuis la révolution de juillet, on réduisit à quatorze le nombre de ces régimens; cinq d'entre eux ayant été incorporé à une arme de nouvelle formation, celle des lanciers. 


Leur uniforme est ainsi composé aujourd'hui: - schako garance avec un plumet noir et flottant; habit vert, pantalon garance par dessus la botte; buffleterie blanche et épaulettes à frange garance. Les armes des soldats sont le sabre, la carabine et un seul pistolet.
L'institution des chasseurs dont le service est celui de la cavalerie légère, ne se retrouve que chez quelques puissances de l'Europe, et il est à remarquer que ce sont presque toutes les puissances de second ordre. Ainsi la Russie, l'Autriche, la Prusse, l'Angleterre, la Bavière n'ont point de régimens de cette arme, tandis qu'on en compte huit, en Espagne, deux en Belgique, un en Suède, un dans le royaume des Deux-Siciles, etc.

Magasin universel, 2 octobre 1834.

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